« Le Front national traverse une période cruciale »
Invité de l’émission « Politique 360 », le politologue Joël Gombin fait un état des lieux du Front national à la veille des législatives.

« Le Front national traverse une période cruciale »

Invité de l’émission « Politique 360 », le politologue Joël Gombin fait un état des lieux du Front national à la veille des législatives.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

A la veille du 1er tour des législatives, le politologue Joël Gombin, spécialiste du Front national, se penche sur l’état d’un parti à la fois florissant et en crise :

« Le Front national traverse une période cruciale pour lui. Il sort, depuis 5, 6 ans, d’une période de forte croissance, en termes de militants, de ressources financières (…) Et surtout cette période a ouvert, probablement pour la première fois dans l’histoire du Front national et à ce degré-là, la perspective d’un accès (…) au pouvoir ». Mais dans le même temps, poursuit Joël Gombin : « Le 2ème tour de la présidentielle et probablement les législatives qui s’annoncent, vont doucher ces espoirs ».

Et ces législatives représentent un enjeu important pour le parti : « Si le FN a 15 députés ce sera de très loin, le meilleur score qu’il aura réalisé au scrutin majoritaire. Néanmoins si on est sur cet étiage-là qui est très faible, il y aura beaucoup de déception en interne. Beaucoup de cadres qui espéraient obtenir un  poste de député qui ne l’auraient pas, beaucoup de collaborateurs qui espéraient devenir assistants parlementaires qui ne le deviendraient pas. C’est aussi ça le moteur d’un parti politique ».

L’objectif principal du Front national est de parvenir au pouvoir  et de vivre de la politique. Pour cela, explique le politologue, Marine Le Pen a décidé en 2011 « d’opérer une recomposition complète des clivages » et de « faire exploser le clivage gauche/ droite  au profit de [celui] entre « mondialistes et patriotes » ». Et si cela a fonctionné pour passer le premier tour de la présidentielle, cela n’a pas suffit pour obtenir la victoire : « Ce qui explique pourquoi en interne au Front national aujourd’hui, un certain nombre de militants et de dirigeants poussent une autre stratégie, qui est celle de devenir hégémonique à droite » ajoute-t-il.

Pour ne pas perdre son leadership dans le parti, la présidente du FN, qui se présente à Hénin-Beaumont, a tout intérêt à gagner : « Marine Le Pen n’a jamais été élue au suffrage universel directe, sur son nom. Or dans le système politique français, ça reste une ressource de légitimité politique majeure. Si elle n’était pas élue et que d’autres au Front national l’étaient, ça poserait la question de sa légitimité politique personnelle. Surtout après l’épisode de la présidentielle, notamment le débat au second tour ».  

Partager cet article

Dans la même thématique

Draguignan:  David Rachline appeared in criminal court
2min

Politique

David Rachline démissionne de la vice-présidence du RN

Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.

Le

Paris : Session of questions to the government at the Senate
3min

Politique

Réponse de Lecornu aux patrons : sur le budget, « le Premier ministre se décharge de sa responsabilité », déplore le président de la délégation sénatoriale aux entreprises

Un mois après la publication d’une tribune cosignée par 2 000 patrons dénonçant la « spirale fiscale dangereuse » du budget, Sébastien Lecornu leur répond sur les réseaux sociaux et leur rappelle que le vrai danger, « c’est l’absence de budget ». Une réponse qui ne satisfait pas les sénateurs LR de la délégation aux entreprises

Le

Paris: sFin rencontre Olivier Faure du PS et Sebastien Lecornu Premier ministre demissionnaire
8min

Politique

Budget : après une rencontre avec Sébastien Lecornu, l’optimisme modéré des socialistes, sur fond de débat autour du 49.3

« Nous pouvons dire que nous progressons, que nous sommes dans une approche qui peut permettre d’aboutir à un compromis », a salué le premier secrétaire, Olivier Faure, après une nouvelle rencontre avec le premier ministre. Une « discussion cash », qui n’a pas encore permis de lever toutes les interrogations. Alors que le bloc central est divisé, certains au PS, comme le sénateur Rachid Temal, défendent le recours à « un 49.3 de compromis ». Mais Sébastien Lecornu écarte toujours cette possibilité.

Le