C’est officiel. L’ouverture du capital de la Française des jeux (FDJ) et d’Aéroports de Paris (ADP) sera inscrite dans la loi Pacte, présentée le 18 avril prochain, par la modification des seuils minimum de détention de ces entreprises. Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, assurait néanmoins que l'État garderait le monopole. De droite à gauche, l’opposition s’oppose fermement à ces privatisations. Seuls Les Républicains restent plus ou moins taiseux.
« La doctrine de l’État actionnaire »
« Oui, nous demanderons prochainement les autorisations législatives nécessaires pour faire un certain nombre de cessions d’actifs de l’État », annonçait le ministre de l’Économie jeudi lors d’une audition au Sénat (voir la première vidéo). Ces cessions se « feront en fonction de la qualité des projets industriels qui nous seront proposés et nous les ferons avec un objectif principal qui est le financement de l’innovation de rupture, c’est-à-dire la préparation de l’avenir des Français », a-t-il également précisé en invoquant « la doctrine de l’État actionnaire » et « la doctrine des cessions d’actif ». Si Bruno Le Maire promet de veiller « aux intérêts patrimoniaux de l’État », son exposé ne convainc pas l’opposition.
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Le précédent gouvernement avait complètement exclu de privatiser même partiellement ces entreprises et l’ancien secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, a déclaré que « vendre la FDJ était un pur scandale ». Invité de Territoires d’Infos ce vendredi, le président du groupe Nouvelle gauche à l’Assemblée, Olivier Faure a déploré que le gouvernement veuille « donner à je-ne-sais-qui cette machine à cash, alors même qu’elle sert aujourd’hui à faire rentrer de l’argent dans le budget de l’État et qu’elle sert aussi à financer les associations sportives ». L’enveloppe budgétaire pour les Sports était en baisse de 7 % dans la loi de finances pour 2018 et déjà les rumeurs de privatisation inquiétaient les élus, le Centre national pour le développement du sport (CNDS) étant financé à hauteur de 80,4 % par la FDJ (lire notre article).
Mais il n’y a pas que les socialistes pour regretter ces cessions. Le Front national, la France insoumise, Benoît Hamon, le sénateur communiste Fabien Gay ou encore Valérie Pécresse s’insurgent contre ces privatisations (voir les tweets ci-dessous).
La présidente de la région Ile-de-France, et membre des Républicains, prévient : les revenus dégagés pas ces cessions ne doivent pas servir à boucler les fins de mois de l'État.
Pour Benoît Hamon, ces cessions prouvent qu'Emmanuel Macron croit que « tout, en France, est à vendre ».
Député de la France insoumise Bastien Lachaud, affirme que ces privatisations sont « une étape de plus dans leur projet de démantèlement de l’État ! »
Le sénateur communiste, Fabien Gay, rit jaune : « C'est comme si (le privé) avait un billet de loto gagnant chaque semaine ».
Le président du groupe Nouvelle gauche à l'Assemblée nationale, Olivier Faure, accuse Emmanuel Macron de vendre « bijoux de famille » (lire notre article).
Privatisations : Macron vend « les bijoux de famille » pour Olivier Faure
Le vice-président du Front national, Nicolas Bay, fustige cette décision : « Notre patrimoine économique est bradé », s'emporte-t-il.
L'ancien bras droit de Marine Le Pen - qui a lancé son propre mouvement "Les Patriotes" - estime que les Français sont spoliés. Ni plus ni moins.