Réseaux sociaux, télévision, presse écrite : comment les jeunes s’informent-ils ? Équipés de leurs smartphones, ils ont pour la première fois au creux de leur main accès à l’information, mais sont-ils à même de faire le tri et de débusquer les intox ? Pour l’école, les parents et les journalistes, éduquer aux médias devient une nécessité.
L’éducation aux médias, une urgence démocratique ?
Réseaux sociaux, télévision, presse écrite : comment les jeunes s’informent-ils ? Équipés de leurs smartphones, ils ont pour la première fois au creux de leur main accès à l’information, mais sont-ils à même de faire le tri et de débusquer les intox ? Pour l’école, les parents et les journalistes, éduquer aux médias devient une nécessité.
À l’heure d’internet et des réseaux sociaux, alors que la presse traditionnelle est en crise et que les théories du complot fleurissent, l’éducation des jeunes aux médias semblent plus de jamais nécessaire. Pourtant, ce n’est pas encore une évidence. Les jeunes ont du mal à identifier les acteurs de l’information explique David Groison, rédacteur en chef du magazine Phosphore : « Quand on leur dit « comment tu t’informes ? ils ne savent pas trop répondre. »
Alors qui peut guider les futurs citoyens ? « Aujourd’hui la première source d’information, c’est l’entourage » affirme David Groison. Le rôle des parents est primordial dans la construction de l’enfant. « Il faut faire avec les enfants » insiste le pédopsychiatre Marcel Rufo. « Les adolescents vivent au présent, donc on voit bien le piège de l’actualité immédiate non raisonnée » alerte-t-il. David Groison insiste sur la nécessité d’échanger au sein de la cellule familiale : « Les familles doivent faire un pas vers leurs enfants, qu’est-ce que t’as vu ? qu’est-ce qui t’intéresse ? qu’est-ce qui t’a marqué ? Qu’est-ce qui t’a choqué ? » Si chacun reste devant son écran, c’est là que le problème se crée.
Comprendre les plateformes numériques pour mieux les maîtriser
Les plateformes de vidéos, comme YouTube ou Dailymotion, ainsi que les réseaux sociaux, ont en effet bouleversé le monde de l’information. Aujourd’hui, terminé la Grand-Messe du 20h en famille, tout est accessible très vite, partout depuis un smartphone, et chacun peut devenir lui-même un émetteur. « Les jeunes sont dans un monde où ils sont capables de s’informer seuls et de produire de l’information seuls » explique le journaliste Thomas Huchon. « Les contenus auxquels sont soumis ces jeunes sont les mêmes que ceux auxquels sont soumis les adultes […] Il faut les éduquer à ces nouveaux médias. »
Aude Favre s’est fait une spécialité de décortiquer les fausses infos sur YouTube via sa chaîne Aude WTFake. Elle souhaite également que l’éducation aux médias se généralise : « Beaucoup de jeunes utilisent YouTube comme un moteur de recherche en soi […] donc il est important de les éduquer à la façon dont ces plateformes fonctionnent. » Aude Favre, tout comme Thomas Huchon, s’investit auprès de collégiens et lycéens. Elle plaide pour « une descente massive des professionnels de l’information dans les établissements scolaires. » « Ce qui est fondamental c’est de casser l’image trop présente d’un journaliste assez condescendant. » Restaurer la confiance, expliquer la fabrique de l’information, le rôle des journalistes et le fonctionnement des médias, une « urgence démocratique » selon David Groison.
Regarder en replay le documentaire "Regarde-nous, au cœur d'une classe média" de Lucas Roxo
Regarde-nous, au coeur d'une classe média - Documentaire (12/09/2020)
52:20
Regarder en replay le débat consacré à l'éducation aux médias :
Auditionné par la commission des affaires économiques du Sénat, l’informaticien Luc Julia, concepteur de l’assistant vocal Siri a démystifié les idées reçues sur l’intelligence artificielle. S’il conçoit cette nouvelle technologie comme un « outil » permettant de dégager du temps, il alerte sur le manque de fiabilité des informations.
Le Premier ministre annonce trois chantiers au lendemain de l’assassinat de la surveillante à Nogent par un adolescent de 14 ans : l’interdiction de la vente de couteaux à des mineurs, un travail sur la santé mentale des adolescents et la question de l’accessibilité des réseaux sociaux aux moins de 15 ans.
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Après le décès d’une assistante d'éducation mardi à la suite de coups de couteau lors d'un contrôle des sacs devant un collège à Nogent (Haute-Marne), les réactions se multiplient. Un élève de 14 ans a été placé en garde à vue.