Dans le 20 heures de TF1 et France 2, Michel Barnier dont le gouvernement est en sursis, dans l’attente du vote d’une motion de censure demain à l’Assemblée nationale, en a appelé à la « responsabilité » des députés. Il a considéré que les élus RN devront « rendre des comptes » a leurs électeurs s’ils votaient une motion rédigée « par l’extrême gauche ».
Le général Lizurey assume la nomination de Benalla au grade de lieutenant-colonel
Par Héléna Berkaoui
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Les auditions se poursuivent au Sénat. Ce mercredi, le Directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey, a répondu aux questions des sénateurs notamment sur sa décision de nommer Alexandre Benalla, lieutenant-colonel réserviste au titre d'expert spécialiste. Un statut peu connu qui accueille seulement 74 « spécialistes » sur un vivier de quelque 30 000 réservistes.
Alexandre Benalla était « quelqu’un qui pouvait apporter des choses », assume aujourd’hui le général Lizurey. « Il me paraissait intéressant d’avoir un œil extérieur, je considérais que compte tenu de son expérience en matière de protection des personnalités il était un personnel ressource utile », a développé le général.
« Le grade dans la réserve spécialiste est un grade temporaire qui n’emporte aucune prérogative ni de puissance publique ni de commandement »
« On a un certain nombre de procédures qui nous permettent de nommer des gens de manière visuelle »
Selon lui, ce statut ne représentait pas un avancement : « On a un certain nombre de procédures qui nous permettent de nommer des gens de manière visuelle, fictive », assure-t-il. Une nomination « visuelle », donc, qui aurait permis à Alexandre Benalla d’accéder « à un niveau où les gens l’écoutent » dans un milieu - le monde militaire en l’occurrence - où « souvent le premier réflexe c’est de regarder le code barre, de regarder ce qu’il y a sur les épaulettes ».
Cette réserve spéciale est pourtant dans le collimateur d’une partie de la gendarmerie pour qui l’affaire Benalla est révélatrice d’une certaine opacité. Auditionné mardi au Sénat, Jean-Marc Bailleul, représentant le syndicat des cadres de la sécurité intérieur (SCSI-CFDT), a réclamé que la « transparence » soit faite sur ces réservistes spécialistes. « À 26 ans, on est expert de quoi dans le domaine de la sécurité présidentielle quand on a des collègues qui doivent avoir plusieurs années d’expérience », s’agaçait-il devant les sénateurs. Mais pour le général Lizurey, « l’âge ne fait rien à l’affaire ». Il concède toutefois avoir était « enthousiaste par rapport une vision un peu extérieur ».
« Une décision personnelle que j’assume »
Interrogé sur une possible intervention de l’Elysée vis-à-vis de cette nomination, le général lizurey est clair : « À aucun moment, en aucune circonstance, personne ne m’a contacté et je n’ai contacté personne à l’Elysée. C’est une décision personnelle que j’assume ».
Concernant l’altercation qui aurait opposé Alexandre Benalla et le commandant de gendarmerie en charge de la sécurité lors de l’arrivée des Bleus à Roissy, le général affirme qu’à sa connaissance « il n’y a pas eu d’incident, d’altercation ou d’échanges un peu vifs » (lire notre article). Sur les autres points, qui portaient notamment sur les relations entre Benalla et les membres du GSPR, le général Lizurey a répété qu’il n’avait pas « de compétences » pour éclairer la commission d’enquête du Sénat. Fort heureusement, les auditions se poursuivent jusqu’à jeudi.
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