Larcher (LR) demande à Macron “de s’exprimer devant les Français”

Larcher (LR) demande à Macron “de s’exprimer devant les Français”

Le président LR du Sénat Gérard Larcher pointe mercredi "un peu d'amateurisme et de panique" dans la gestion de l'affaire Benalla...
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Le président LR du Sénat Gérard Larcher pointe mercredi "un peu d'amateurisme et de panique" dans la gestion de l'affaire Benalla par l'Élysée, demandant à Emmanuel Macron de "s'exprimer devant les Français", au lendemain du discours du président devant sa majorité.

"J'aurais préféré qu'il s'adresse à la France et aux Français. Ce n'est pas devant les députés LREM, dans l'entre-soi, que le président de la République doit parler, mais devant les Français dont il tire sa légitimité", a réagi Gérard Larcher dans un entretien au Figaro.

Bruno Retailleau a dénoncé de son côté sur France 2 un "bras d'honneur vis-à-vis de l'opposition, (...) de la presse, bras d'honneur aussi vis-à-vis des Français". "La primeur réservée seulement aux siens, c'est très, très gênant", a ajouté le président du groupe Les Républicains au Sénat.

Alors qu'il restait mutique après plusieurs jours de désordre, blocages et tensions, et que la pression s'intensifiait pour qu'il donne sa vision d'une affaire le touchant au plus près, Emmanuel Macron a choisi un cadre et un moment inattendus - un pot de fin de session parlementaire à la Maison de l'Amérique latine de Paris - pour s'exprimer sur l'affaire Benalla.

Sommes-nous face à une affaire d'État? "Il faut laisser travailler les commissions d'enquête parlementaires, c'est à la fin que nous pourrons en juger", répond M. Larcher.

"Une chose est sûre: le mythe du nouveau monde s'est effondré, le symbole du Louvre vient de se fracasser sur la Contrescarpe", poursuit-il. "Nous voilà renvoyés, entre les appartements du quai Branly et le reste, aux années Mitterrand avec la même petite odeur de soufre. Je sens nos compatriotes un peu stupéfaits. Il faut que le gouvernement soit attentif. Il y a aujourd'hui un peu d'amateurisme et de panique".

Le président du Sénat estime aussi que cette affaire "montre la réalité du contre-pouvoir du Parlement. Un contre-pouvoir indispensable au fonctionnement de notre démocratie".

"Les députés de l'opposition, très divers, ont fait échec à cette idée +Circulez, il n'y a rien à voir+ portée par la majorité, qui souhaitait continuer les débats sur la révision constitutionnelle comme si rien ne se passait", ajoute-t-il. "Cela servira de leçon à tous ceux qui voulaient réduire les pouvoirs du Parlement. Cette histoire souligne également les limites d'un exercice un peu solitaire du pouvoir".

Dans la Ve République, "le président de la République donne l'impulsion, mais il n'accapare pas tous les pouvoirs!" s'est exclamé sur Europe 1 Philippe Bas, président LR de la commission des Lois du Sénat, dénonçant "l'idée de minimiser les contre-pouvoirs" d'Emmanuel Macron.

Quant à la révision constitutionnelle, dont l'examen à l'Assemblée nationale a été reporté à la rentrée, M. Larcher estime que "cette réforme n'a plus de calendrier". "C'est une victime collatérale de la Contrescarpe! Je ne vois pas comment nous pourrions examiner cette révision constitutionnelle avant la fin de l'année".

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