L’Élysée décide de déménager la salle de presse hors du Palais
La présidence de la République veut fermer d'ici l'été la salle de presse installée depuis 40 ans dans l'Élysée pour la déménager dans une...
Par Laurence BENHAMOU, Frédéric DUMOULIN
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La présidence de la République veut fermer d'ici l'été la salle de presse installée depuis 40 ans dans l'Élysée pour la déménager dans une annexe, hors du Palais, une décision unilatérale dénoncée comme une "entrave" au travail des journalistes par l'Association de la presse présidentielle.
"La présidence a décidé d'un déménagement de la salle de presse" dans une annexe située rue de l'Élysée, "afin d'augmenter sa taille", a annoncé mercredi la conseillère communication d'Emmanuel Macron, Sibeth Ndiaye, lors d'une réunion avec des journalistes, dont l'AFP.
L'Élysée souhaite également "élargir le champ des accréditations permanentes", a-t-elle ajouté.
Jusqu'ici, les médias avaient accès à une salle de presse donnant sur la cour de l'Élysée à certaines occasions (Conseils des ministres, réceptions de dirigeants étrangers...). Les agences de presse y avaient, elles, accès en permanence.
Emmanuel Macron a été "tenu informé" de cette décision de déménager cette salle et l'a "validée", a précisé Mme Ndiaye.
Dès son arrivée à l'Élysée, en mai, le chef de l'Etat avait souhaité le départ des journalistes de l'enceinte du Palais. L'Elysée avait remisé à l'été ce projet qui avait déclenché un tollé au sein des rédactions.
L'actuelle salle de presse deviendra "une salle de réunion" pour les conseillers de l'Elysée. Cette décision a été prise "pour une raison fonctionnelle", a ajouté Sibeth Ndiaye.
Alors que les journalistes présents protestaient contre une "volonté politique d'écarter la presse", Mme Ndiaye a affirmé: "Ce n'est pas la volonté qui est celle de la présidence de la République".
Elle a reconnu qu'il s'agissait d'une "décision unilatérale, sans concertation". "Il y a des privilèges qui tombent", selon le service de presse.
- Dans l'Élysée depuis VGE -
"Ce dont on peut discuter, c'est l'aménagement" de la nouvelle salle de presse, a souligné Sibeth Ndiaye. Interrogée sur le coût des travaux pour aménager cette salle, elle n'a pas été en mesure de répondre dans l'immédiat
Emmanuel Macron et Sibeth Ndiaye (D) lors d'un point presse à Ladoux, le 25 janvier 2018
POOL/AFP/Archives
L'Association de la presse présidentielle (APP) a "déploré vivement" ce "choix unilatéral, malgré les promesses de concertation", jugeant dans un communiqué publié mercredi que "ce déménagement +hors les murs+ de l'enceinte principale du Palais constitue pour les journalistes une entrave à leur travail". L'APP demande ainsi aux services de l'Élysée de "reconsidérer cette décision".
Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a demandé à la presse, lors du compte-rendu du Conseil des ministres, de "ne pas voir des symboles là où il n'y en a pas". Il a lui aussi invoqué des raisons "très fonctionnelles" pour ce déménagement vers une salle qui permettra selon lui d'accueillir, "à 10 mètres à vol d'oiseau" de l'Elysée, davantage de journalistes, "dans de meilleures conditions".
Mardi soir, interrogé sur ce projet de réaménagement lors d'une rencontre avec l'Association de la presse présidentielle, Emmanuel Macron avait évoqué un projet immobilier global rendu nécessaire selon lui par des recommandations de la Cour de Comptes. "Il va y avoir une série de travaux (...) avec toutes les concertations", avait-il assuré.
La salle de presse de l'Élysée avait été installée à l'intérieur du Palais sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing et, en 1984, François Mitterrand l'avait transférée sur la cour d'honneur, dans un souci de transparence.
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Durant la présidence de George W. Bush, en 2006-2007, la salle de presse avait été délocalisée quelques mois, le temps de faire des rénovations.
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