L’écurie Macron: des strauss-kahniens, chiraquiens, centristes…
Depuis la fondation d'"En Marche !" il y a un an, Emmanuel Macron engrange ralliements et soutiens issus d'un large spectre politique. Revue des...

L’écurie Macron: des strauss-kahniens, chiraquiens, centristes…

Depuis la fondation d'"En Marche !" il y a un an, Emmanuel Macron engrange ralliements et soutiens issus d'un large spectre politique. Revue des...
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Par Charlotte HILL

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Depuis la fondation d'"En Marche !" il y a un an, Emmanuel Macron engrange ralliements et soutiens issus d'un large spectre politique. Revue des troupes de l'ex-ministre de l'Économie, entre strauss-kahniens, centristes, ou chiraquiens...

- Un premier cercle où gravitent des strauss-kahniens

Autour du candidat de 39 ans, une jeune garde veille, pour beaucoup issue des réseaux strauss-kahniens du PS et de son cabinet à Bercy.

C'est notamment le cas de Benjamin Griveaux, son porte-parole de 39 ans, collaborateur de DSK de 2003 à 2007.

Le discret Ismaël Emelien, tout juste 30 ans, ancien du cabinet Macron à Bercy, avait aussi été membre de l'équipe de campagne de DSK pour la primaire de 2007. Tout comme le trésorier d'En marche !, Cédric O.

La garde rapprochée d'Emmanuel Macron, qui compte d'autres anciens membres de son cabinet à Bercy comme Julien Denormandie, Stéphane Séjourné ou Sophie Ferracci, recense aussi une figure respectée, qui a également conseillé DSK à Bercy : l'économiste Jean Pisani-Ferry, 65 ans, directeur du programme.

- Une épouse très présente

L'épouse d'Emmenuel Macron, Brigitte Macron lors du débat télévisé à La Plaine-Saint-Denis, près de Paris, le 4 avril 2017
L'épouse d'Emmenuel Macron, Brigitte Macron lors du débat télévisé à La Plaine-Saint-Denis, près de Paris, le 4 avril 2017
POOL/AFP

Brigitte Macron (Trogneux de son nom de jeune fille) n'est jamais loin du candidat. Son ancienne professeur de théâtre de 24 ans son aînée, assiste à certains déplacements et meetings.

Le candidat a d'ailleurs prévenu qu'elle aurait "un rôle" s'il est élu, mais "ne sera pas rémunérée", plaidant pour un "statut de la Première dame ou du Premier homme" afin de mettre fin à "une forme d'hypocrisie".

- Des communicants de différents styles

L'homme clé, Sylvain Fort, directeur de la communication. Ce quadragénaire, normalien et agrégé de lettres classiques, passé par la BNP, distille des décryptages aux médias.

La trentenaire Sibeth Ndiaye, elle aussi tendance DSK, joue également un rôle crucial dans les relations avec la presse.

L'équipe a été renforcée par la venue de Laurence Haïm, ex-journaliste d'iTELE, qui n'a pas encore tout à fait trouvé sa place.

Parmi les conseillers de l'ombre, Emmanuel Macron peut aussi s'appuyer sur le communicant Robert Zarader, autrefois aux côtés de François Hollande. Michèle Marchand, dite "Mimi", figure du milieu people conseille aussi le couple Macron.

- Des élus de gauche

Parmi les soutiens de la première heure ou presque, certains viennent du PS comme le secrétaire général d'En marche ! Richard Ferrand (rapporteur de la loi Macron, ancien aubryste), le sénateur-maire Gérard Collomb, les députés Christophe Castaner, Arnaud Leroy, Stéphane Travert, Corinne Erhel ou le sénateur François Patriat.

Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron le 14 juillet 2015 à Paris
Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron le 14 juillet 2015 à Paris
AFP/Archives

Depuis, Macron a fait d'autres prises comme l'ex-maire de Paris Bertrand Delanoë. La plus belle reste celle du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, après d'autres membres du gouvernement comme l'écologiste Barbara Pompili, ou le radical de gauche Thierry Braillard.

Frédéric Cuvillier, un autre ex-ministre de Hollande a aussi rejoint En marche ! comme les écologistes François de Rugy et Daniel Cohn-Bendit, ou le très proche conseiller de M. Hollande, Bernard Poignant. Plus à gauche, on retrouve aussi l'ex-numéro un du PCF, Robert Hue.

Soutien accueilli nettement plus froidement : celui de Manuel Valls le 29 mars.

- Mais aussi de droite et du centre

Le centriste François Bayrou a un statut à part. Le président du MoDem a renoncé à se présenter en février et proposé une "alliance" qu'Emmanuel Macron a acceptée. D'autres centristes comme Jean Arthuis ou Anne-Marie Idrac sont des appuis.

La commission d'investiture d'En Marche ! aux législatives est présidée par un fidèle de Jacques Chirac, Jean-Paul Delevoye. Il a été rejoint par d'autres ex-ministres chiraquiens comme Dominique Perben, Alain Madelin, Renaud Dutreil, Jean-Jacques de Peretti, Philippe Douste-Blazy ou encore Jean-Jacques Aillagon et Nicole Guedj.

Jean-Baptiste Lemoyne a aussi été le premier parlementaire LR à avoir annoncé son ralliement, tandis que Marie-Anne Montchamp, qui avait soutenu Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite, a quitté le parti pour rejoindre En marche !

- Un cercle entrepreneurial, intellectuel et culturel

Emmanuel Macron, a des relais discrets dans le monde de l'entreprise, tels que Xavier Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic), ou encore Claude Bébéar (Axa).

Il peut aussi compter sur l'économiste Jacques Attali, qui le qualifie d'"ami très proche" et l'a connu en 2007, lorsque Macron était rapporteur général adjoint de la commission Attali.

Les économistes Alain Minc et Elie Cohen sont aussi cités, comme Pierre Bergé, copropriétaire du Monde, le mathématicien Cédric Villani, l'écrivain Erik Orsenna, ou le comédien François Berléand.

M. Macron a par ailleurs reçu cette semaine l'appui du chanteur Renaud, un temps pas hostile à... François Fillon.

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