Ce mardi, Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, ancien ministre de la Santé, était invité de la matinale de Public Sénat. Au lendemain de l’engagement de la responsabilité du gouvernement par Michel Barnier, et à la veille du vote d’une motion de censure, il est revenu sur la méthode adoptée par le Premier ministre depuis sa nomination. Il pointe notamment un manque de dialogue entre les députés du socle commun et le gouvernement.
La commission de la culture du Sénat critique le budget de la jeunesse et de la vie associative
Par Rafael Benabdelmoumene
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Malgré une augmentation de près de 40 millions d’euros du budget cette année, la commission rend un avis sévère sur la répartition des moyens alloués à la jeunesse et à la vie associative. Au cœur des critiques, une augmentation des budgets en trompe-l’œil, gonflée par le doublement des moyens alloués au Service National Universel (SNU) et par des mesures ponctuelles liées au plan de relance.
Un SNU qui interroge
Le Service National Universel cher à Emmanuel Macron ne représente pas moins de 10 % du budget du programme 163 « jeunesse et vie associative ». A lui seuil, le SNU concentre ainsi 82 % des sommes supplémentaires affectées au budget de cette année. Une somme inappropriée compte tenu des incertitudes d’un « dispositif expérimental susceptible de ne pas pouvoir être déployé en 2021 », pointe du doigt Jacques-Bernard Magner, rapporteur de cet avis.
Mais la commission n’est pas la seule à voir d’un mauvais œil le doublement des crédits alloués au SNU. De nombreux groupes d’opposition mettent au vote des amendements visant à ponctionner des crédits du SNU pour les redistribuer vers des secteurs clés de la jeunesse, des sports et de la vie associative. C’est le cas des sénateurs du groupe écologiste – solidarité et territoire qui proposent carrément de retirer l’ensemble des crédits alloués au Service National Universel pour les rediriger… vers l’apprentissage de la mobilité à vélo.
Des moyens insuffisants
Deuxième critique, l’insuffisance des moyens alloués aux associations. Dans un secteur durement frappé par la crise, elles ne demeurent pas moins des « acteurs essentiels de la solidarité et du vivre-ensemble et contribuent fortement à la résilience des territoires » pour Laurent Lafon, président de la commission. Les sénateurs de la commission et l’opposition critiquent donc la faiblesse des moyens alloués et leur caractère d’exception. En effet, l’augmentation des crédits est prévue au titre du plan de relance, or la commission rappelle dans son communiqué que la vie associative « nécessite non pas des mesures conjoncturelles mais bien un investissement continu ».
Une critique relevée par beaucoup d’amendements qui sont discutés cet après-midi en séance. Les sénateurs communistes et socialistes comptent notamment renforcer le FDVA, le fonds pour le développement de la vie associative, en augmentant les crédits à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros. Des amendements qui ont tous reçu un avis défavorable du gouvernement.