La Fondation Abbé Pierre met la pression sur le gouvernement au sujet du mal-logement

La Fondation Abbé Pierre met la pression sur le gouvernement au sujet du mal-logement

9 millions de personnes vivraient dans un logement surpeuplé selon un rapport de la Fondation Abbé Pierre. Un état des lieux inquiétant à quelques semaines de la présentation en Conseil des ministres, d’un projet de loi sur le logement.
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Par Public Sénat avec l'AFP

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« 15 millions de personnes sont touchées, à un titre ou à un autre, par la crise du logement », c’est le constat du 23e rapport annuel de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement. L’association se penche plus précisément sur les logements surpeuplés. En 2013, en France, 8,6 millions de personnes vivaient dans un logement surpeuplé, détaille le rapport qui s’appuie sur les chiffres les plus récents de l’Insee.

Pour mesurer le surpeuplement, cet institut étudie non pas le nombre de mètres carrés par occupant, mais le nombre de pièces dévolues à chacun. Le postulat est le suivant: il faut une pièce à vivre (salon), une chambre par couple et pour chaque adulte célibataire de plus de 19 ans, une pièce pour deux enfants de moins de 7 ans, quel que soit le sexe, et une autre pour deux grands enfants mais de même sexe. Entre 2006 et 2013, le nombre de personnes vivant en surpeuplement « modéré »  (par exemple quand il manque une chambre) a augmenté de 11,5%, 7,6 millions, tandis que les surpeuplements « accentués » (quand le manque est plus important) a grimpé de 17,2% avec 797.000 personnes concernées.

Manger, dormir, se laver, se reposer... tout devient compliqué pour ces familles, qui connaissent par ailleurs des difficultés de socialisation (faute d'espace pour recevoir), tensions scolaires, problèmes de santé (respiratoires, tuberculose, saturnisme) et alimentaires, selon l'enquête.

Pour le Délégué général de la Fondation Abbé Pierre, Christophe Robert, « il faut une réorganisation majeure de la politique du logement » car en 2017, « le nombre de personnes confrontées à la crise du logement continue d'augmenter ».

« Le gouvernement et le président de la République doivent redresser le tir et mener une vraie politique sociale », poursuit-il, avant de fustiger d'un côté « les suppressions de l'ISF, de la taxe d'habitation décidées par le gouvernement et de l'autre côté, la baisse de 5 euros des aides pour le logement » (APL) qui fragilise les plus pauvres.

 Sur France Inter, ce mardi, le secrétaire d’Etat à la Cohésion des Territoires, Julien Denormandie, a reconnu que la baisse des APL « n’était pas une bonne mesure ». « En revanche la nouvelle réforme des APL que nous faisons avec les bailleurs sociaux, elle, est juste et efficace » (…) C'est-à-dire que les bailleurs sociaux feront une baisse des loyers qui permettra cette baisse des APL. Encore une fois les allocataires des APL ne perdront pas un centime » a-t-il assuré. Le projet de loi ELAN (évolution du logement et aménagement numérique) doit être présenté en Conseil des ministres en mars. Depuis décembre, au Sénat, le texte fait l’objet de conférences thématiques appelées « conférences de consensus, entre parlementaires et acteurs du secteur.

Huit mois après la présidentielle, Christophe Robert dit d'abord avoir été « plutôt satisfait en entendant Emmanuel Macron parler de l'objectif zéro SDF  dans les rues » avant de s'interroger sur les moyens. « Le zéro SDF est possible », insiste Christophe Robert, « mais on ne pourra pas le faire si on fragilise simultanément les outils de la solidarité comme les APL ou le logement social ».

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