La politique numérique du gouvernement selon Mounir Mahjoubi

La politique numérique du gouvernement selon Mounir Mahjoubi

Des start-up heureuses, une plateforme numérique unique pour les services publics, un accès facilité à internet pour tous et une...
Public Sénat

Par Jean LIOU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Des start-up heureuses, une plateforme numérique unique pour les services publics, un accès facilité à internet pour tous et une cybersécurité renforcée: le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi va devoir concrétiser les nombreux chantiers qu'il a lancés.

M. Mahjoubi résume sa politique dans un entretien à l'AFP: "Les deux piliers, c'est l'économie et la transformation de l'Etat, et les deux conditions, c'est l'inclusion numérique et la sécurité." Les concertations en cours doivent déboucher sur des plans d'action dans quelques mois.

Les start-up ont la part belle du volet économique de sa "feuille de route". "Comment on fait pour créer un contexte favorable aux start-up? Comment on fait pour leur simplifier la vie?", interroge-t-il. "Comment on fait pour qu'elles trouvent des financements et qu'elles grandissent en France et en Europe, et qu'on fasse les champions de l'innovation de demain?"

Il trouve déjà un élément de réponse dans des réformes qui devraient selon lui "faciliter la vie des entrepreneurs tech pour pouvoir recruter et grossir", à commencer par les ordonnances travail. Et il compte mettre l'accent en 2018 sur leur visibilité à l'international, ainsi que sur la diversité sociale et la mixité dans l'entrepreneuriat.

Mounir Mahjoubi a entrepris un "Tour de France des start-up" pour recueillir leurs doléances. Parmi celles-ci, "un des sujets qui revient, c'est le droit à l'expérimentation sur certains sujets": en créant des "bacs à sable" ("sandbox" en anglais) qui consistent à donner des autorisations spéciales et limitées pour que les entreprises innovantes puissent tester leurs idées.

Autre sujet économique, la numérisation des PME et des très petites entreprises (TPE). "On est très en retard: on est 16e au plan européen, ce qui n'est pas la place de la France", déplore-t-il. D'où "un plan, qui sera lancé début 2018", avec un site pour aider les entreprises à se lancer, rassemblant des témoignages, des adresses de prestataires et "des fléchages vers tous les financements disponibles".

- Identité numérique -

M. Mahjoubi est parallèlement l'homme-orchestre de "la transformation de l'Etat". Il s'agit, dit-il, de "réinventer la façon qu'on a de faire les politiques publiques à l'heure du numérique".

Le gouvernement veut concrètement installer ce qu'il appelle une "plateforme numérique de l'Etat" --ou PNE--, "c'est-à-dire une nouvelle philosophie où tous les services de l'Etat sont connectés les uns aux autres", grâce à la définition de "nouveaux standards d'échanges de données et de connectivité des plateformes" des différentes administrations qui jusqu'à présent ont grandi indépendamment les unes des autres. Chaque citoyen aura une "identité numérique" unique pour ses contacts avec les services publics.

"2018, c'est la conception de tout ça, et 2019 c'est le déploiement", avance Mounir Mahjoubi, qui vise "100% de numérisation des démarches d'ici à 2022".

Encore faut-il que tous les Français soient connectés. Le gouvernement veut partout du bon haut débit en 2020 et du très haut débit en 2022 (quand bien même les négociations sont qualifiée de "dures" avec les opérateurs). Ce sujet est suivi par le ministère de la Cohésion des territoires, rappelle M. Mahjoubi.

Et il faudra prendre par la main les 13 millions de personnes restées au bord du chemin: c'est le volet consacré à l'inclusion numérique. "Il n'y aura pas de marchés pour les start-up ou de transformation numérique de l'Etat s'il y a 20% des Français qui n'utilisent pas internet", soupire le secrétaire d'Etat. Il a lancé mardi un grand mouvement visant à recenser ces laissés-pour-compte, identifier ceux qui peuvent les aider et trouver des financements, l'objectif étant d'être en ordre de bataille à la rentrée 2018.

Enfin, "tout cela ne peut pas marcher s'il n'y a pas de confiance", insiste Mounir Mahjoubi. Il veut "faire émerger une vraie culture de la cybersécurité", et particulièrement aider les PME et TPE à se protéger des pirates informatiques en incitant les spécialistes à s'intéresser à leurs spécificités.

M. Mahjoubi, qui se félicite d'occuper un poste transversal vu son rattachement au Premier ministre, glisse enfin qu'il doit aussi gérer la coordination européenne et le dialogue, pas toujours aisé, avec les géants américains du web.

Dans la même thématique

La politique numérique du gouvernement selon Mounir Mahjoubi
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

La politique numérique du gouvernement selon Mounir Mahjoubi
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le