« La Palestine n’est pas seule » affirme Emmanuel Macron

« La Palestine n’est pas seule » affirme Emmanuel Macron

Ce vendredi, le chef de l’État recevait le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Une rencontre qui fait suite à la décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale de l’État israélien, revenant par là même sur le rôle de médiateur des États-Unis dans les négociations. Comme sur le climat, la France pourrait prendre le leadership dans le processus de paix israélo-palestinien.    
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Le président de la République recevait ce vendredi le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Une rencontre qui se place dans un contexte particulier. La décision de Donald Trump de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme capitale de l’État israélien a ravivé les tensions. Isolé sur la scène internationale, Donald Trump a fait face à la réprobation de la communauté internationale. L’ONU a condamné, à une écrasante majorité, la décision du président américain, ce jeudi. Le statut de la ville sainte est un point névralgique des négociations entre Palestiniens et Israéliens. Cette décision affaiblit encore un peu plus le laborieux processus de paix et remet sérieusement en cause la capacité des États-Unis à conserver leur rôle de médiateur. Un rôle historique résumé par le célèbre cliché de la poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin devant Bill Clinton.

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La France, nouveau médiateur du conflit israélo-palestinien ?

« Le rôle de la France est d’être tout à la fois attaché à la stabilité et la sécurité dans la région, la place de la Palestine et la sécurité des Palestiniens et la sécurité pour les Israéliens » a affirmé Emmanuel Macron, ce matin. Une position historique qui prend une autre tonalité après la décision de Donald Trump. En perte de leadership dans la région depuis plusieurs décennies, la France pourrait profiter des insuffisances américaines. Tout comme dans le dossier sur le climat où Donald Trump s’est retiré de l’accord de Paris en laissant à Emmanuel Macron l’opportunité de s’illustrer. Une certaine diplomatie à la française pourrait ainsi renaître en s’inspirant de la ligne gaullo-mitterrandiste au Proche-Orient.    

« Il n’y a pas d’alternative à la solution des deux États »

Emmanuel Macron a donc rappelé qu’il désapprouvait « la décision prise par le président américain sur Jérusalem » et a réaffirmé son « attachement au droit international, à la relance d’un processus politique. » Sans dévier de la position habituelle de la France, le président de la République a insisté sur le fait qu’il « n’y a pas d’alternative à la solution des deux États et pas de solution des deux États sans accord entre les parties sur Jérusalem. » Emmanuel Macron a rappelé que Jérusalem devait être la « capitale des deux États. »

Lire aussi. Jérusalem : « Le processus de paix est devenu une fiction diplomatique » selon Henry Laurens

« Les aspirations du peuple palestinien ont un écho fort, constant au sein de la communauté internationale » a-t-il souligné avant d’affirmer que « la Palestine n’est pas seule. » Le chef de l’État est revenu sur sa rencontre avec le Premier ministre israélien dimanche dernier. « Je lui ai demandé l’arrêt de la colonisation qui mine toute perspective de souveraineté palestinienne » a-t-il indiqué. Et d’ajouter qu’il avait poussé Benyamin Netanyahu à avoir « des gestes courageux afin  de contribuer à la reprise des négociations. »

Favoriser la « réconciliation inter-palestinienne »

Le président de la République a salué l’accord du Caire conclu entre le Hamas et Fatah en octobre. Le Fatah est considéré comme le seul interlocuteur de la communauté internationale alors que le Hamas figure sur la liste des organisations terroristes de l’Union européenne. Dans les faits, le Hamas contrôle la bande de Gaza. Cette bande de terre située entre Israël et l’Égypte subit un blocus depuis près de 10 ans. Aujourd’hui, Emmanuel Macron a plaidé pour un « retour effectif de l’Autorité palestinienne à Gaza. »

 

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