La remise en cause du clivage gauche-droite est plus que jamais au coeur de la campagne présidentielle, entre Emmanuel Macron qui appelle à le ...
Le clivage gauche-droite au coeur de la campagne présidentielle
La remise en cause du clivage gauche-droite est plus que jamais au coeur de la campagne présidentielle, entre Emmanuel Macron qui appelle à le ...
Par Charlotte HILL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
La remise en cause du clivage gauche-droite est plus que jamais au coeur de la campagne présidentielle, entre Emmanuel Macron qui appelle à le "dépasser" et Marine Le Pen qui le juge "artificiel", là où d'autres candidats comme Benoît Hamon voient dans sa fin un "danger".
Ce clivage "structure la vie politique française depuis la Révolution", rappelle l'historien Jean Garrigues. En 1789, partisans et opposants d'un veto suspensif du roi s'étaient répartis à droite et à gauche de la tribune de l'Assemblée constituante.
Ce "vieil instrument de structuration" est "totalement adapté aux institutions de la Ve République", juge-t-il, avec un scrutin présidentiel à deux tours visant à opposer "un représentant d'un camp plus progressiste et un d'un camp plus conservateur".
Mais "ça fait un certain temps que des hommes comme François Bayrou contestent cette bipolarité", contestation illustrée en 2002 selon lui avec une gauche absente au second tour de la présidentielle.
Marine Le Pen le 11 mars 2017 à Deols
AFP
"Aujourd'hui, il est bien possible que les deux grands partis structurant la gauche et la droite ne soient pas présents au second tour", note M. Garrigues, alors que plusieurs sondages donnent Marine Le Pen et Emmanuel Macron en tête des intentions de vote.
Pour la candidate FN, le "vrai clivage aujourd'hui est entre les patriotes et les mondialistes", le leader d'En marche! le décrivant entre "progressistes et conservateurs".
Ce positionnement permet aussi à ces candidats de se poser en incarnations du renouvellement.
Pour Stéphane Rozès, directeur de "Conseil analyses et perspectives", on passe d'un clivage de nature "sociale" à un clivage "national".
Un clivage ouvert-fermé en quelque sorte, tel qu'observé lors du Brexit ou de l'élection de Donald Trump.
Selon le dernier baromètre de la confiance politique Cevipof-Opinionway, 75% des Français estiment qu'"aujourd'hui, les notions de gauche et de droite ne veulent plus dire grand chose".
La volonté des électeurs de se "débarrasser de ce vieil affrontement bipolaire" va jouer, estime M. Garrigues, auteur d'"Elysée circus". Moins parce que "le clivage gauche-droite serait mort" que "parce que son incarnation par les partis traditionnels ne correspond plus à ce qu'attendent les Français".
- 'Démocratie à l'état gazeux' -
Pour Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean Jaurès (proche du PS), l'articulation gauche-droite est "un bon clivage pour la démocratie". Mais "on est durablement dans un moment de déstructuration".
François Bayrou et Emmanuel Macron le 23 février 2017 à Paris
AFP/Archives
Il y a eu longtemps "une démocratie à l'état solide avec un clivage simple" et des "comportements électoraux dictés par la fidélité", avec une sorte "d'âge d'or à la fin des années 70", explique-t-il à l'AFP.
"Puis, on est passés à l'état liquide avec un clivage (...) qui a perdu de sa lisibilité", par exemple plus d'un électeur sur deux a changé d'intention de vote ou décidé ou non d'aller voter dans les 6 mois avant la dernière présidentielle.
"J'ai l'impression qu'on entre dans un troisième âge à l'état gazeux", ni bipolarisation ni même tripolarisation, mais 5 candidats se partageant les suffrages, "les mouvements semblent plus erratiques" et "plus explosifs" car dans ce système, "il y a un bloc solide, le FN".
Une donne qui inquiète les partis traditionnels.
Benoît Hamon le 10 mars 2017 au Havre
AFP
"Partout l'indifférenciation gauche-droite fabrique des courants nationalistes à vocation majoritaire", estime le candidat socialiste Benoît Hamon, pour qui le vote Macron "peut être un accélérateur" pour le FN.
A droite, le vice-président LR Laurent Wauquiez jugeait en 2016 que "l'idée selon laquelle on réforme un pays avec un large consensus gauche-droite est une absurdité historique", avec le risque que "les gens (aillent) chercher aux extrêmes".
Pour retrouver des repères, certains proposent des outils, comme "La Boussole présidentielle". Cette application, née en 2012, aide l'électeur à se situer dans le paysage politique en fonction de deux dimensions, socio-économique (emploi, pouvoir d'achat, social...) et culturelle (immigration, justice, environnement...), explique à l'AFP son pilote, Thomas Vitiello, enseignant à Sciences Po. Une version pour le scrutin à venir est prévue fin mars.
"Le clivage ne disparaît pas", résume le chercheur, mais "se transforme".
Le nombre d’édiles qui renoncent à poursuivre leur mandat n’a jamais été aussi élevé, selon une étude de l'Observatoire de la démocratie de proximité AMF-Cevipof/SciencesPo. Les démissions ont été multipliées par quatre depuis 2020 par rapport à la période 2008-2014. Les tensions au sein des Conseils municipaux sont invoquées comme première cause de renoncement.
Pour les Américains, la bombe atomique était LA solution nécessaire pour gagner la Seconde Guerre mondiale. Elle est devenue par la suite un problème environnemental, politique et moral. Comment vivre avec une invention capable de détruire la planète ? Étayé d'images et de vidéos déclassifiées, mais aussi d'archives poignantes consacrées aux victimes d'Hiroshima et de Nagasaki, « La bombe », du cinéaste américain Rushmore DeNooyer, diffusé cet été sur Public Sénat, convoque également les témoignages d'anciens hommes politiques, d'ingénieurs du projet Manhattan et d'historiens pour raconter cette histoire scientifique, politique et culturelle.
La loi adoptée le 9 juillet, ardemment défendue par Bruno Retailleau, allongeait la durée maximale de rétention administrative de trois à sept mois pour les étrangers condamnés pour des faits graves ou présentant un risque majeur pour l’ordre public.
Dans sa décision du 7 août, le Conseil constitutionnel a censuré la réintroduction de l’acétamipride. Malgré cela, l’essentiel de la loi Duplomb a été jugé conforme à la Constitution. Voici les mesures qui seront promulguées.