Lagarde trouve « totalement irresponsable l’attitude de  Mélenchon »

Lagarde trouve « totalement irresponsable l’attitude de Mélenchon »

Jean-Christophe Lagarde était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Le président de l’UDI s’apprête à voter Macron pour faire barrage au Front national et considère que les autres responsables politiques devraient en faire autant, à commencer par Jean-Luc Mélenchon qu’il estime être irresponsable.
Public Sénat

Par Alice Bardo

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Hier, à l’occasion d’un point presse, la garde rapprochée de Jean-Luc Mélenchon a annoncé que le leader de la France insoumise garderait sûrement son vote « intime ». Une attitude que Jean-Christophe Lagarde trouve « totalement irresponsable » : « Il donne permission à des gens qui croient en lui d’aller voter pour Le Pen. » Il va même plus loin en considérant que « la désespérance qui se manifestait dans son vote peut se traduire par l’élection de Marine Le Pen ». « Et après il jouerait les vierges effarouchées ? » s’offusque le président de l’UDI.

Au-delà de Jean-Luc Mélenchon, ce sont « les problèmes » au sein des Républicains qui le préoccupent. Après la défaite de François Fillon, le parti a appelé à faire barrage au Front national sans explicitement appeler à voter pour Emmanuel Macron. « Evidemment qu’il a des désaccords avec Macron, reconnait Jean-Christophe Lagarde. Mais il n’y a que des divergences avec Le Pen donc il faut voter Macron. »

Il fustige Sens commun, mouvement politique issu de la Manif pour tous et associé au parti LR qui refuse de choisir entre les deux candidats présents au second tour. Quant à Christine Boutin, qui a appelé à voter « Le Pen contre Macron », il estime qu’elle « doit être exclue » du parti LR, auquel son propre parti est lié. Enfin, Jean-Frédéric Poisson doit, lui, « se prononcer clairement »

Lagarde estime que Boutin devrait être exclue des Républicains
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Le Pen au pouvoir serait « un chaos moral, civique et social »

« Je choisis Macron mais ça ne fait pas de moi un macroniste », tient-il à préciser. S’il souligne des « désaccords », il assure que mettre un bulletin dans l’urne pour le candidat d’ « En Marche » reste toutefois « plus facile » que s’il avait fallut le faire pour Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon.

Quoi qu’il en soit, pour Jean-Christophe Lagarde, il est impensable de prendre le risque que Marine Le Pen arrive au pouvoir. Et si un tel scenario venait à se produire, il prédit « un chaos moral, civique et social ». Mais aussi économique. Il redoute la sortie de l’euro que propose la candidate frontiste, qui « affaiblirait notre compétitivité ». De même que la taxe sur les produits importés aura inévitablement une conséquence sur les produits que la France exporte, assure t-il. « 6 millions de salariés travaillent pour les exportations. La solution de Le Pen c’est ajouter 6 millions de chômeurs au 6 millions qui existent déjà. »

« Macron n’a pas fait de démagogie devant les ouvriers »

Il est revenu sur la journée d’hier, marquée par le passage des candidats sur le site de l’usine Whirlpool. Alors qu’Emmanuel Macron était en réunion avec l’intersyndicale, Marine Le Pen s’est invitée par surprise parmi les salariés : « Elle a essayé de faire un coup (…) Elle avait tout préparé avec ses militants la veille. » « La caractéristique de l’extrême-droite c’est d’utiliser le malheur des gens et le pire, c’est que parfois ça marche. » Il s’amuse de sa proposition de nationaliser l’entreprise : « A chaque entreprise qui ferme on va nationaliser ? Le Pen a un programme soviétique maintenant ? »

A l’inverse il « ne croi(t) pas que Macron fasse de la récupération politique ». Il salue son « courage » et affirme que lui « n’a pas fait de démagogie devant les ouvriers ».

Largarde sur Whirlpool : « Macron n’a pas fait de démagogie devant les ouvriers »
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Enfin, dans l’hypothèse où le candidat d’ « En Marche! » serait élu Président, il appelle à une « coalition ». « Il y a trois options pour les législatives : un blanc-seing pour Macron et on repart sur le système du parti unique qui a toujours échoué, une cohabitation, ou une recomposition. » « Je ne crois pas à En Marche! parti unique. Il faut additionner les forces politiques », conclut t-il.

Lagarde : « Je ne crois pas à En Marche! parti unique. Il faut additionner les forces politiques »,
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