L’aéroport de NDDL verrait-t-il le jour si Macron était président ?
En annonçant sur France 2 sa volonté de mettre en œuvre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron oublie une partie de ses propos du mois de février où il expliquait envisager aussi un « réaménagement » de l’actuel Aéroport Nantes-Atlantique.

L’aéroport de NDDL verrait-t-il le jour si Macron était président ?

En annonçant sur France 2 sa volonté de mettre en œuvre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron oublie une partie de ses propos du mois de février où il expliquait envisager aussi un « réaménagement » de l’actuel Aéroport Nantes-Atlantique.
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Pressé de sortir du flou, Emmanuel Macron se sera échiné à paraitre « clair » durant « L’Emission Politique » de France 2, jeudi soir. S’il a été par, le passé, plusieurs fois interrogé sur le projet controversé de l’aéroport de Notre Dame des Landes (NDDL), il n’a pas toujours tranché. « On a des sujets précis sur lesquels on n’a pas compris ce que vous vouliez réellement » annonce David Pujadas avant d’évoquer l’aéroport de Notre Dame des Landes : « on le fait ou on le fait pas ? » interroge le journaliste. « Pour être clair, Notre Dame des landes, il y a eu un vote (la consultation locale de juin 2016 ndlr), j’ai dit que mon souhait était de le respecter et donc de le faire. Voilà » répond le candidat d’En Marche. On peut difficilement faire plus clair, en effet. Emmanuel Macron rappelle, ensuite, sa « méthode » consistant à nommer un médiateur pendant six mois afin de faire baisser la tension. « Je ne vais pas arriver et envoyer des militaires ou les forces de l’ordre dans la ZAD. Ça n’aurait aucun sens. Parce que là, on fait un Sivens puissance 1000. Je vous rappelle qu’il y a eu un mort à Sivens » complète-il.

Le 9 février dernier, Emmanuel Macron était l’invité du « PandaLive » de l’association écologiste WWF. Sur NDDL, le candidat d’En Marche détaillait la même méthode : « respect du vote », « préoccupation en terme d’ordre public » et « un troisième point ». « Je souhaite qu’on regarde en parallèle (….) le projet Nantes Atlantique (…) de réaménagement. Qu'on regarde en terme économique, en terme environnemental, en termes d’empreinte carbone, de capacité à développer… Qu'on regarde une dernière fois les choses en bon ordre » développe-t-il. Une porte de sortie de crise qu’a passé sous silence, hier soir, le candidat à la présidentielle. D’autant que sur son programme, on peut lire : « Il faudrait que cette instruction (du médiateur) mette à jour des éléments forts pour revenir sur l’issue de la consultation ».

Emmanuel Macron sur NDDL: je souhaite qu'on regarde en parallèle de projet Nantes Atlantique
02:39

Pour le sénateur EELV, de Loire Atlantique, Ronan Dantec, farouche opposant à l’aéroport de NDDL, ce revirement « est une volonté de la part d’Emmanuel Macron de se positionner vers la droite pour éviter une remontée de François Fillon ». Pas de quoi donc inquiéter Ronan Dantec, soutien de Benoît Hamon : en cas d’élection d’Emmanuel Macron à la présidentielle, « son médiateur n’aura d’autre choix que de tout remettre à plat ». « De ce que j’entends de ses phrases ambigües, c’est qu’il n’ira pas à l’épreuve de force. Ce projet de Notre-Dame-des-Landes est objectivement infaisable. Il existe encore des recours juridiques. Je peux vous dire qu’on n’est pas prêt de voir les travaux commencer dans la ZAD » résume-t-il

François de Rugy, député écologiste de Loire Atlantique et récent soutien d’Emmanuel Macron, n’a pas tout à fait la même vision. « Il a dit que l’aéroport se fera. Il ne s’en est jamais caché. Lui est pour. Moi je suis contre, c’est comme ça » explique-t-il.  « Il n’y aura en tout cas pas de victoire par K.O d’un camp contre un autre. Emmanuel Macron est en position de responsabilité. Il ne fait pas de déclarations martiales comme certains  Premiers ministres ont fait et on a vu qu’au final, la ZAD n’a pas été évacuée. François de Rugy concède néanmoins que l’avenir de Notre-Dame-Des-Landes « dépendra de la lettre de mission du médiateur ».

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