L’exécutif fixe le cap en matière de sécurité

L’exécutif fixe le cap en matière de sécurité

Evaluation de la future loi antiterroriste, nouveaux plans pour prévenir la radicalisation ou améliorer la sécurité routière,...
Public Sénat

Par Gregory DANEL

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Evaluation de la future loi antiterroriste, nouveaux plans pour prévenir la radicalisation ou améliorer la sécurité routière, lancement du chantier de la police de sécurité du quotidien : l'exécutif a fixé en cette rentrée le cap de sa politique sécuritaire.

Lutte contre le terrorisme

Le contenu du projet de loi antiterroriste, adopté mi-juillet au Sénat et qui doit être examiné en octobre par les députés, avait heurté les défenseurs des libertés publiques. Emmanuel Macron a annoncé mardi, devant les préfets, que la future loi destinée à remplacer l'état d'urgence ferait "l'objet d'une évaluation en 2020", certaines mesures "inutiles ou inadaptées" pouvant être le cas échéant "supprimées". Mais pour le chef de l'État, la promesse d'une évaluation ne signifie pas pour autant baisser la garde. "Si des changements technologiques, si des stratégies nouvelles des terroristes l'imposent, cette loi sera complétée", a-t-il prévenu.

M. Macron, qui a décidé d'imprimer sa marque à la lutte antiterroriste en créant une "task-force" à l'Élysée, sans pour autant céder à la tentation du big bang, a réaffirmé l'importance de la coordination territoriale des services et du partage de l'information. "Le partage doit être la règle, la rétention, l'exception", a-t-il déclaré aux préfets, soucieux d'éviter la répétition d'un cas comme celui d'Adam Djaziri, auteur de l'attentat raté en juin sur les Champs-Élysées. Fiché S en 2015, il avait pu renouveler son autorisation de détention d'armes, en 2017, et acquérir en toute légalité de nouvelles armes.

Prévention de la radicalisation

La fermeture cet été du centre de déradicalisation de Pontourny (Indre-et-Loire) avait souligné les lacunes de la politique de prévention de la déradicalisation. Emmanuel Macron a décidé de remettre l'ouvrage sur le métier en annonçant un nouveau plan national de prévention de la radicalisation "d'ici la fin de l'année". Ce plan comprendra "l'expérimentation d'un centre de personnes radicalisées sous main de justice", à rebours des principes du centre de Pontourny, fondé sur le volontariat.

Concernant la problématique du retour des Français partis en zone irako-syrienne, le chef de l'État a estimé que les "revenants" mineurs ne pouvaient plus continuer "à relever de la prise en charge de droit commun dans le cadre de l'aide sociale à l'enfance" et a annoncé des mesures d'ici la fin de l'année.

Il a également demandé au directeur de l'administration pénitentiaire, "dans les prochaines semaines, une nouvelle stratégie de prise en compte des personnes radicalisées en prison".

Police de sécurité du quotidien

Les contours de cette promesse de campagne du candidat Macron peinent encore à prendre forme, mais le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé le lancement de ce périlleux chantier pour cet automne.

Et, à défaut de doctrine, Beauvau a distillé des éléments de méthode. Les premières expérimentations auront lieu dès le début 2018. Autorités locales, organisations syndicales, associations d'élus et universitaires seront associés lors des concertations, qui auront lieu en septembre et octobre. Les territoires retenus pour l'expérimentation mettront en place l'organisation du dispositif d'ici la fin de l'année. Avec la volonté de "recentrer les fonctionnaires sur leur coeur de métier", comme il le répète depuis sa prise de fonctions, M. Collomb entend également faire de la réforme de la procédure pénale et de la forfaitisation de certains délits, des leviers pour améliorer l'efficacité policière.

Sécurité routière

Trois années de hausse consécutive des morts sur la route (3.477 morts en 2016), après douze ans de baisse, une légère hausse constatée sur les douze derniers mois : Emmanuel Macron a annoncé devant les préfets la présentation le mois prochain d'un nouveau plan pour améliorer la sécurité routière. De son côté, le ministre de l'Intérieur a, samedi dans une interview à la presse régionale, laissé la porte ouverte au développement de la vidéo-verbalisation (verbalisation par caméra), "un très bon outil".

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