La Cour des comptes pointe le dérapage du déficit
Ce jeudi, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a présenté les résultats de l’audit des finances publiques commandé par le Premier ministre. Les Sages de la rue Cambon tablent sur un déficit à 3,2% du PIB au lieu des 2,8 prévus pour l’année 2017 et alertent sur le rythme des dépenses publiques, qui ne cessent de croître. L’objectif d’un déficit n’excédant pas 3% du PIB semble une fois encore compromis.

La Cour des comptes pointe le dérapage du déficit

Ce jeudi, le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a présenté les résultats de l’audit des finances publiques commandé par le Premier ministre. Les Sages de la rue Cambon tablent sur un déficit à 3,2% du PIB au lieu des 2,8 prévus pour l’année 2017 et alertent sur le rythme des dépenses publiques, qui ne cessent de croître. L’objectif d’un déficit n’excédant pas 3% du PIB semble une fois encore compromis.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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Question gestion des finances publiques, la France est assurément mauvaise élève. C’est le seul pays de l’Union européenne, avec l’Espagne, à être encore sous le coup d’une procédure pour déficit excessif, rappellent les Sages de la rue Cambon. Au vu du constat sévère dressé par la Cour des comptes, la situation des finances publiques semble mal engagée pour les années à venir si la France ne consent pas à réaliser des économies drastiques.

Didier Migaud et les magistrats chargés de la préparation du rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques ont notamment constaté « des éléments d’insincérité » dans les textes prévisionnels, à savoir la Loi de finance pour 2017 et le Programme de stabilité transmis à la Commission européenne. Ils avaient respectivement fixé comme objectifs un déficit public s’élevant à 2,7 et 2,8% du PIB. Or Didier Migaud précise qu’il devrait atteindre 3,2% à la fin de l’année 2017. En cause, des dépenses largement sous-budgétées par le gouvernement précédent.

Autre ombre au tableau : une croissance des dépenses publiques supérieure à celle des autres pays européens. D’autant que les Sages pointent des résultats qui ne sont pas à la hauteur des sommes engagées. Didier Migaud recommande ainsi « une pédagogie de la dépense publique » pour « utiliser de façon plus efficace chaque euro dépensé ».  Une mesure envisageable à moyen et long terme, mais résolument pas pour l’année en cours.

« L’adoption de mesures de correction vigoureuses est indispensable »

L’effort va devoir être considérable si, comme l’a confirmé Édouard Philippe, la France veut atteindre l’objectif de 3% du PIB à la fin de l’année 2017. Mais les analyses conduites par la Cour des comptes ayant été faites « à politiques inchangées », rien n’est impossible dans la mesure où des « mesures de correction vigoureuses » sont adoptées « rapidement ».

Au total, ce sont 4 à 5 milliards d’euros qui vont devoir être économisés pour réduire de 0,2 point le déficit afin d’atteindre un déficit à 3% d’ici fin 2017. « À ce stade de l’année, elles ne peuvent passer que par un report ou une annulation de toutes les mesures d’accroissement des dépenses publiques annoncées mais non encore mises en œuvre ». Les promesses d’Emmanuel Macron pour alléger la fiscalité des Français et celle des entreprises vont donc devoir attendre. D’autant que l’exécutif s’est engagé à ne pas augmenter les impôts.

Avant que le rapport soit officiellement rendu public, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait prévenu que des « décisions difficiles » allaient devoir être prises pour procéder à des économies. Et il n’est pas au bout de ses peines : « En 2018 et au-delà, un effort d’économies sans précédent sera nécessaire » pointe le rapport, qui alerte au passage sur les « nombreux facteurs d’augmentation de la dépense publique », telle la progression des dépenses de défense et de sécurité.

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