L’Assemblée vote la suppression progressive du RSI, malgré des critiques sur la méthode
L'Assemblée a voté jeudi soir la disparition progressive du décrié Régime social des indépendants (RSI), à partir du 1er janvier...

L’Assemblée vote la suppression progressive du RSI, malgré des critiques sur la méthode

L'Assemblée a voté jeudi soir la disparition progressive du décrié Régime social des indépendants (RSI), à partir du 1er janvier...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée a voté jeudi soir la disparition progressive du décrié Régime social des indépendants (RSI), à partir du 1er janvier 2018 pour l'adosser au régime général, malgré des critiques à droite comme à gauche sur la méthode.

L'article, inclus dans le projet de budget de la Sécurité sociale, a été voté par 80 voix contre 15 et 9 abstentions, après avoir été modifié à la marge en séance.

La suppression de ce régime, plombé par de nombreux dysfonctionnements depuis sa création par la droite en 2006, était une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Une "période transitoire" de deux ans est prévue pour intégrer les indépendants au régime général.

La ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn a défendu "une réforme majeure du quinquennat", estimant qu'"au delà de la décrédibilisation de ce régime auprès de ses cotisants" il s'agit de répondre à "une volonté de simplification".

Aucun élu n'a vanté ouvertement les mérites du régime, même si certains ont mis en avant des progrès récents. Et plusieurs ont rappelé que la Cour des comptes l'avait qualifié de "catastrophe industrielle".

Mais les élus LR ont plaidé en vain pour supprimer l'article qui occupe un tiers des pages du projet de budget de la Sécu, arguant qu'il propose une modification technique "plutôt qu'une vraie réforme" et risque d'aboutir à une organisation du type "usine à gaz".

"Oui à une réforme du RSI", mais "pas l'unanimité pour faire n'importe quoi", a résumé l'un d'eux, Thibault Bazin.

"Vous allez construire une tour énorme réunissant les deux (régimes), je souhaite que ce ne soit pas la tour de Pise", a aussi déclaré Jean-Pierre Door (LR), pour qui le gouvernement apporte "une mauvaise réponse à un vrai problème".

Les élus Nouvelle Gauche ont aussi cherché à supprimer la disposition. Y voyant "un cavalier législatif", ils ont estimé que le sujet complexe aurait du "faire l'objet d'une loi à part entière", comme l'a affirmé Joël Aviragnet, qui a dit craindre un "nouvel accident industriel". "Je pense que ça va mal se passer, ça va trop vite", a aussi jugé Christian Hutin.

Pour les Constructifs, Francis Vercamer a aussi fait savoir que son groupe serait "vigilant pour que les droits acquis des indépendants ne soient pas mis à mal par une fusion à la hussarde".

Plusieurs députés FN sont montés au créneau pour fustiger le RSI, à l'instar de Bruno Bilde qui a dénoncé "un fiasco", s'opposant à "l'étatisation de la protection sociale des indépendants".

Les élus communistes et Insoumis ont aussi exprimé des inquiétudes pour le sort des employés du RSI, la ministre assurant qu'il était "hors de question" qu'ils aient à "pâtir de la réforme" et rappelant l'engagement du gouvernement à ce qu'il n'y ait "pas de mobilités forcées".

Quelque 6,5 millions de personnes - actifs, retraités et leurs proches - sont actuellement enregistrées au RSI. Ses missions (retraite, assurance maladie, etc.) seront reprises par les organismes du régime général : Urssaf, CPAM... De même que ses 5.500 employés.

Les indépendants doivent également bénéficier d'un "coup de pouce" via des baisses de cotisation, afin notamment de contrecarrer la hausse de la CSG. À compter du 1er janvier 2019, les créateurs et repreneurs d'entreprises bénéficieront, aussi sous conditions de ressources, d'une "année blanche" de cotisations sociales, au titre de leur première année d'activité.

Partager cet article

Dans la même thématique

L’Assemblée vote la suppression progressive du RSI, malgré des critiques sur la méthode
3min

Politique

Airbnb permet « payer les études de mes enfants », se défend cette propriétaire de Cagnes-sur-Mer

La France fait la part belle à Airbnb. La plateforme d’hébergement est désormais présente dans 80% des communes de l’hexagone. Une inflation des locations de courte durée qui a un impact direct sur la crise du logement. Dans certaines villes, le marché est saturé et le prix des loyers n’a jamais été aussi élevé. Mais pour certains propriétaires qui mettent leur bien en location, c’est aussi un revenu d’appoint utile pour entretenir leur patrimoine comme en témoigne Elodie Fakhfakh, face à trois sénatrices dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

Documentaire Churchill chef de guerre de Peter Bardelhe
3min

Politique

Et si Winston Churchill était le grand perdant de la victoire des alliés en 1945 ?

L’Histoire a retenu de Winston Churchill un héros triomphant au balcon de Buckingham Palace après la capitulation des nazis. Mais proclamer le signe de la victoire avec la main ne suffit pas, encore faut-il en récupérer les bénéfices. A l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne a vu son influence dégringoler. Malgré les efforts du Vieux lion, les deux superpuissances, américaine et soviétique, ont imposé un agenda politique au détriment des intérêts britanniques. Le réalisateur Peter Bardelhe a fait le pari d’expliquer cette partie de poker diplomatique entre les vainqueurs de 1945 dans un documentaire Churchill, chef de guerre diffusé sur Public Sénat.

Le

Paris: Gerard Larcher elu President du Senat
3min

Politique

Échec de la CMP sur le budget : Gérard Larcher dénonce le « manque de considération » de Sébastien Lecornu à l’égard du Sénat

Le gouvernement et la majorité sénatoriale se renvoient la responsabilité de l’échec de la commission mixte paritaire (CMP) sur le projet de loi de finances 2026. Gérard Larcher répond à Sébastien Lecornu en défendant la position du Sénat pendant l’examen du budget et en dénonçant « le manque de considération » et « les mots excessifs » du Premier ministre.

Le