La PMA n’a pas sa place dans la loi de bioéthique, juge un responsable sénatorial
La PMA et la fin de vie ne doivent pas figurer dans la loi de bioéthique car il s'agit de questions sociétales et pas médicales,...

La PMA n’a pas sa place dans la loi de bioéthique, juge un responsable sénatorial

La PMA et la fin de vie ne doivent pas figurer dans la loi de bioéthique car il s'agit de questions sociétales et pas médicales,...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La PMA et la fin de vie ne doivent pas figurer dans la loi de bioéthique car il s'agit de questions sociétales et pas médicales, a estimé jeudi le président de la commission des affaires sociales du Sénat.

"Je crois que les lois de bioéthique doivent concerner la bioéthique et non pas les débats sociétaux", a déclaré Alain Milon (LR), en précisant qu'il s'agissait de son "avis personnel".

"Je souhaite que ni la PMA [procréation médicalement assistée], ni l'euthanasie, ni la fin de vie, ni la GPA [gestation pour autrui] ne viennent polluer — excusez-moi du terme — des débats de la loi de bioéthique sur le transhumanisme, sur l'eugénisme, sur la recherche sur l'embryon", a poursuivi M. Milon, médecin de formation.

"Il y a des sujets qui, dans l'avenir, auront beaucoup plus d'incidence sur l'avenir de l'humanité que le sujet sur la PMA ou que le sujet sur la fin de vie", a-t-il jugé.

Le sénateur du Vaucluse s'exprimait lors d'une réunion plénière de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst).

Mardi, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) lui a remis un rapport de synthèse sur les États généraux de la bioéthique, dont la phase de consultation publique a duré de janvier à avril.

Leur objectif est d'aider le gouvernement à rédiger un projet de loi de bioéthique pour réviser la loi de 2011.

Parmi les neuf thèmes au programme, deux ont particulièrement mobilisé: procréation (avec la question d'ouvrir la procréation médicalement assistée, ou PMA, aux couples de femmes et aux femmes seules) et fin de vie.

Selon M. Milon, "ces débats sociétaux importants peuvent avoir lieu en dehors de la loi de bioéthique". La fin de vie fait déjà l'objet d'une loi à part, dite Claeys-Leonetti, votée en 2016.

L'Opecst, qui comprend des députés et des sénateurs, a entendu jeudi le président du CCNE, Jean-François Delfraissy, et certains de ses membres. Réagissant aux propos de M. Milon, l'un d'eux a demandé si le périmètre du projet de loi était déjà défini.

"Je ne donnais qu'un avis personnel (...) La commission n'a pas encore été saisie par le gouvernement du texte de loi", a répondu M. Milon.

En janvier, ce parlementaire avait signé une tribune réclamant qu'on ouvre le débat sur la GPA, au motif qu'"on ne peut plus ignorer" les enfants nés par ce biais.

M. Delfraissy a pour sa part expliqué que le CCNE avait initialement "hésité" à inclure dans les États généraux "deux sujets sociétaux qui ne relèvent pas véritablement de la bioéthique".

"Nous avons finalement décidé de les prendre" car "il ne nous paraissait pas raisonnable de ne pas laisser la parole s'exprimer sur ces deux sujets" qui "intéressent tous nos concitoyens", a-t-il indiqué.

"On se retrouve en juin 2018 avec une série de questionnements qui touchent ces deux sujets, qui ne relèvent pas de la bioéthique et qui donc ne relèveront peut-être pas de la loi de bioéthique", a ajouté M. Delfraissy.

"C'est un projet de loi, donc la balle est dans le camp de l'exécutif qui doit le présenter", a commenté le sénateur Gérard Longuet, président de l'Opecst.

"Il apparaît assez clairement que dans la Ve République (...), un projet de loi c'est largement la volonté du président de la République", a-t-il renchéri.

Le projet de loi doit être déposé au Parlement à l'automne. D'abord examiné en commission, il doit être débattu en séance pour une éventuelle adoption de la loi au 1er semestre 2019.

Les sept autres thèmes des États généraux étaient la recherche sur l'embryon, la médecine génomique, le don d'organes, les neurosciences, les données de santé, l'intelligence artificielle et le rapport santé/environnement.

Partager cet article

Dans la même thématique

La PMA n’a pas sa place dans la loi de bioéthique, juge un responsable sénatorial
3min

Politique

Smartphone à l’entrée au collège : le dilemme de cette maman

À l’heure où plusieurs sociétés savantes alertent sur les dangers d’une trop forte exposition des enfants aux écrans, Clémentine Legrand, maman active et parisienne s’interroge sur la pertinence de fournir, au plus jeune de ses enfants, un téléphone pour son entrée au collège. Interrogée dans l’émission Dialogue citoyen, présentée par Quentin Calmet, elle revient sur les risques encourus par les enfants au moment du passage au collège.

Le

La PMA n’a pas sa place dans la loi de bioéthique, juge un responsable sénatorial
4min

Politique

Ministère de l’Intérieur : « Ce qui m’a frappé, c’est le rapport quasiment quotidien à la mort » déclare le dessinateur Mathieu Sapin

Il est toujours dans le décor, un carnet de croquis à la main. Depuis presque 15 ans maintenant, Mathieu Sapin s’est fait une spécialité dans ses ouvrages de nous dévoiler les coulisses du monde politique. Dans son dernier opus A l’intérieur, il embarque avec les forces de l’ordre. Police judiciaire, compagnie républicaine de sécurité, le dessinateur qui se classe à gauche nous dévoile au micro de Rebecca Fitoussi dan l’émission Un monde, un regard les raisons qui l’ont poussées à accepter de franchir les portes du ministère de la place Beauvau, alors dirigé par Gérald Darmanin.

Le

Cats and dogs shelter in Nabeul .
6min

Politique

Vente de chiens et de chats : la loi est-elle contournée ?

Moins d’un mois après le lancement de la mission d’information visant à contrôler le respect de la loi dite maltraitance animale, la commission des affaires économiques a publié ce 11 juin un rapport sur l’encadrement des modalités de vente des chiens et chats. Un rapport qui pointe les situations d’abandon et les dérives dans la vente des animaux de compagnie.

Le