La nicotine, barrière contre le coronavirus ? «Ça ne veut pas dire que le tabac protège», prévient Olivier Véran

La nicotine, barrière contre le coronavirus ? «Ça ne veut pas dire que le tabac protège», prévient Olivier Véran

Le ministre de la Santé a été interrogé sur le résultat d’une observation clinique française, qui souligne que la proportion des fumeurs est sensiblement moins importante chez les patients atteints du Covid-19. Olivier Véran met en garde sur les risques des patchs de nicotine et enjoint les Français à ne pas se jeter sur le tabac.
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Tout est parti d’une observation du terrain sur les personnes atteintes du coronavirus : les fumeurs seraient sous-dimensionnés dans leur effectif. Ils seraient 80% moins nombreux que dans la population générale. Une équipe de l’hôpital de La Pitié Salpétrière et un neurobiologiste, à l’origine de ce constat, formulent l’hypothèse que la nicotine aurait des vertus préventives contre le développement du Covid-19. « Nos compatriotes se précipitent de façon déraisonnable – semble-t-il – sur la nicotine à la moindre rumeur […] y a-t-il un bénéfice à choisir ce nouveau sujet de conversation », a demandé le sénateur Jérôme Bignon (Les Indépendants – République et territoire), ce 22 avril, lors des questions d’actualité du Sénat.

Confirmant cette étude observationnelle, le ministre des Solidarités et de la Santé a tenu à mettre en garde sur les comportements inquiétants que pouvait engendrer une telle information. « Attention, ça ne veut pas dire que le tabac protège. Le tabac, il tue ! Il y a plus de 70 000 morts par an », a-t-il rappelé.

« Nous ne fermons jamais aucune porte »

« Attention, quelqu’un qui met un patch de nicotine, il va le sentir passer tout de suite. Les vomissements, les étourdissements, les malaises… Certainement pas un traitement, certainement pas d’automédication, certainement pas une voie d’entrée dans la consommation de nicotine, c’est un produit addictif », a mis en garde Olivier Véran.

Mais le médecin a néanmoins reconnu que cette « piste parmi d’autres » était « intéressante ». Des études cliniques vont être lancées dans les hôpitaux français pour comprendre les chiffres de l’étude de La Pitié Salpétrière et analyser le mécanisme biochimique à l’œuvre. « Nous ne fermons jamais aucune porte et nous ne fermons certainement pas celle-là », a insisté le ministre.

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