Le coronavirus se rapproche du sommet de l’Etat
Un ministre infecté par le coronavirus, une autre fiévreuse, le directeur de cabinet du président confiné chez lui, les mesures...

Le coronavirus se rapproche du sommet de l’Etat

Un ministre infecté par le coronavirus, une autre fiévreuse, le directeur de cabinet du président confiné chez lui, les mesures...
Public Sénat

Par Laurence BENHAMOU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Un ministre infecté par le coronavirus, une autre fiévreuse, le directeur de cabinet du président confiné chez lui, les mesures de protection nettement renforcées à l'Elysée et à Matignon: l'épidémie se rapproche du sommet de l'Etat, contraint de prévoir un plan de continuité.

Moment fort de la vie de l'exécutif, le conseil des ministres se tiendra bien mercredi matin à l'Elysée, mais il manquera au moins un participant: Franck Riester. Le ministre de la Culture a en effet été diagnostiqué lundi "positif au coronavirus" et "placé en quatorzaine" à son domicile, où il continue de "travailler à distance".

"J'ai comme une grippe, fièvre modérée, mal de tête, mais je vais bien!", a tenu à rassurer le ministre à BFMTV.

Sa collègue de la Justice, Nicole Belloubet, "légèrement fiévreuse", a annulé tous ses rendez-vous mardi en attendant le résultat d'un test de dépistage.

Emmanuel Macron, lui, n'a pas été testé, "parce qu'il ne présente pas de symptômes", confie l'Elysée.

A l'heure où les autorités sanitaires exhortent la population à tout faire pour freiner l'épidémie, l'exécutif ne peut pas ne pas se montrer exemplaire.

"Notre fonctionnement quotidien est fortement contraint", a résumé un conseiller de l'Elysée, quelques heures après le renforcement des mesures de protection autour d'Emmanuel Macron.

Plus aucune réunion n'est organisée dans les bureaux du chef de l'Etat. Les objets qu'il touche, comme les stylos, blocs ou dossiers, sont changés ou nettoyés. Globalement "un espace est maintenu autour de lui", explique l'Elysée.

Les plus proches collaborateurs du chef de l'Etat doivent faire preuve d'une vigilance renforcée: ils doivent faire plus attention dans les transports, aller moins au cinéma ou au théâtre, etc. Un plan de continuité d'activité a déjà été mis en place, avec un système de binômes.

Les membres du personnel ayant été en contact avec un "cas contact" ou s'étant rendus dans un cluster sont priés de travailler de chez eux, ce qui est le cas du directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda.

Outre les "mesures barrières" en place depuis une dizaine de jours --- plus d'embrassade ni de serrage de main, etc --, les réunions dans les bureaux sont désormais proscrites et les chaises davantage espacées. Des salles de réunion dédiées sont instituées, avec nettoyage entre chaque réunion. Lors d'un briefing avec la presse mardi, les micros ne passaient plus de main en main.

Par ailleurs, les visites publiques du Palais sont suspendues et les invités réduits au strict nécessaire.

- Cérémonie maintenue -

Mais Emmanuel Macron "n'entend pas vivre confiné au palais" et "veut continuer à se déplacer". Il s'est rendu mardi matin dans le centre d'appel du Samu de Paris, à l'hôpital Necker, où il a rencontré quelques dizaines de personnes sans les approcher de trop près.

"L'agenda du président est allégé et rationalisé pour qu'il soit au maximum en mesure de superviser cette crise importante", indique un conseiller.

Il a cependant choisi de maintenir la cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme prévue mercredi à Paris, où il doit prononcer un discours et remettre des médailles à des victimes. Cette cérémonie a été ramenée à 900 participants, sous la barre des 1000 comme recommandé par les autorités sanitaires.

A Matignon, des mesures similaires ont été prises. Mais il n'est pas question pour Edouard Philippe non plus de remplacer le face-à-face par les visioconférences. "La vie continue. Ils ne sont pas malades. On ne va pas digitaliser la vie gouvernementale", résume un de ses conseillers.

Matignon comme l'Elysée se veulent rassurants sur la continué de l'Etat. "Nous avons des inquiétudes, mais pas sur la continuité de l'Etat", indique l'entourage du Premier ministre. "Un ministre qui est malade, il doit travailler de chez lui, il fait des conf call, il écrit des mails".

"Si un ministre est empêché dans une cérémonie, il peut être remplacé par son directeur de cabinet, le secrétaire général... J'espère que nous n'aurons pas des chefs de bureau pour remplacer un ministre mais nous avons un peu de marge. On espère qu'on n'aura pas au tapis l’ensemble des ministres et leurs remplaçants", a souri un autre conseiller de l'exécutif.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le coronavirus se rapproche du sommet de l’Etat
4min

Politique

711 jours otage au Mali : « C’est l’histoire la plus extraordinaire et terrible de ma vie » raconte Olivier Dubois

C’est un journaliste pas comme les autres. Parti interviewer un lieutenant djihadiste à Gao au Mali en mars 2021, il n’en revient que près de deux ans plus tard, après avoir été capturé par des terroristes. Une expérience marquante qui a chamboulé sa vie. Sa passion du journalisme est-elle toujours intacte ? Comment tenir dans de telles conditions, mais surtout comment se reconstruire ? Olivier Dubois répond à ces questions dans l’émission Un monde, un regard de Rebecca Fitoussi.

Le

Le coronavirus se rapproche du sommet de l’Etat
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le