La France peut se passer du gaz russe en seulement un an, croit Geoffroy Roux de Bézieux
Le président du Medef, invité d’Audition publique, estime que l’arrêt des importations de gaz russe en France est « une affaire d’un an », un rythme bien plus rapide que le plan du gouvernement qui table, lui, sur 2027.

La France peut se passer du gaz russe en seulement un an, croit Geoffroy Roux de Bézieux

Le président du Medef, invité d’Audition publique, estime que l’arrêt des importations de gaz russe en France est « une affaire d’un an », un rythme bien plus rapide que le plan du gouvernement qui table, lui, sur 2027.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

« On est dans une sanction qui est absurde, où en fait on prend des sanctions économiques qui certes, sont absolument nécessaires parce que moralement il faut les prendre, mais qui n’affaiblissent pas réellement la Russie. » Invité d’Audition publique (Public Sénat / LCP-Assemblée nationale / Le Figaro Live) ce 21 mars 2022, Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, est persuadé que le véritable levier pour pousser la Russie à stopper sa guerre en Ukraine sera de jouer sur les achats d’hydrocarbures. « La vraie sanction économique, ce n’est pas de fermer des magasins ou des agences bancaires, qui seront rouvertes dans la foulée », a-t-il ajouté, évoquant la perspective de nationalisations en Russie.

Si l’Europe se dirigeait vers cet embargo, « évidemment ça mettrait la Russie économiquement à genoux », imagine le patron des patrons, moyennant une « très forte récession ». La France est d’ailleurs en meilleure position que ses voisins européens pour pouvoir se passer du robinet russe. 17 % seulement du gaz brûlé dans l’Hexagone est originaire de Russie (9,5 % pour le pétrole), contre 40 % en moyenne pour l’ensemble de l’Union européenne.

« Il faut aussi accepter que, si on veut se passer du gaz russe, il faut des éoliennes »

Geoffroy Roux de Bézieux se montre d’ailleurs plus optimiste que le gouvernement, qui s’est fixé comme objectif mi-mars de « sortir intégralement du gaz et du pétrole russe d’ici 2027 ». « Pour moi, c’est une affaire d’un an. » Le numéro un du Medef ajoute que ses homologues allemands (avec lesquels il s’est entretenu) sont aussi confiants sur leurs propres calculs. Le BDI (Bundesverband der Deutschen Industrie), première organisation patronale outre-Rhin, « nous dit trois ans ».

Quant aux solutions, le patron du Medef plaide pour une sobriété énergétique, couplée à une accélération sur la transition écologique. Comme Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, il évoque la baisse du chauffage. Les nouvelles sources d’énergie alternatives demanderont des « investissements » mais aussi des lois pour « raccourcir les délais de recours » en cas d’implantation de parcs éoliens. Personnellement mécontent de l’installation d’éoliennes au Croisic (Loire-Atlantique), non loin de sa résidence, Geoffroy Roux de Bézieux se laisse convaincre par la nécessité de ce type d’infrastructure. « À un moment, il faut aussi accepter que, si on veut se passer du gaz russe, limiter le réchauffement climatique, il faut des éoliennes. »

Partager cet article

Dans la même thématique

La France peut se passer du gaz russe en seulement un an, croit Geoffroy Roux de Bézieux
4min

Politique

Budget : « Nous avons tout à fait matière à trouver le compromis », estime la ministre de l’Action et des Comptes publics

Adopté sans surprise par les sénateurs, le projet de loi de finances éveille malgré tout des crispations au sein de la Chambre haute, le chiffre du déficit avoisinant désormais les 5,3% du PIB, loin de la volonté de la majorité sénatoriale de le contenir à 4,7%. La pression s’accroit et se déporte désormais sur la commission mixte paritaire qui se tiendra les 19 et 20 décembre.

Le

La France peut se passer du gaz russe en seulement un an, croit Geoffroy Roux de Bézieux
2min

Politique

Déficit à 5,3 % : « Ce n’est pas la conséquence du vote du Sénat », assure Mathieu Darnaud

Le Sénat a adopté, sans surprise, le projet de loi de finances pour 2026 avec187 voix pour et 109 contre. Une trentaine de sénateurs LR et du groupe centriste se sont abstenus. Le vote est toutefois moins large que prévu, peut-être en raison du chiffrage du gouvernement d’un déficit public pour 2026 porté à 5,3 %, contre 4,7 % espéré dans la copie initiale. Le président du groupe LR du Sénat, Mathieu Darnaud rejette toute responsabilité et renvoie la balle aux députés.

Le

La France peut se passer du gaz russe en seulement un an, croit Geoffroy Roux de Bézieux
2min

Politique

Budget : pour le centriste Hervé Marseille, la commission mixte paritaire « ne sera pas facile »

Après son adoption au Sénat avec 187 voix pour, et 109 contre, le projet de loi de finances va pouvoir poursuivre son parcours législatif en commission mixte paritaire vendredi. Pendant deux jours, sept députés et sept sénateurs tenteront de parvenir à un texte de compromis, pour faire atterrir le budget avant le 31 décembre. La tâche s’annonce complexe, même pour les plus optimistes.

Le