L’équipe de Benoît Hamon détaille le cadrage budgétaire de son projet
Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon prévoit d'augmenter les dépenses publiques de 71 milliards d'euros sur le...

L’équipe de Benoît Hamon détaille le cadrage budgétaire de son projet

Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon prévoit d'augmenter les dépenses publiques de 71 milliards d'euros sur le...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon prévoit d'augmenter les dépenses publiques de 71 milliards d'euros sur le quinquennat, compensées par de nouvelles recettes, a affirmé vendredi son équipe lors d'une conférence de presse.

Sur ces 71 milliards d'euros de nouvelles dépenses annuelles à l'horizon 2022, 35 seraient dévolus à la version révisée du revenu universel d'existence, comme déjà annoncé.

Pour les 36 milliards restants, le plus gros poste de dépenses serait la sécurité, la justice et la défense (6,9 milliards), devant l'augmentation des dépenses de solidarité (minima sociaux, Allocation personnalisée d'autonomie, allocations familiales, franchises, allocation bien vieillir, pour un montant de 6,7 milliards d'euros), les infrastructures et le logement (5,3 milliards), l'enseignement et la recherche (3,8 milliards).

"La priorité des priorités (...) c'est de soutenir la demande (...) Nous sommes dans ces périodes un peu particulières de notre histoire où il faut à la fois aider les entreprises à réussir et à la fois aider les ménages à consommer pour qu'ils puissent remplir les carnets de commandes", a plaidé Jean-Marc Germain, codirecteur de campagne de Benoît Hamon, qui a salué comme "un des acquis du quinquennat" de François Hollande le rétablissement des marges des entreprises.

Face à ces dépenses, le candidat prévoit de nouvelles recettes. "Tout ce que Benoît Hamon propose est financé à l'euro près", a assuré M. Germain.

Cinq milliards d'euros proviendraient d'une taxe sur les super-profits des banques, onze milliards de la lutte contre l'évasion et l'optimisation fiscales, dix milliards seraient pris sur les 40 du pacte de responsabilité et du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, cinq milliards correspondraient à des économies de dépenses, dix milliards à des "coûts évités par les politiques de prévention" (santé, pollution, lutte contre les discriminations...) et 30 à l'impact pour les finances publiques des politiques macroéconomiques (+0,3 point de PIB par an).

En réponse à une demande du Parti radical de gauche, les entreprises de moins de 50 salariés seront exemptées des contreparties que le candidat souhaite instaurer en termes d'emploi, de recherche, d'innovation ou de réduction du temps de travail en échange du CICE.

L'équipe de M. Hamon, dont les travaux économiques ont été coordonnées par le député PS et économiste Pierre-Alain Muet, prévoit une croissance moyenne sur le quinquennat de 1,95%, soit +0,65 point par rapport à la croissance potentielle de 1,3%.

Elle table sur un taux de chômage en fin de quinquennat de 5,8% et sur un déficit public de 2,7% du PIB en 2022. Après un pic en 2018 (3,5%) et 2019 (3,2%), le déficit redescendrait à 3% du PIB en 2020 et 2,9% en 2021.

En matière fiscale, 12 milliards d'euros sur les 35 du revenu universel seront en fait versés sous forme de baisse d'impôts, ce qui permettra d'améliorer la progressivité de l'impôt sur le revenu.

S'agissant de la taxe sur les robots, rebaptisée "contribution sociale sur les robots", M. Germain a expliqué qu'elle servirait à alimenter "un fonds de transition travail qui permettra de financer les formations" nécessaires à la conversion professionnelle des personnes dont l'emploi aura disparu en raison de la robotisation. "Son montant sera ajusté en fonction des besoins (...) Le sujet n'est pas de chercher du rendement", a-t-il précisé.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

L’équipe de Benoît Hamon détaille le cadrage budgétaire de son projet
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

L’équipe de Benoît Hamon détaille le cadrage budgétaire de son projet
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le