« La direction du PS devra assumer sa responsabilité face aux résultats de la présidentielle », tacle Stéphane Le Foll

« La direction du PS devra assumer sa responsabilité face aux résultats de la présidentielle », tacle Stéphane Le Foll

Au micro de Public Sénat, le socialiste Stéphane Le Foll a estimé mercredi que le débat sur une primaire de la gauche masquait une absence de ligne politique. Il reproche au PS d’avoir joué ces dernières années « la stratégie de l’effacement », au lieu de redéfinir un projet politique.
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Une primaire populaire de la gauche, fin janvier, pourrait servir de tremplin pour un rassemblement derrière une candidature unique. C’est du moins ce qu’espérait Anne Hidalgo, la candidate socialiste, encalminée dans les sondages depuis plusieurs mois. Mais Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot refusent toujours de se plier à cet exercice, tandis que l’ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira, pourrait annoncer sa candidature samedi. « Aucun débat à gauche, si ce n’est qu’il faut qu’on se rassemble. L’union n’est pas un programme, c’est une tactique ! », s’est agacé Stéphane Le Foll, l’ancien ministre de l’Agriculture de François Hollande, mercredi matin sur le plateau de « Bonjour chez vous », la matinale de Public Sénat.

« Si j’ai un conseil à donner à Anne Hidalgo, c’est d’arrêter avec l’hypothèse du rassemblement pour la victoire et d’affirmer des positions, un projet, un programme ! », martèle le maire du Mans. Un programme que la candidate devrait d’ailleurs présenter jeudi, en même temps qu’elle pourrait officiellement acter l’échec de son idée de primaire.

« Une perte de boussole » idéologique

« Globalement, il n’y a pas assez de vision chez les candidats à la présidentielle, et j’inclus Anne Hidalgo », tacle l’élu. « Cette campagne présidentielle, pour la gauche, est dans une indéfinition et une perte de boussole frappante », estime Stéphane Le Foll. Il reproche notamment au Parti socialiste de ne pas avoir su définir une ligne claire au cours des cinq dernières années, et considère que le parti porte toujours les stigmates de la division qui a opposé les frondeurs et le gouvernement de François Hollande.

« Cette fracture a rendu impossible toute synthèse », déplore Stéphane Le Foll. « Aujourd’hui, je constate que derrière Christiane Taubira, il y a Christian Paul, qui était un leader des frondeurs. Les frondeurs continuent de penser qu’ils avaient raison », or « on ne peut réunir la gauche que s’il y a un débat qui se clarifie. »

Anne Hidalgo, absente du second tour

« La vraie question c’est : qu’est-on capable de porter pour recréer un parti et une gauche capable de gouverner la France ? », pointe Stéphane Le Foll. Il accuse la direction du PS d’avoir éludé ce débat, et d’être volontairement restée en retrait de la scène politique après la lourde défaite de Benoît Hamon en 2017. « Aujourd’hui, la direction du PS, qui a choisi la stratégie de l’effacement, devra assumer ses responsabilités devant les résultats de la présidentielle et des législatives », avertit notre invité. Est-ce à dire qu’il ne croit plus aux chances d’Anne Hidalgo d’accéder au second tour ? « Si je vous dis : je suis sûr qu’Anne Hidalgo sera au second tour, vous souriez déjà ! », conclut Stéphane Le Foll.

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