La pollution de l’air tue 7 millions de personnes dans le monde chaque année
Dans un nouveau rapport publié ce mercredi, l’Organisation mondiale de la Santé a rehaussé son estimation du bilan humain de la pollution atmosphérique dans le monde. Elle évoque un « chiffre préoccupant ».

La pollution de l’air tue 7 millions de personnes dans le monde chaque année

Dans un nouveau rapport publié ce mercredi, l’Organisation mondiale de la Santé a rehaussé son estimation du bilan humain de la pollution atmosphérique dans le monde. Elle évoque un « chiffre préoccupant ».
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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. «De nombreuses mégalopoles du monde entier présentent des résultats cinq fois supérieurs » aux normes, « ce qui représente un risque majeur pour la santé des populations», avertit le docteur Maria Neira.

Dans son nouveau rapport publié ce mercredi, l’OMS estime que sept millions de décès dans le monde sont imputables aux particules fines contenues dans l’air pollué chaque année. Ce chiffre qualifié de « préoccupant » (12% du total des décès) est en augmentation par rapport aux précédentes données de 2016, qui faisaient état de 6,5 millions de décès par an.

90% des habitants de la Terre confrontés à des niveaux élevés de polluants

Une autre donnée est également saisissante. Le modèle de l’OMS ajoute que 9 personnes sur 10 sont toujours exposées à « un air contenant des niveaux élevés de polluants ».

Particulièrement inquiétante, la pollution intérieure dans les logements s’inscrit, elle aussi, en hausse. L’utilisation de combustibles et de technologies polluantes cause environ la mort de 3,8 millions de décès. Le directeur général de l’OMS, le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus note que ce sont « surtout des femmes  et des enfants » qui « continuent de respirer tous les jours des fumées mortelles émises par des fourneaux et des combustibles polluants » dans leurs domiciles.

« Les responsables politiques commencent à prendre des mesures »

Malgré le niveau encore élevé de ces chiffres, l’OMS, qui appelle à des « mesures gouvernementales pérennes et coordonnées », relève plusieurs initiatives qui peuvent porter leurs fruits. «Les responsables politiques à tous les niveaux de gouvernement, y compris les maires, commencent à s’intéresser à ce problème et à prendre des mesures », selon Tedros Adhanom Ghebreyesus.

L’organisation onusienne cite par exemple le cas d’un dispositif mis en place en Inde pour connecter gratuitement au réseau GPL  des logements. « En deux ans à peine », 37 millions de femmes vivant sous le seuil de pauvreté ont pu ainsi obtenir une source d’énergie plus propre.

Potentiellement sous le coup de deux procédures (de la Cour de justice de l’Union européenne et du Conseil d’État) pour le non-respect des normes en matière de qualité de l’air, la France a mis en place des « feuilles de route » au niveau des régions pour inverser la tendance. Un rapport d’information du Sénat publié en avril avait exprimé de sérieux doutes sur l’efficacité de ces mesures. Selon l’agence Santé publique, le nombre de morts dus aux particules fines dans le pays s’élève à 48.000 morts par an.

Outre un bilan humain et sanitaire important, la pollution de l’air pèse aussi lourdement sur le plan financier et budgétaire. Un rapport du sénateur Jean-François Husson (LR) et de la sénatrice Leila Aïchi (écologiste) avait estimé en 2015 que cette pollution coûtait chaque année plus de 101 milliards d’euros à la France chaque année.

Des responsables politiques du monde entier devraient se retrouver cette année à Genève autour de cette problématique du 30 au 1er novembre 2018. C’est à cette date que sera organisée la première conférence mondiale sur la pollution de l’air de l’OMS.

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