La bioraffinerie de La Mède, fruit d’une restructuration de l’activité raffinage de Total
La bioraffinerie Total de La Mède, près de Marseille, dont l'activité doit démarrer cet été, est née de la décision du groupe...

La bioraffinerie de La Mède, fruit d’une restructuration de l’activité raffinage de Total

La bioraffinerie Total de La Mède, près de Marseille, dont l'activité doit démarrer cet été, est née de la décision du groupe...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

La bioraffinerie Total de La Mède, près de Marseille, dont l'activité doit démarrer cet été, est née de la décision du groupe pétrolier de restructurer son activité de raffinage, qui avait abouti sur le site à la suppression de 180 emplois sur 430.

Le site était toujours bloqué lundi en fin de matinée par des agriculteurs protestant contre l'importation de produits agricoles pour le fonctionnement de la bioraffinerie ne respectant pas les normes imposées en France et en Europe.

En avril 2015, sur un marché européen du raffinage alors plombé par des surcapacités, en annonçant la future reconversion du site de La Mède, la direction de Total avait vanté un plan "résolument tourné vers l'avenir" via un investissement total initial de 600 millions d'euros - 200 millions à La Mède, et 400 pour moderniser une autre raffinerie, celle de Donges, en Loire-Atlantique.

Mais l'annonce entraîne un mouvement de grève sur le site à l'appel de la CGT, qui appelle aussi au blocage des stations-service Total.

Finalement, Total revendiquera un investissement total de 275 millions d'euros pour convertir La Mède, qui cesse de raffiner du pétrole brut fin 2016, et installe sur le site un dépôt pétrolier, une ferme solaire, un centre de formation et la bioraffinerie elle-même, qui doit à terme produire 500.000 tonnes de biodiesel par an.

Dès le départ, le projet s'attire des critiques d'associations écologistes: en juin 2015, les Amis de la Terre s'inquiètent de la consommation prévue d'huile de palme, appelant la ministre de l'Ecologie de l'époque Ségolène Royal à "prendre position" contre le projet.

En avril dernier, les Amis de la Terre et Greenpeace diffusent un document de la préfecture des Bouches-du-Rhône détaillant le plan d'approvisionnement en huiles de l'établissement, et dénoncent un projet "qui fera bondir les importations françaises d'huile de palme de 64%, (qui) démontre l’incohérence totale du gouvernement français", alors que la production d'huile de palme est régulièrement dénoncée pour les ravages écologiques qu'elle cause dans les pays producteurs.

Un maximum de 300.000 tonnes de cette huile, exploitée au prix de la déforestation en Malaisie ou en Indonésie et présentant un très mauvais bilan carbone, fera tourner la bioraffinerie de Total à La Mède.

Ces 300.000 tonnes d'huile de palme couvriront moins de 50% de l'approvisionnement total de La Mède, selon Total. La bioraffinerie aura en effet besoin de jusqu'à 650.000 tonnes de matières premières en tout par an, incluant d'autres huiles végétales dont 50.000 tonnes de "colza français", a promis le PDG du groupe Patrick Pouyanné début juin, ainsi que des huiles alimentaires usagées, des graisses animales et autres huiles résiduelles.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

La bioraffinerie de La Mède, fruit d’une restructuration de l’activité raffinage de Total
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le