La nomination d’Hulot à l’Écologie sonne-t-elle la fin de l’aéroport de NDDL ?
Pascal Canfin, proche du nouveau ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a affirmé, ce jeudi, que l’aéroport  de Notre-Dame-des-Landes ne se ferait pas.  Édouard Philippe rappelle qu'un médiateur sera nommé prochainement pour trancher la question. Lors de la campagne présidentielle,Emmanuel Macron avait, lui, savamment entretenu le flou sur cette question.

La nomination d’Hulot à l’Écologie sonne-t-elle la fin de l’aéroport de NDDL ?

Pascal Canfin, proche du nouveau ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a affirmé, ce jeudi, que l’aéroport  de Notre-Dame-des-Landes ne se ferait pas.  Édouard Philippe rappelle qu'un médiateur sera nommé prochainement pour trancher la question. Lors de la campagne présidentielle,Emmanuel Macron avait, lui, savamment entretenu le flou sur cette question.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

« Vous n'imaginez pas une seconde qu'avec Nicolas Hulot entré au gouvernement, Notre-Dame-des-Landes puisse se faire ». Le directeur de l’association écologiste, WWF France, Pascal Canfin a donc vendu la mèche, ce matin sur France Inter. Le projet polémique de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera enterré sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Quelques minutes plus tard, le Premier ministre Édouard Philippe ne confirme pas et reste sur la position du président de la République. Évoquant la nomination prochaine  d’un médiateur  pour « permettre de mettre l'ensemble des choses sur la table, d'étudier l'ensemble des options, et ensuite nous prendrons une décision qui sera assumée, qui sera claire » annonce-t-il

Pascal Canfin sait pourtant de quoi il parle. Ancien ministre et proche de Nicolas, il a œuvré à l’entrée de l’ancien animateur TV au gouvernement. Il est également l’un des premiers à avoir interrogé Emmanuel Macron sur sa position concernant NDDL, à l’occasion du Chat Facebook « Panda live » en février dernier.

Macron flou dans le Panda Live

 À l’époque, difficile d’y voir clair sur les intentions du candidat d’En Marche. « Je n’ai pas dit que j’étais favorable au projet de Notre-Dame-des-Landes. J’ai dit que ce projet avait des fondamentaux, des bases, qui économiquement ne seraient plus conformes à ce qu’on ferait aujourd’hui » expliquait-il avant d’ajouter qu’il ne voulait pas « déchirer la consultation publique » qui avait dit « oui » au projet. Mais il ne souhaitait pas voir non plus de « violences », ni « d’évacuation » de la ZAD. La solution ? Nommer un médiateur indépendant dans « les six mois » suivant son élection « pour regarder en parallèle » le projet de réaménagement de l’actuel aéroport de Nantes Atlantique. Autant « d’éléments de comparaison » qui éclaireront sa « décision finale » concluait-il. (vidéo)

Emmanuel Macron sur NDDL: je souhaite qu'on regarde en parallèle de projet Nantes Atlantique
02:39

« J’en prends l’engagement, c’est de faire respecter ce vote » déclarait Macron sur France 2

Un flou que n’avait pas manqué  de relever quelques semaines plus tard, le président du groupe LR du Sénat et président du conseil régional des Pays-de-la-Loire, Bruno Retailleau, favorable au projet, dans « L’Émission politique » de France 2. Emmanuel Macron avait alors répondu qu’il  « essaierait d’apaiser les choses ». « Si je n’y arrive pas, je prendrai mes responsabilités (…) J’en prends l’engagement, c’est de faire respecter ce vote (la consultation locale), c’est de le faire sur ce point avec ma méthode ». 

Vers un réaménagement de l’aéroport de Nantes Atlantique

Interrogé par publicsenat.fr au lendemain de cette émission, François de Rugy, député écologiste de Loire-Atlantique et soutien d’Emmanuel Macron, avait expliqué « que l’avenir de Notre-Dame-Des-Landes « dépendra de la lettre de mission du médiateur ». À écouter Pascal Canfin, ce matin, il semble clair que cette lettre de mission consistera « à tout faire pour trouver des alternatives » à NDDL, la première d’entre elles : « agrandir l’aéroport actuel (Nantes Atlantique) ». Le Premier ministre, Édouard Philippe, à l’origine favorable à la construction du nouvel aéroport, a reconnu, ce matin, qu’il s’agissait « d’un dossier redoutablement complexe ».

« S’il y a une remise à plat, on démontrera que ce projet n’est pas sérieux »

Interrogé hier par Public Sénat, le sénateur EELV de Loire-Atlantique, Ronan Dantec estime que le dossier Notre-Dame-des-Landes « fait partie des choses que Nicolas Hulot a pu négocier » et que « s’il y a une remise à plat, on démontrera que ce projet n’est pas sérieux » (voir le reportage de Flora Sauvage). Même argument de la part du sénateur écologiste André Gattolin: « si les choses sont faites de manière intelligente et rationnelle. C’est-à-dire avec une analyse externe des coûts économiques, on va vers un abandon ».

 Bruno Retailleau voit dans la nomination de Nicolas Hulot un «  signal inquiétant » pour l’avancée du dossier Notre-Dame-des-Landes » et demande à être reçu rapidement par le président de la République.

Partager cet article

Dans la même thématique

MANIFESTATION BLOQUONS TOUT
9min

Politique

La taxe Zucman plébiscitée par 86 % des Français : « Il se passe un truc massif et transpartisan dans le pays »

Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».

Le

SIPA_01215443_000022
8min

Politique

Nouveau gouvernement : Les Républicains tiraillés entre « rupture » et maintien au pouvoir

Dans l’expectative en attendant la fin des consultations de Sébastien Lecornu, Les Républicains voudraient prolonger leur bail au gouvernement et ont posé leurs conditions. Des conditions pour la plupart antinomiques avec celles des socialistes actuellement au centre de l’attention du Premier ministre. De quoi apporter de l’eau au moulin de Laurent Wauquiez qui entend toujours être l’incarnation de la « rupture » avec le pouvoir macroniste.

Le