La « révolution » de la formation professionnelle voulue par Emmanuel Macron
Chantier majeur du quinquennat, Emmanuel Macron entend réformer l’organisation et le financement de la formation professionnelle.  15 milliards sont sur la table pour former 2 millions de personnes sur le quinquennat.

La « révolution » de la formation professionnelle voulue par Emmanuel Macron

Chantier majeur du quinquennat, Emmanuel Macron entend réformer l’organisation et le financement de la formation professionnelle.  15 milliards sont sur la table pour former 2 millions de personnes sur le quinquennat.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

La semaine dernière en Corrèze, on aura surtout retenu la phrase, « au lieu de foutre le bordel… ». Et Pourtant, le chef de l’État était venu présenter son futur grand chantier : la réforme de la formation professionnelle. « Il faut que commence ici une bataille, il faut qu’on arrête avec le défaitisme français » lançait Emmanuel Macron avant de prévenir que sa réforme nécessiterait « plein de petites révolutions culturelles et organisationnelles ».

À la fin du mois de septembre, le gouvernement a promis de mettre 15 milliards sur la table sur cinq ans,  dans le cadre du grand plan d'investissement, avec pour but de former un million de chômeurs de longue durée et un million de « décrocheurs ».

Sur la méthode, le candidat Macron l’avait annoncé durant la campagne. Il compte transformer le compte personnel de formation, créé en 2014. Sur BFM, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a  expliqué qu’elle souhaitait « que chaque Français, chaque salarié, puisse avoir sur une appli, facile d'accès à tous, ses droits à la formation, combien d'heures, combien ça coûte (...), quel est le taux d'insertion dans l'emploi après ».

Les représentants des partenaires sociaux reçus à l’Élysée se sont montrés sceptiques sur la réforme. Le numéro 1  de Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly a insisté sur l’importance d’une négociation. « Le gouvernement va devoir nous écrire un document d'orientation et demander aux interlocuteurs sociaux s'ils souhaitent négocier sur la formation professionnelle ». Le leader syndical a également prévenu qu’il serait très vigilant à ce que le salarié ne soit pas seul pour « aller démarcher les organismes de formation, sans accompagnement ». 

En effet, l’exécutif pourrait rogner sur les prérogatives des partenaires sociaux. Les cotisations formation des entreprises collectées par les OPCA (Organisme paritaires collecteurs agréés) seraient dirigées directement vers les Compte personnels de formation. Muni de ses points formation, en euros et non plus en heure, l’actif pourrait s’adresser directement à un organisme sans passer par un intermédiaire. Pourrait se poser alors une autre difficulté car Emmanuel Macron souhaite élargir la liste des formations au moins qualifiés. Jean-Claude Mailly a demandé ce jeudi « à ce qu’on fasse le tri parmi les organismes de formation. Dans son programme, le candidat Macron évoquait la création d’une nouvelle « labellisation », accordée aux organismes  selon les critères liés à l’accompagnement et aux progrès réalisés par les apprentis.

Sur le plateau de Public Sénat, Hervé Chapron, ancien directeur adjoint de Pôle emploi, a alerté sur l’importance d’une refonte de la formation professionnelle comme préalable à l’augmentation de son financement. « Comment peut-on admettre qu’un seul demandeur d’emploi sur dix soit formé. On a formé pendant 40 ans ceux qui en ont le moins besoin ». (voir la vidéo)

"On a formé pendant 40 ans ceux qui en ont le moins besoin" explique Hervé Chapron
02:10

La réforme annoncée de la formation professionnelle participe de la flexisécurité mise en avant par l’exécutif. « On s’est battus pour protéger le maximum d’emplois, mais c’est une mauvaise politique que de protéger tous les emplois, y compris ceux qui n’ont plus de destin économique » expliquait Emmanuel Macron la semaine dernière à propos de l’équipementier automobile GM&S.

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

La « révolution » de la formation professionnelle voulue par Emmanuel Macron
2min

Politique

Statut de l’élu local : le Sénat retire l’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les valeurs de la République 

C’était l’une des dispositions polémiques de la proposition de loi portant création d’un statut de l’élu local. L’obligation pour les maires de s’engager publiquement à respecter les principes, les lois et les symboles de la République a été supprimée en séance par les sénateurs. Elle était perçue comme une mesure accusatoire par les élus. 

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
6min

Politique

Suspension, décalage, lettre rectificative… à quoi joue l’exécutif sur les retraites ?

Au moment où Sébastien Lecornu annonçait le dépôt d’une lettre rectificative au budget de la Sécu pour suspendre la réforme des retraites, Emmanuel Macron assurait depuis la Slovénie qu’il s’agissait bien d’un décalage. Au-delà des divisions de l’exécutif, l’introduction de la lettre rectificative donne des gages au PS, mais ouvre aussi d’autres questions sur les compensations financières et les réactions de la droite.

Le

World News – October 21, 2025
4min

Politique

« Fractures françaises » : dans une France très pessimiste, le RN domine tous les autres partis

En 2025, les Français affichent un niveau de pessimisme record sur la situation politique et sociale du pays. C’est le principal enseignement de la nouvelle édition de l’enquête annuelle « Fractures françaises 2025 », réalisée par Ipsos. Et au cœur de ce paysage fragmenté, un constat s’impose, le Rassemblement national (RN) apparaît comme le seul parti à tirer profit de ce climat d’instabilité.

Le