La REM adopte largement ses nouveaux statuts malgré des contestations
La République en marche a poursuivi sa mue en adoptant jeudi à une écrasante majorité ses nouveaux statuts, en dépit de...

La REM adopte largement ses nouveaux statuts malgré des contestations

La République en marche a poursuivi sa mue en adoptant jeudi à une écrasante majorité ses nouveaux statuts, en dépit de...
Public Sénat

Par Jérémy MAROT

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La République en marche a poursuivi sa mue en adoptant jeudi à une écrasante majorité ses nouveaux statuts, en dépit de contestations sur le supposé manque de "démocratie" interne ou sur la "transparence" d'un scrutin marqué par une forte abstention.

Avec 90,6% des votants en faveur du texte comprenant une quarantaine d'articles, la direction du parti présidentiel créé en avril 2016 se voit donner un "quitus pour aller de l'avant", tranche Arnaud Leroy.

"Ca clôt les débats et va permettre de mettre en place les instances prévues", insiste l'ancien député qui formera avec la sénatrice Bariza Khiari et la membre fondatrice d'En Marche! Astrid Panosyan la direction collégiale transitoire du mouvement.

Ces statuts, présentés le 16 juillet, créent notamment un "Conseil", sorte de parlement du parti, composé pour un quart de militants tirés au sort, et pour le reste de membres de droit, députés, sénateurs et élus locaux.

Ce Conseil élira à son tour un bureau exécutif d'une trentaine de membres dont dix de la société civile. Il élira également la direction du nouveau parti, pour l'instant formée d'un triumvirat en attendant que les nouvelles instances soient officiellement installées, "d'ici la fin de l'année" selon la REM.

Si l'issue de ce scrutin électronique ne faisait guère de doutes, il a cependant fait émerger des premiers dissensus publics au sein d'un parti jusque-là euphorique, le temps des conquêtes électorales, et désormais désireux de consolider sa position dans le paysage politique en lançant d'ambitieux chantiers.

Une action en justice a ainsi été intentée en juillet par un collectif, "la démocratie en marche", pour protester contre le "défaut de transparence et de démocratie" qu'allaient selon eux instituer ces nouveaux statuts, sans obtenir gain de cause. Le TGI de Créteil avait cependant obligé la REM à proroger de 15 jours sa période de vote, initialement d'une semaine.

- "Un peu de buzz" -

"La participation a été très faible", a réagi jeudi le porte-parole de ce collectif Rémi Bouton, en référence aux 72.066 suffrages exprimés parmi les 224.640 adhérents réunissant les critères pour voter. "Cela montre qu'il n'y a pas eu de débats à proprement parler mais un passage en force pendant l'été", a-t-il ajouté, en estimant que "10% qui ont voté contre, c'est plutôt significatif alors qu'on nous décrivait comme une petite bande d'aigris".

Parallèlement, la Confédération des marcheurs de la République, qui revendique avoir collecté "plus de 10.000 adresses email" favorables à sa cause, a initié une procédure de médiation à l'amiable avec la direction de la REM pour régler le "problème de fond" d'absence de "démocratie interne".

"On veut de la transparence", a exhorté jeudi sa porte-parole Tiphaine Beaulieu en épinglant "un certain nombres de couacs" durant les trois semaines de scrutin.

"On a alerté la direction sur le fait que certains adhérents ont pu voter plusieurs fois", ajoute-t-elle en déplorant que la REM "ne donne jamais de réponses". "Mais on ne sait même pas qui est à la tête du parti. Depuis avril 2016, on attend toujours de connaître la composition exacte du conseil d'administration", insiste-t-elle.

La REM s'est de son côté défendue en vantant la qualité de son prestataire et du "système électronique mis en place qui empêchait le vote multiple".

"Il y a eu un nettoyage de la base de données pour éviter les doublons et les faux comptes qui a entraîné la suppression de quelques adresses valides, qui ont été rétablies ensuite. Cela a à chaque fois donné lieu à un PV de l'huissier en charge du contrôle du scrutin", a souligné une porte-parole.

"Tout ça est destiné à faire un peu de buzz", appuie de son côté Arnaud Leroy en raillant les "personnes inquiètes pour leur petite gloriole locale".

"On prendra le temps de discuter avec tout le monde", désamorce-t-il encore en rappelant que la REM, qui a maintenu le principe de gratuité de l'adhésion, ne fixait "aucune barrière à l'entrée".

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