Loi climat : le Conseil constitutionnel a rendu sa décision
Plus de soixante députés de gauche (PCF, LFI et PS) avaient saisi, fin juillet, le Conseil constitutionnel sur la loi climat résilience. Ce vendredi, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision et estime qu’il y a une « non-conformité partielle ».

Loi climat : le Conseil constitutionnel a rendu sa décision

Plus de soixante députés de gauche (PCF, LFI et PS) avaient saisi, fin juillet, le Conseil constitutionnel sur la loi climat résilience. Ce vendredi, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision et estime qu’il y a une « non-conformité partielle ».
Public Sénat

Par la rédaction de Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Plus de soixante députés de gauche (PCF, LFI et PS) avaient saisi, fin juillet, le Conseil constitutionnel sur la loi climat résilience. Greenpeace France avait aussi déposé une « contribution extérieure » (note juridique informelle). L’ONG demandait « la censure globale de la loi climat et résilience notamment du fait de son absence d’efficacité au regard des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et donc face au changement climatique ». L’ONG estime aussi que la loi comprend « des irrégularités de forme » sur des points précis, indique Laura Monnier de Greenpeace.

Ce vendredi, les Sages ont rendu leur décision et déclarent une « non-conformité partielle ». Les Sages écartent le recours des députés, sans se prononcer sur le fond. « En tout état de cause, le Conseil constitutionnel ne dispose pas d’un pouvoir général d’injonction à l’égard du législateur », peut-on lire dans leur décision.

Le Conseil constitutionnel a aussi censuré 14 amendements, sur les 300 articles. Les Sages ont estimé qu’il s’agissait de « cavaliers législatifs ». C’est-à-dire des amendements qui n’avaient pas de rapport avec le texte initial.

Une urgence à réagir

Cette loi, inspirée du travail de la Convention citoyenne pour le climat (CCC), associée à d’autres textes et au plan de relance, doit permettre à la France de remplir ses engagements et de « tendre vers l’objectif de -40 % » des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990, assurait le ministère de la Transition écologique lors de son adoption par le Parlement le 20 juillet. Mais beaucoup jugent que le compte n’y est pas. D’autant plus que les experts climat de l’Onu, le Giec, soulignent dans leur dernier rapport que le climat change plus vite qu’attendu à cause des activités humaines.

« Nous estimons que cette loi prive de garanties légales 'le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé' consacré par l’article 1er de la Charte de l’environnement », indique La France insoumise dans un communiqué, pour expliquer la saisine du Conseil constitutionnel. Les députés engagés dans la démarche lui demandent « d’enjoindre le gouvernement de prendre des mesures adéquates dans un délai de huit mois ».

Un précédent en Allemagne

En Allemagne, la Cour constitutionnelle a censuré en avril dernier une partie de la loi climat du gouvernement, la jugeant trop peu ambitieuse. Les juges avaient estimé que la législation n’était « pas conforme aux droits fondamentaux » des jeunes générations, obligeant dans la foulée Berlin à rehausser ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, à -65 % d'ici 2030 comparé à 1990.

En France, le Conseil d’Etat a enjoint début juillet le gouvernement à en faire plus pour respecter ses engagements de réduction de gaz à effet de serre. Saisi par la commune de Grande-Synthe et plusieurs associations, il lui a donné jusqu’au 31 mars pour revoir sa copie.

Le Haut Conseil pour le climat (HCC), organisme indépendant chargé d’évaluer la politique climatique de la France, juge aussi « insuffisants » les efforts faits par Paris. Sans compter que la Commission européenne veut maintenant réduire les émissions de l’UE de 55 % d’ici 2030, ce qui va conduire à un rehaussement des engagements de la France.

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01228800_000048
6min

Politique

Congrès LR : la droite tente d’éviter la division et prépare l’après Bayrou 

Le vote de confiance demandé par François Bayrou agite la rentrée politique des Républicains réunis à Port-Marly dans les Yvelines. La droite se prépare à négocier les termes de sa participation à un futur gouvernement. Ce scrutin surprise attendu lundi fait également réapparaître des lignes de fractures au sein des Républicains, malgré la large victoire de Bruno Retailleau en mai dernier, élu président du parti face à Laurent Wauquiez.  

Le

Clairefontaine: Celebration of French Training Model’s 50 Years
8min

Politique

A Lyon, avec le soutien Laurent Wauquiez, Jean-Michel Aulas marque-t-il vraiment des points ?

L’ancien président de l’Olympique Lyonnais, quasi-candidat aux municipales à Lyon, reçoit le soutien des LR, avec Laurent Wauquiez. « La candidature Aulas est en train de marquer des points », selon le sénateur LR Etienne Blanc. « Il faudra qu’il muscle un peu son jeu, il n’est pas au niveau », raille le sénateur des Ecologistes, Thomas Dossus.

Le

SIPA_01222969_000002
8min

Politique

Vote de confiance : quel est le bilan de François Bayrou à Matignon ?

Malgré la surexposition médiatique de ces derniers jours où François Bayrou a tant bien que mal défendu son budget et son choix surprenant de demander en amont aux députés un vote de confiance, le sort du Premier ministre semble scellé. Ses dix mois à Matignon ont été marqués par une propension à s’appuyer sur des propositions de loi, de longues conférences de presse sur le danger de la dette publique, l’échec d’une amélioration de la réforme des retraites et la polémique Bétharram.

Le