La loi sur les mobilités, une boîte à outils pour les élus selon Elisabeth Borne
La future Loi d'orientation des mobilités (LOM) va apporter aux collectivités une "boîte à outils" dans laquelle elles pourront piocher pour...

La loi sur les mobilités, une boîte à outils pour les élus selon Elisabeth Borne

La future Loi d'orientation des mobilités (LOM) va apporter aux collectivités une "boîte à outils" dans laquelle elles pourront piocher pour...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La future Loi d'orientation des mobilités (LOM) va apporter aux collectivités une "boîte à outils" dans laquelle elles pourront piocher pour organiser les déplacements, encourager le vélo ou encadrer les trottinettes, a dit vendredi à l'AFP la ministre des Transports Élisabeth Borne.

Actuellement examiné par le Conseil d’État, le projet de loi devrait être présenté "fin novembre" au Conseil des ministres, selon Mme Borne. Sans doute le 21.

"La loi traduit une révolution culturelle pour le rôle de l’État", a souligné la ministre.

Celui-ci n'a pas, selon elle, vocation à simplement "promettre des grands projets, à fortiori qu'on ne sait pas financer". Il doit "passer à un rôle de facilitateur".

L'objectif est pour la ministre "d'apporter des solutions, notamment en tirant parti des nouvelles mobilités dans tous les territoires (...), et d'éviter que les gens soient prisonniers de la voiture individuelle". Et l'idée n'est "bien évidemment pas de le faire depuis Paris, mais d'apporter une boîte à outils", insiste-t-elle.

Plus généralement, elle veut "investir plus et investir mieux, avec la priorité aux transports de la vie quotidienne et à l'entretien, à la modernisation des réseaux, plutôt que d'apporter des réponses systématiquement avec de nouvelles infrastructures importantes".

Dans sa "boîte à outils", Mme Borne cite "tout ce qui permet le déploiement de ces nouvelles solutions", avec en particulier "l'ouverture des données en temps réel pour développer la multimodalité avec des systèmes d'informations multimodaux", le développement et l'encadrement des nouveaux services --comme les engins en libre-service-- ou des mesures accompagnant la transition énergétique.

"Il y a vraiment un changement culturel", estime-t-elle.

L'encadrement des engins en libre-service, comme les trottinettes électriques fait partie des objectifs de la loi sur les mobilités
L'encadrement des engins en libre-service, comme les trottinettes électriques fait partie des objectifs de la loi sur les mobilités
AFP/Archives

"Il n'y a pas que dans les grandes villes qu'on développe des nouvelles solutions", remarque-t-elle. "Toutes les réponses en termes de +comment je traite le dernier kilomètre+ (entre la gare ou l'arrêt de bus et la destination, ndlr), +comment je développe le vélo+, +comment je développe le covoiturage, l'autopartage, etc.+ Ca vaut aussi dans les petites villes et dans les zones rurales."

- Zones à faible émission -

Quant aux péages urbains, dont l'expérimentation a déjà été envisagée pour trois ans dans la loi "Grenelle II" de 2010, ils n'étaient pas encadrés. La LOM va donner "des modes d'emploi" pour les collectivités intéressées, note la ministre.

"On toilette des outils déjà existants, comme le péage urbain. On crée de nouveaux outils, notamment les zones à faible émission. On encourage le covoiturage, notamment avec la possibilité de mettre en place des voies réservées et les moyens de contrôle qui vont avec. Ce sont des outils. Ensuite, chacun, localement, appréciera ce dont il a besoin."

Si le péage urbain ne semble pour l'instant pas passionner les élus, les zones à faible émission --interdites aux véhicules les plus polluants à certaines heures-- devraient bientôt concerner 15 métropoles.

Mme Borne relève aussi que de nombreuses villes demandaient des règles pour les services de mobilité en libre-service et un encadrement des nouveaux engins de déplacement personnels, comme les trottinettes électriques. "L'idée n'est évidemment pas de freiner leur développement, mais que ça se passe de façon harmonieuse."

La ministre des Transports voit aussi une évolution des mentalités sur la question des infrastructures, notamment ferroviaires.

"L'idée que l'on va phaser", c'est-à-dire réaliser par morceaux, "les réalisations en commençant par les nœuds (ferroviaires) est quelque chose qui est globalement bien passé", note-t-elle. En d'autres termes, les élus ont selon elle intégré l'idée qu'il faut d'abord désaturer les gares avant de se lancer dans la construction de lignes nouvelles y aboutissant.

"Un grand projet n'est pas forcément une ligne nouvelle", ajoute-t-elle, citant la rénovation de la ligne classique Paris-Limoges-Toulouse.

Concernant les financements nécessaires pour les infrastructures, le gouvernement n'a toujours pas décidé comment il réunirait 500 millions d'euros par an à partir de 2020. Des discussions sont toujours en cours avec les organisations de transport routier, qui devraient être mises à contribution.

Partager cet article

Dans la même thématique

La loi sur les mobilités, une boîte à outils pour les élus selon Elisabeth Borne
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

La loi sur les mobilités, une boîte à outils pour les élus selon Elisabeth Borne
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le