La Macronie embarrassée sur les consignes de vote en cas de second tour NUPES-RN

La Macronie embarrassée sur les consignes de vote en cas de second tour NUPES-RN

La République en marche refuse de donner une consigne nationale. Le parti présidentiel préfère se prononcer au « cas par cas » en cas de duel NUPES-RN, et vérifier le profil des candidats NUPES. L’absence de position claire scandalise plusieurs responsables de gauche.
Guillaume Jacquot

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La majorité présidentielle sera présente dans une majorité de circonscriptions au second tour des législatives. C’est la configuration la plus répandue après ce premier tour électoral, ce 12 juin. Mais La République et ses alliés ont aussi été balayés dans quelques territoires, laissant parfois la place à des duels entre la NUPES (Nouvelle union populaire écologique et sociale) et le Rassemblement national (RN). La 4e circonscription du Loiret, avec l’élimination de Jean-Michel Blanquer, en est un exemple.

Dès les premières minutes de la soirée électorale, plusieurs ténors du gouvernement ont botté en touche à la question d’un éventuel appel à faire barrage à l’extrême droite. « Je crois que ce sont des débats locaux et ça n’est pas ce soir un enjeu national », s’est dérobée la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire, sur France 2. La secrétaire d’État a notamment affirmé que « très peu de circonscriptions » étaient dans ce cas de figure.

Son prédécesseur, Gabriel Attal, devenu ministre des Comptes publics, s’est montré moins gêné, mais pas plus tranché. « On verra quelles sont les situations locales qui se présentent, quels sont les candidats qui sont en place. Il y a des positions qui seront prises », a-t-il répondu au même moment sur TF1.

Distancé dans sa circonscription parisienne par l’avocate NUPES Caroline Mecary, Clément Beaune s’est montré clair. « À titre personnel », le ministre des Affaires européennes a appelé à privilégier les candidats de la coalition de gauche face au RN. « Je n’ai jamais mis de signe égal entre la NUPES, que je considère comme étant l’extrême gauche, c’est-à-dire Jean-Luc Mélenchon aujourd’hui, et le Rassemblement national », a-t-il argumenté sur BFMTV.

« C’est le Front Républicain, contre les extrêmes »

Les positions précautionneuses de la majorité présidentielle ont fait bondir à gauche. D’autant qu’Élisabeth Borne a renvoyé dos à dos « les extrêmes ». L’ancien candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, a fait part de sa colère sur Twitter. « Les écologistes se sont massivement mobilisés pour faire battre Le Pen à la présidentielle. Entendre Olivia Grégoire et Gabriel Attal refuser de donner une indication de vote en cas de duel NUPES RN est absolument scandaleux ! » Au Sénat, la socialiste Laurence Rossignol a elle aussi fait part de son incompréhension. « Emmanuelle Wargon confirme qu’en cas de duel RN/NUPES, il n’y aura pas de consigne de vote. Au cas par cas. Ces gens n’ont aucune colonne vertébrale, aucun principe » s’est exclamée l’ancienne ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes.

Contactée par l’AFP, La République en marche a confirmé qu’elle ne donnera pas de consigne nationale, mais seulement « au cas par cas » dans les circonscriptions où s’opposeront des candidats du Rassemblement national et de la NUPES lors du deuxième tour des législatives

« C’est le Front Républicain, contre les extrêmes », a expliqué le parti présidentiel, en faisant valoir que « certains candidats de la NUPES sont extrêmes : ce sera en fonction de la personnalité de la NUPES qui est qualifiée, notamment si c’est quelqu’un qui a les valeurs de la République ». « Mais nous ne soutiendrons aucun candidat RN », a ajouté le parti présidentiel.

Signe que l’absence de position claire au sein de LREM ne fait pas l’unanimité, Maud Bregeon a voulu s’exprimer en fin de soirée sur BFMTV. « Pas une voix ne doit aller au RN. Partout, nous appelons à faire battre l’extrême droite ». Précision importante : elle insiste sur sa fonction, à savoir porte-parole du parti.

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