« Il faut entendre les électeurs FN car quand ils s’expriment, ils s’expriment dans les urnes », avertit Christophe Pierrel. Dans son livre « Ils votent Marine et ils vous emmerdent », l’ancien chef adjoint du cabinet de François Hollande a cherché à « comprendre » la « catastrophe » qui s’est produite au second tour de l’élection présidentielle. « On avait le choix entre la technocratie et le populisme », regrette-t-il. Et d’ajouter : « C’est d’une tristesse absolue pour tous les partis politiques, pour toutes les femmes et les hommes politiques qui s’engagent. »
« Un cri d’alarme à (son) parti »
Avec ce livre, Christophe Pierrel dit vouloir lancer une « forme de cri d’alarme à (son) parti », qui a « perdu une bataille importante, celle des idées ». Pour autant, il assure que la gauche a été « bon gestionnaire » lorsqu’elle était au pouvoir : « On a bien géré le pays pendant cinq ans, le pays ne va pas si mal. »
« Socialiste » dans l’âme, il regrette toutefois que « ce ne soit pas la gauche qui fut présente auprès des ouvriers de Whirlpool, mais le Front National » : « C’est un parti d’extrême droite qui a accompagné la lutte ouvrière », s’offusque-t-il avant d’admettre que « la gauche a échoué ». Il appelle son parti à reprendre « la bataille des valeurs » pour redonner un sens au socialisme. « Moi qui suis socialiste, je me pose la question de savoir à quoi sert le socialisme », admet Christophe Pierrel.
L’auteur d’ « Ils votent Marine et ils vous emmerdent » n’est pas opposé à une refondation du parti car « il n’est pas attaché à la structure du socialisme ». « Le leader, le nom de parti, ce sont des choses futiles dont tout le monde se moque », ajoute-t-il.
Dans son mea culpa, Christophe Pierrel reconnaît un autre échec, celui de la victoire d’Emmanuel Macron : « C’est la victoire de la technocratie sur le politique. C’est notre échec. » Des échecs qui n’entament pas son optimisme quant à l’avenir de la gauche qui, selon lui, « n’est pas morte ».