L’élection du président du parlement européen, des conditions « pas dignes d’une démocratie moderne »
Antonio Tajani est devenu mardi 17 janvier dernier, le nouveau président du Parlement européen. L’italien de 63 ans, ancien porte-parole de Silvio Berlusconi, sera à la tête de l’institution pour les deux ans et demi à venir. Une élection au forceps, qui fragilise l’institution pour Pascal Durand, député européen vert. 

L’élection du président du parlement européen, des conditions « pas dignes d’une démocratie moderne »

Antonio Tajani est devenu mardi 17 janvier dernier, le nouveau président du Parlement européen. L’italien de 63 ans, ancien porte-parole de Silvio Berlusconi, sera à la tête de l’institution pour les deux ans et demi à venir. Une élection au forceps, qui fragilise l’institution pour Pascal Durand, député européen vert. 
Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« C’est le premier italien à la tête du parlement européen, il était temps ! » se félicite Andreas Schwab. Mais au-delà de sa nationalité, c’est surtout son appartenance politique qui satisfait l’eurodéputé allemand, membre du même groupe que le nouvel élu : le Parti Populaire Européen (PPE).

Le PPE, de centre droit, revendiquait en effet le perchoir, en vertu d’un accord signé en 2014 avec la gauche, qui assure une alternance politique à la tête de l’institution tous les deux ans et demi. Avec le départ du socialiste Martin Schulz, la droite attendait donc un soutien large derrière son candidat, mais la gauche a fait fi des engagements passés.

« Négociations de couloirs »

Antonio Tajani a ainsi dû batailler et faire de nouvelles alliances pour l’emporter. Le PPE s’est entendu avec le très europhile groupe des libéraux mené par Guy Verhofstadt, et avec l’ECR, le Groupe des Conservateurs et Réformistes européens, composé notamment des tories britanniques. Pascal Durand, eurodéputé vert,  juge sévèrement toutes ces « négociations de couloirs ». Pour lui, ce sont des « conditions qui ne sont pas dignes d’une démocratie moderne ». Andreas Schwab est nécessairement plus fataliste : « Les coalitions et les compromis ne sont pas toujours faciles mais c’est l’Europe.».

Un manque de projet européen

Pascal Durand se dit « très inquiet ». Selon lui, cette élection n’a pas donné lieu à des débats de fond. Et il met en garde : « L’Europe devient un ilot dans un monde qui se recompose contre les valeurs de l’Europe ». Donald Trump, Vladimir Poutine, Recep Tayyip Erdogan, tous ces dirigeants ne partagent pas les valeurs européennes.

Face à une Europe en crise et menacée, il faut un vrai projet européen, et « pas seulement des histoires de personnes ».

Retrouvez l'émission Europe Hebdo le jeudi 19 janvier à 18h30.
Rediffusion le vendredi 20 janvier à 7h.

Partager cet article

Dans la même thématique

L’élection du président du parlement européen, des conditions « pas dignes d’une démocratie moderne »
11min

Politique

Budget : début de l’examen au Sénat, qui se voit en « véritable lanceur d’alerte des dégâts budgétaires »

Après le rejet du texte par les députés, les sénateurs examinent à leur tour le budget 2026, marqué par le contexte d’instabilité politique. La majorité sénatoriale de droite et du centre entend aider les entreprises et les collectivités, tout en diminuant les budgets de plusieurs ministères pour renforcer les économies. Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, se dit « persuadé qu’un compromis » reste encore « possible », malgré les antagonismes.

Le