L’exécutif face au choix délicat du successeur de Hulot
Édouard Philippe et Emmanuel Macron, attendu de retour à Paris en fin de journée, font face à un choix délicat pour trouver un...

L’exécutif face au choix délicat du successeur de Hulot

Édouard Philippe et Emmanuel Macron, attendu de retour à Paris en fin de journée, font face à un choix délicat pour trouver un...
Public Sénat

Par Gaëlle GEOFFROY

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Édouard Philippe et Emmanuel Macron, attendu de retour à Paris en fin de journée, font face à un choix délicat pour trouver un successeur à Nicolas Hulot, après le départ en forme de coup d'éclat du ministre écologiste.

L'exécutif procèdera-t-il a un simple remplacement, ou à un remaniement plus vaste ? Une source gouvernementale a assuré mardi à l'AFP qu'il n'y aurait sans doute pas de "grand chamboulement" et qu'Emmanuel Macron et Édouard Philippe ne sont "pas pressés".

"Opérer un large remaniement pourrait vouloir dire céder à la pression et reconnaître que des erreurs ont été commises, ce qu'Emmanuel Macron pourrait ne pas vouloir faire", note Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop. "Il pourrait aussi ne pas vouloir déstabiliser l'édifice gouvernemental au moment où vont s'ouvrir les discussions budgétaires".

Le mouvement attendu ne devrait pas intervenir avant, au plus tôt, jeudi en fin de journée, date du retour de Finlande du président, voire vendredi, ce que pourrait indiquer le report du séminaire gouvernemental qui était prévu dans la foulée du conseil des ministres vendredi matin.

La presse spécule depuis le départ de M. Hulot mardi sur le nom de son successeur. Mais le choix du gouvernement est compliqué par le "legs" d'un ministre populaire parti en claquant la porte car il se sentait seul à la manoeuvre sur le terrain environnemental, souligne Jérôme Fourquet. Le fait que "même" lui ait finalement "jeté l'éponge" montre que "la case d('un candidat issu de) la société civile est maintenant minée".

Parmi les noms sur lesquels misent les observateurs, ceux de Pascal Canfin, ancien ministre de François Hollande et actuel directeur général de l'ONG WWF France, du secrétaire d'Etat à la Transition écologique Sébastien Lecornu, ou de Barbara Pompili (ex-Verts) et Michèle Pappalardo, directrice de cabinet de M. Hulot.

M. Canfin a lui-même ajouté à la liste jeudi le leader historique de l'écologie Daniel Cohn-Bendit, la directrice générale de la Fondation européenne du climat Laurence Tubiana, et le président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) Arnaud Leroy.

- "Prise de risque" ou discrétion -

Le nom de Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public, ex-ministre et ex-présidente de l'Ademe, revient également, ainsi que ceux du président de l'Assemblée nationale François de Rugy, seul écologiste de poids dans la majorité, de l'ex-ministre de l'Environnement Ségolène Royal et de l'ancien Premier ministre et éphémère ministre de l'Ecologie en 2007 Alain Juppé.

M. de Rugy et Mme Royal ont assuré n'être candidats "à rien", comme Alain Juppé. Dans les rangs d'acteurs du milieu écologique, certains parient toutefois sur M. Juppé si le président parvient à le convaincre, mais aussi Mme Royal, qui connaît bien les dossiers et les rouages de la politique, et a la réputation de bien s'entendre avec Emmanuel Macron.

Ségolène Royal a appelé mercredi à "un sursaut" pour que "de cette crise sorte un progrès" et que la "France ne perde pas le leadership climatique". Elle-même n'aurait "absolument pas" démissionné à la place de Nicolas Hulot, a-t-elle par ailleurs assuré.

Pascal Canfin a, lui, estimé jeudi qu'aucun des écologistes pressentis n'entrerait au gouvernement à moins d'un changement radical de politique en faveur de l'environnement.

Nommer un poids lourd comme Daniel Cohn-Bendit ou Ségolène Royal pourrait constituer une "prise de risque" trop grande après l'épisode Hulot, note aussi Adelaïde Zulfikarpasic, directrice de BVA Opinion.

L'exécutif pourrait ainsi préférer "un profil à la Blanquer: plus discret, plus technique, avec une connaissance parfaite des sujets", dit-elle en évoquant le CV du ministre de l'Education.

Autre piste, promouvoir un membre du gouvernement actuel pour marquer la continuité de l'action dans laquelle l'exécutif entend s'inscrire en matière de politique environnementale, avance-t-elle. L'hypothèse des secrétaires d'Etat Sébastien Lecornu et Brune Poirson serait alors favorisée.

Quant à la possibilité qu'une personnalité issue des Verts, du PS ou du centre soit débauchée, Jérôme Fourquet note que "le vent est en train de tourner, la +Macronie+ n'est plus ce qu'elle était il y a six mois": le temps où un Olivier Dussopt issu du PS était nommé secrétaire d'Etat à la Fonction publique s'éloigne, dit-il.

Dans la même thématique

ALBANIA-FRANCE-POLITICS
3min

Politique

Pour le nouveau Premier ministre albanais : « L’histoire nous a enseigné qu’il n’y a rien de mieux que l’UE » 

Les élections en Roumanie, en Pologne ou au Portugal ont montré une poussée des forces eurosceptiques ou anti-establishment. Pourtant, une autre élection en Albanie, qui a eu lieu le 11 mai 2025, a envoyé un signal fort d’adhésion des Balkans à l’Union européenne. Le socialiste Edi Rama, Premier ministre réélu de l’Albanie, est l’invité de l’émission Ici L’Europe avec Caroline de Camaret.

Le

Toulouse Conseil Municipal
3min

Politique

Élections municipales 2026 : la part des mairies dirigées par des femmes va-t-elle poursuivre sa lente progression ?

L’un des points d’attention du prochain renouvellement des conseils municipaux se portera sur l’évolution de la parité. 25 ans après la promulgation de la loi tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux, le nombre de femmes maires reste encore très minoritaire. Le rapport est d’une contre quatre à l’échelle nationale.

Le