L’empreinte carbone du numérique dans le viseur d’une proposition de loi sénatoriale
Les sénateurs d’une mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique vont déposer une proposition de loi reprenant les recommandations qu’ils ont formulées dans un rapport cet été. Le texte veut par exemple s’attaquer à l’obsolescence logicielle, ou encore au lancement automatique des vidéos.

L’empreinte carbone du numérique dans le viseur d’une proposition de loi sénatoriale

Les sénateurs d’une mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique vont déposer une proposition de loi reprenant les recommandations qu’ils ont formulées dans un rapport cet été. Le texte veut par exemple s’attaquer à l’obsolescence logicielle, ou encore au lancement automatique des vidéos.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Fin juin, une mission d’information au Sénat avait dressé un état des lieux de l’empreinte environnementale du numérique en France. Dans le rapport du groupe présidé par le sénateur (LR) de l’Ain Patrick Chaize, on y apprenait que le numérique était responsable de 2% du total des émissions de gaz à effet de serre en 2019 dans notre pays. D’ici à une vingtaine d’années, la part de ce secteur pourrait s’élever à 6,7 %, si les autres réalisaient des économies dans leurs émissions, et si aucune politique de sobriété de numérique n’était mise en œuvre. À titre de comparaison, le secteur aérien représente actuellement 4,7 % des émissions françaises. C’est cet « angle mort des politiques publiques » que les sénateurs cherchent à combler, en déposant prochainement une proposition de loi, qui reprend pour une large part les recommandations législatives listées dans le rapport.

Face à la croissance des data centers et de l’Internet des objets, la proposition de loi sénatoriale intègre un certain nombre de pistes pour réduire la facture écologique du numérique en France. À commencer par une modération dans le renouvellement des smartphones, tablettes et autres ordinateurs de bureau. Car la fabrication des terminaux représente 70 % de l’empreinte carbone du numérique nationale. Patrick Chaize, accompagné de Guillaume Chevrollier (LR) et Jean-Michel Houllegatte (PS) entendent notamment « rendre véritablement effectif » le délit d’obsolescence programmée, en sanctionnant l’obsolescence logicielle, en clair les situations où logiciels et applications ne sont plus supportées par le système d’exploitation ou le matériel. Dans ce même esprit, la proposition de loi du Sénat prévoyait également l’allongement de la durée de garantie d’un terminal.

Des engagements juridiquement contraignants dans l’installation de la 5G

Pour défendre des usages plus vertueux, le texte des sénateurs imposerait également la prise en compte du développement durable dans la réalisation de sites Internet publics ou de grandes entreprises. Il proposerait également d’interdire le lancement automatique de vidéos sur les plateformes ou encore la vente de forfaits mobiles avec un crédit de données Internet illimitées.

Alors que le Sénat cherche à mesurer l’empreinte environnementale de la 5G (relire notre article), la proposition de loi pourrait aussi exiger des opérateurs qu’ils souscrivent à des engagements juridiques contraignants auprès de l’Arcep, le gendarme du secteur, en matière de consommation d’énergie ou d’émissions.

Dernier axe des propositions sénatoriales : une sensibilisation au niveau de l’Éducation nationale, « dès le plus jeune âge », ou dans le monde économique. Pour encourager l’équipement des PME avec du matériel reconditionné, le Sénat imagine un « crédit d’impôt à la numérisation durable ».

Partager cet article

Dans la même thématique

L’empreinte carbone du numérique dans le viseur d’une proposition de loi sénatoriale
4min

Politique

Rencontre entre le PS et Sébastien Lecornu : « Quand on a 39 ans, je crois qu'on n'a pas intérêt à être censuré au bout de 15 jours », lance Patrick Kanner

Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, poursuit ses concertations après sa nomination à Matignon. Il rencontrera mercredi plusieurs partis de gauche, dont le Parti socialiste. « Il aura devant lui une opposition déterminée à obtenir des victoires pour les Français », promet le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ce mardi 16 septembre.

Le

L’empreinte carbone du numérique dans le viseur d’une proposition de loi sénatoriale
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le