La nouvelle Assemblée démarre sur une bataille de postes à l’ancienne
Premier test de la domination de La République en marche dans une Assemblée recomposée, la répartition des postes clés a donné lieu mercredi à...
Par Anne-Pascale REBOUL et Fabrice RANDOUX
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Premier test de la domination de La République en marche dans une Assemblée recomposée, la répartition des postes clés a donné lieu mercredi à une bataille entre "groupes d'opposition" virant à un psychodrame "digne de la IVème République" selon certains.
Entamée à 15 heures, la séance a été levée à 00H35. En 2012 la même séance, où on entérine le partage des postes préalablement convenu, avait duré cinq minutes...
Le président du groupe Nouvelle gauche (socialistes) à l'Assemblée nationale à Paris le 28 juin 2017
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"Il y a des moments où on est plus fiers d'être députés que ce soir", a résumé le président du groupe Nouvelle gauche (socialistes) Olivier Faure.
C'était la première séance de François de Rugy au perchoir, au lendemain de son élection et de la constitution de sept groupes, un record sous la Ve République.
A l'ordre du jour, la nomination des membres du bureau, plus haute instance collégiale, dont six vice-présidents.
La zizanie va venir du choix des trois questeurs, ces députés qui sont chargés de tenir les cordons de la bourse et de veiller à la bonne utilisation du budget de l'Assemblée.
M. de Rugy rappelle la "pratique constante depuis 1973": deux de ces postes pour la majorité, un pour l'opposition.
Plus important groupe d'opposition (100 députés), LR annonce comme candidat, au terme d'une primaire interne, Eric Ciotti, pourtant plus attendu sur la sécurité que sur les questions budgétaires.
Thierry Solère, du groupe "constructifs" LR-UDI (C) à l'Assemblée nationale à Paris le 27 juin 2017
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Mais M. Ciotti se fait battre dans l'hémicycle, lors d'un scrutin à bulletins secrets, par Thierry Solère, du groupe "constructifs" LR-UDI (35 élus), qui est inscrit dans l'opposition mais entend accompagner les "bonnes" réformes d'Emmanuel Macron.
M. Solère n'a pu être élu que grâce à l'appui de nombreuses voix REM. Le groupe majoritaire n'a pas pas demandé à ses députés de se tenir à l'écart de ce vote qui concernait l'opposition. Sans consigne, ceux-ci sont allés faire battre le très droitier M. Ciotti, "une erreur de casting" selon un LR.
Ulcéré, le patron du groupe LR Christian Jacob dénonce une première depuis "plus de 50 ans", "des droits de l'opposition jamais autant piétinés". "Ce n'est pas à la majorité de choisir son opposition", martèle-t-il en rappelant que Thiery Solère comptait voter la confiance au gouvernement.
"Où est le déni de démocratie M. Jacob? Il y a eu un vote !", lui répond le coprésident des "Constructifs" et ex-LR, Franck Riester qui défend la candidature de M. Solère comme un moyen d'ouvrir la questure à "tous les groupes de l'opposition".
- 'bouderie' -
Après une énième suspension de séance, M. Jacob annonce vers 19h que son groupe refuse de siéger au bureau de l'Assemblée "tant que les droits de l'opposition ne seront pas rétablis".
Nouvelle suspension qui dure près de trois heures... Les députés errent dans les couloirs... ne savent pas s'ils peuvent aller dîner ou pas... la buvette est débordée... On apprend que REM propose à LR en compensation trois postes de vice-président (au lieu de deux) en sacrifiant celui promis à l'UDI Yves Jégo.
"C'est un drôle de baptême", témoigne une novice REM, un peu dépassée par la tournure des événements.
"On n'a jamais vu ça. Le groupe majoritaire s'est pris les pieds dans le tapis", commente le socialiste Dominique Potier.
A 22H30 la séance reprend. Le chef de file des REM Richard Ferrand explique que si l'Assemblée n'élit pas son bureau, "elle est bloquée". M. Ferrand propose alors la candidature de trois REM aux postes de vice-présidents pour suppléer temporairement les trois LR. "Ces trois vice-présidents céderont leur place quand la bouderie des Républicains aura cessé", dit-il.
Pour apaiser les craintes des Républicains qui redoutent que la présidence de la commission des Finances, réservée à l'opposition depuis 2009, ne leur soit subtilisée de la même manière, Richard Ferrand précise que les députés REM ne prendront pas part à ce vote jeudi.
Mais Jean-Luc Mélenchon, chef de file des Insoumis, et André Chassaigne pour les communistes, en profitent pour déposer une candidature de leur groupe à la vice-présidence, tout comme... Jean Lassalle (non-inscrit).
Dix candidats pour six postes, il faut donc un nouveau vote. Le résultat est annoncé à 00H30: 5 REM et 1 Modem sont désignés vice-présidents.
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