« La justice fait du spectacle médiatique », dénonce Nicolas Bay

« La justice fait du spectacle médiatique », dénonce Nicolas Bay

Le secrétaire général du Front national Nicolas Bay était l’invité ce matin de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Le député européen a très largement mis en cause le fonctionnement de la justice, qu’il estime instrumentalisée par le pouvoir politique.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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 « C’est une évidence que la justice n’est pas indépendante ». Nicolas Bay est catégorique.  « Aujourd’hui, il y a une adaptation du calendrier judiciaire au calendrier électoral », ajoute le secrétaire général du Front national. Il accuse même la justice « de faire du spectacle médiatique ». Interrogé au sujet de l’affaire Le Roux, il dit espérer que « la justice traite ce cas avec la même rapidité et la même efficacité que d’autres affaires, et notamment l’affaire Fillon ».   

S’il admet que les faits reprochés à François Fillon sont « graves »,  le député européen regrette des « délais habituels (…) pas du tout respectés ». Il pointe un « ralentissement du calendrier » pour que « des éléments de procédure interviennent pendant la campagne ».  La faute à qui ? « Au pouvoir socialiste » et au Syndicat de la magistrature, « organisation ouvertement d’extrême gauche (…) qui met sérieusement à mal l’indépendance de la justice ».

« Les juges sont instrumentalisés »

Rappelé à l’ordre sur la situation de sa candidate, qui a refusé de se rendre à la convocation du juge dans l’affaire des emplois fictifs des attachés parlementaires européens, Nicolas Bay reprend le même argument : « Marine Le Pen respecte justement le principe de séparation des pouvoirs. Quand le calendrier judiciaire percute le calendrier politique et que ça va aboutir à priver les Français d’un débat fondamental qui est celui de l’élection présidentielle, elle a raison de refuser de se rendre à une telle convocation. »

L’élu d’extrême-droite assure que « les accusations du Parlement européen (…) sont totalement infondées ». « Elle a dit qu’elle répondrait aux questions, mais après l’élection. Il n’y aucune raison qu’on se plie aux exigences de juges qui, manifestement, sont instrumentalisés », ajoute t-il avant de renchérir : « L’immunité parlementaire n’est pas un privilège. Elle a été faite pour que les parlementaires ne soient pas sous la pression des autres pouvoirs, c’est-à-dire l’exécutif et le judiciaire. »

La candidature de Fillon « en perdition »

Le secrétaire général du Front national s’en prend ensuite aux autres candidats, à commencer par le candidat d’ « En Marche ! ». Quitte à ajouter des affaires à celles existantes. « Il y a des soupçons de conflit d’intérêts qui pèsent sur Emmanuel Macron ». L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy n’est pas épargné : « Quand Fillon a comme client de sa société de conseil AXA et qu’ensuite dans son programme il défend l’idée de dislocation de la protection sociale au bénéfice des assurances privés, dont AXA serait l’un des principaux bénéficiaires, on voit bien qu’il y a conflit d’intérêts ».  Nicolas Bay considère que le candidat de la droite est « lourdement discrédité dans l’opinion publique » et va même jusqu’à estimer que sa candidature est « en perdition ».

Bay : "Y'a les anciens du GUD gentils et les anciens du GUD méchants?"
01:21

Là encore, retour de bâton pour le député européen. Interrogé au sujet de Frédéric Chatillon, ancien membre du GUD payé comme coordinateur technique de la campagne de Marine Le Pen et mis en examen pour abus de biens sociaux dans le cadre du financement de la campagne de Marine Le Pen en sa qualité de dirigeant de la société Riwal, Nicolas Bay assure « assumer parfaitement le système de financement de nos campagnes ». Et d’ajouter : « Personne n’a été capable de démontrer la moindre infraction au code électoral ».  Il cite Gérard Longuet, Patrick Devedjian et Alain Madelin. « Y’a les anciens du GUD gentils et les anciens du GUD méchants ? » Il se retranche derrière la diabolisation du FN.

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