Aux côtés de Valérie Pécresse, Donald Tusk cible les « alliés » de Poutine en France
Le président du Parti populaire européen (PPE), qui rassemble la droite et le centre droit européens, participait à une réunion de responsables européens au siège des Républicains à Paris. La candidate LR Valérie Pécresse a indiqué que le PPE réclamait un « renforcement des sanctions contre le régime de Vladimir Poutine ».

Aux côtés de Valérie Pécresse, Donald Tusk cible les « alliés » de Poutine en France

Le président du Parti populaire européen (PPE), qui rassemble la droite et le centre droit européens, participait à une réunion de responsables européens au siège des Républicains à Paris. La candidate LR Valérie Pécresse a indiqué que le PPE réclamait un « renforcement des sanctions contre le régime de Vladimir Poutine ».
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

C’est un sommet en marge du sommet. Quelques heures avant que Versailles n’accueille pour deux jours le sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, la droite européenne a tenu son propre sommet à Paris. Plusieurs dirigeants du Parti Populaire Européen (PPE) se sont réunis ce 10 avril au siège des Républicains à Paris pour aborder la guerre en Ukraine.

Cette fois, Valérie Pécresse sort d’une réunion officielle, dix jours après la photo moquée de son Conseil stratégique de défense, prise à son quartier général. Aux côtés du président du PPE, le Polonais Donald Tusk, elle précise que le PPE attend du sommet de Versailles la manifestation d’une « unité » et de la « détermination sans faille » de l’Europe. Mais aussi un « renforcement des sanctions » à l’égard du régime de Vladimir Poutine. « Il y a urgence à établir et à renforcer le rapport de force pour faire adopter un cessez-le-feu », appelle-t-elle, après avoir évoqué la « brutalité » des actes du Kremlin. « Même si nous allons payer un prix élevé, plus les sanctions iront loin, et plus la solidarité avec l’Ukraine sera grande, plus les chances d’éviter le scénario du pire seront grandes », renchérit Donald Tusk.

Le PPE n’est cependant pas allé jusqu’à demander un embargo sur les hydrocarbures russes. « La position n’a pas été unanime sur ce point », indique Valérie Pécresse. Donald Tusk reconnaît qu’une telle décision peut être « très difficile » pour certains pays. La Bulgarie est par exemple dépendante à 100 % du gaz russe. « Je peux comprendre ces problèmes », ajoute l’ancien président du Conseil européen (2014-2019).

« Je n’ai jamais eu aucune sympathie, ni aucune compromission avec Vladimir Poutine », insiste la candidate Valérie Pécresse

Prudence également sur la demande d’Ukraine d’intégrer l’Union européenne. « L’Ukraine a une vocation européenne mais il faut prendre garde à ne pas faire aux Ukrainiens des promesses qu’on ne pourrait pas tenir dans l’immédiat », insiste Valérie Pécresse. Le PPE ne poussera pas au-delà d’un renforcement du partenariat signé en 2014 avec Kiev. L’urgence aujourd’hui est « de soutenir l’Ukraine pour qu’elle garde son intégrité politique et territoriale », résume Valérie Pécresse.

La politique française s’est invitée malgré elle dans cette conférence de presse. Dans son discours, Donald Tusk a été le premier à en parler, en ciblant « l’internationale pro-Poutine ». « Poutine a construit un large réseau d’alliés et, peut-être, d’idiots utiles. Consciemment ou pas, de façon désintéressée ou pour l’argent, l’extrême droite, l’extrême gauche, et parfois des élus mainstream ont soutenu son action ou promu ses idées. » L’ancien Premier ministre conservateur de Pologne (Plate-forme civique) ne cible pas seulement l’américain Donald Trump, le Hongrois Viktor Orban ou l’Italien Matteo Salvini. Marine Le Pen et Éric Zemmour sont aussi nommément cités. « La dépoutinisation, ou en d’autres mots, libérer le domaine public européen, l’Europe politique et les médias, des influences du Kremlin, est devenue une nécessité du moment », appelle-t-il.

Avant de céder à nouveau la parole à Valérie Pécresse, Donald Tusk lui adresse une pensée, au sujet du débat qui opposera la présidente de l’Île-de-France à Éric Zemmour ce soir. « Je te souhaite plein de succès pour le débat. »

Même si elle souhaitait éviter tout commentaire sur la campagne présidentielle, Valérie Pécresse s’est retrouvée à souligner sa différence avec certains concurrents sur sa droite. « Je n’ai jamais eu aucune sympathie, ni aucune compromission avec Vladimir Poutine, alors que d’autres – vous les avez entendus – comme Éric Zemmour, rêvaient d’un Poutine français, expliquaient qu’il était l’agressé dans cette crise, ou bien Marine Le Pen à Moscou qui a dit que la politique de Vladimir Poutine était celle qu’elle voulait pour la France. »

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01059366_000001
7min

Politique

Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : « Ce n’est pas la gauche contre la droite, mais un modèle démocratique contre un modèle illibéral »

Le paysage audiovisuel français est en train de se fracturer en deux blocs. L’animateur vedette, Pascal Praud a accusé la patronne de France Télévision, Delphine Ernotte de mettre « une cible » sur les journalistes sa chaîne, après que cette dernière a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». A moins de deux ans de l’élection présidentielle, l’Arcom, le gendarme de l’audiovisuel, subit une pression inédite. Son président, Martin Ajdari sera, auditionné dans quelques jours au Sénat.

Le

Aux côtés de Valérie Pécresse, Donald Tusk cible les « alliés » de Poutine en France
5min

Politique

Mobilisation du 18 septembre : « Soit une politique de rupture est menée, soit on continue à mettre la pression »

A l’appel de l’intersyndicale, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue partout en France pour protester contre le projet de budget pour 2026. Dans le cortège parisien, les manifestants, pas convaincus par la nomination de Sébastien Lecornu à Matignon, sont déterminés à maintenir la pression sur l’exécutif. Reportage.

Le

SIPA_01229633_000009
1min

Politique

Info Public Sénat. Bataille audiovisuel public/médias Bolloré : une délégation de sénateurs LR reçue à Radio France le 30 septembre

Alors que le ton se durcit entre les dirigeants de l’audiovisuel public et la chaîne CNews de Vincent Bolloré, qualifiée « d’extrême droite » par Delphine Ernotte, une délégation de sénateurs LR sera reçue par la patronne de Radio France Sibyle Veil le 30 septembre. Le 1er octobre, le président de l’Arcom, Martin Ajdari sera, lui, auditionné par la commission de la culture et de la communication de la chambre haute.

Le