Le deuxième gouvernement Philippe sur le point d’être formé
Ce devait être un remaniement "technique", avec quelques ajustements à la marge, mais il sera finalement substantiel et très politique: le...

Le deuxième gouvernement Philippe sur le point d’être formé

Ce devait être un remaniement "technique", avec quelques ajustements à la marge, mais il sera finalement substantiel et très politique: le...
Public Sénat

Par Hervé ASQUIN

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Ce devait être un remaniement "technique", avec quelques ajustements à la marge, mais il sera finalement substantiel et très politique: le deuxième gouvernement d'Edouard Philippe sera formé ce mercredi, d'ici à 18H00.

Deux démissions surprise, celle lundi du ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, compagnon de route du chef de l'Etat dans sa conquête du pouvoir, et celle mardi de la ministre des Armées Sylvie Goulard, ont donné une toute autre dimension à l'événement.

D'autant que le départ de cette dernière, qui fut adhérente du MoDem, a mis la pression sur les deux autres membres du gouvernement issus du parti centriste.

Edouard Philippe et François Bayrou à Paris le 14 juin 2017
Edouard Philippe et François Bayrou à Paris le 14 juin 2017
AFP/Archives

A commencer par son président-fondateur, le Garde des sceaux François Bayrou, même si le Premier ministre a assuré mardi qu'il avait "vocation" à rester au gouvernement.

Selon un sondage Harris interactive pour RMC et Atlantico, une majorité de 57% de Français ne souhaite pas que M. Bayrou reste au gouvernement. Son maintien serait "plutôt un handicap pour Emmanuel Macron" pour 65% des sondés.

Un parlementaire expérimenté d'En Marche trouvait, lui, "désormais un peu difficile pour François Bayrou de porter sa loi de moralisation", jugeant qu'il ne serait "pas grave si la loi était portée par quelqu'un qui ne l'a pas conçue".

Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, à l'Elysée le 31 mai 2017
Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, à l'Elysée le 31 mai 2017
AFP/Archives

Le maintien de Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes sortante, est en revanche très incertain. "Tout est ouvert pour moi, le gouvernement ou la présidence du groupe MoDem à l'Assemblée. Ce sont deux engagements passionnants", a confié au Parisien celle qui a été élue députée à Paris dimanche.

L'un comme l'autre sont susceptibles de devoir répondre à la justice un jour ou l'autre après l'ouverture d'une enquête pour "abus de confiance et recel" le 9 juin par le parquet de Paris. Celle-ci vise à déterminer si le MoDem avait employé des collaborateurs aux frais du Parlement européen où ils auraient occupé des emplois fictifs d'attachés parlementaire.

Pour la presse de mercredi, les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur le MoDem de François Bayrou mettent "la pression" sur le garde des Sceaux et rejaillissent sur Emmanuel Macron qui va devoir trancher "sous la contrainte".

Bernard Accoyer, secrétaire général du parti Les Républicains (LR), a, lui, appelé "solennellement" Edouard Philippe à "exiger la démission" de François Bayrou et de Marielle de Sarnez, "impliqués au même titre" selon lui que Sylvie Goulard dans l'affaire du MoDem.

Pour l'anecdote, le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler pourrait être amené à annoncer la composition du gouvernement Philippe 2 ailleurs que sur le perron du palais présidentiel, comme il est de tradition.

Les lieux seront occupés dès le milieu de l'après-midi par un orchestre de jeunes Colombiens à l'occasion de la Fête de la musique. "Nous cherchons encore un endroit", confiait-on ainsi mardi soir à l'Elysée.

Jeudi matin, toujours selon l'Elysée, le nouveau gouvernement se retrouvera "vraisemblablement" pour son premier Conseil des ministres avec, à l'ordre du jour, la loi antiterroriste, qui est censée prendre le relais de l'état d'urgence après sa sixième prolongation.

- 'Gouvernement équilibré' -

Richard Ferrand, le 18 juin 2017 à Châteaulin, lors du second tour des législatives
Richard Ferrand, le 18 juin 2017 à Châteaulin, lors du second tour des législatives
AFP

Levant un coin de voile sur la composition de sa nouvelle équipe, Edouard Philippe a glissé qu'il n'était "pas impossible" qu'elle comprenne de nouveaux membres appartenant aux Républicains (LR).

Le Premier ministre a dit souhaiter "un gouvernement équilibré (...) avec des gens qui viennent de la droite, c'est mon cas, de la gauche, du centre, des gens dont la légitimité ne résulte pas d'un engagement partisan".

Mais ce sera quoi qu'il arrive sans Richard Ferrand, écarté dès lundi de l'équipe exécutive par le chef de l'Etat après sa réélection dimanche député du Finistère, qui lui a proposé de prendre les rênes du groupe parlementaire La République en marche (308 députés) à l'Assemblée.

Lui aussi était fragilisé par une enquête diligentée par la justice après la publication fin mai d'un article du Canard enchaîné qui révélait qu'en 2011, les Mutuelles de Bretagne avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne, alors qu'il en était le directeur général.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le deuxième gouvernement Philippe sur le point d’être formé
5min

Politique

Mercosur : le Sénat appelle l'exécutif à saisir la Cour de justice de l’Union européenne

Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.

Le

French President Emmanuel Macron Meets Readers in Marseille to Discuss Democracy and Social Media
5min

Politique

Narcotrafic et plan « Marseille en grand » : ce qu’il faut retenir de la visite d’Emmanuel Macron dans la cité phocéenne

Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».

Le

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le