Le gouvernement annonce un plan de 10 millions d’euros contre les sargasses

Le gouvernement annonce un plan de 10 millions d’euros contre les sargasses

Nicolas Hulot et Annick Girardin ont annoncé lundi en Guadeloupe un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour lutter contre...
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Par Amandine ASCENSIO avec Cecile AZZARO à Paris

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Nicolas Hulot et Annick Girardin ont annoncé lundi en Guadeloupe un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour lutter contre les sargasses, ces algues brunes nauséabondes et toxiques qui polluent les rivages des Antilles depuis plusieurs mois.

Le ministre de la Transition écologique et sa collègue chargée des Outre-mer, arrivés dimanche en Guadeloupe, se sont ensuite rendus en Martinique, fortement touchée également par ce phénomène. Ils doivent notamment visiter mardi une entreprise spécialisée dans la valorisation des sargasses.

Lundi, M. Hulot et Mme Girardin ont constaté l'ampleur des dégâts dans les îles de Guadeloupe, La Désirade, Marie-Galante et les Saintes, dont les ports et les rivages sont envahis par les sargasses. Début mai, ces îles avaient été partiellement coupées du monde par des algues trop nombreuses à l'entrée du port, bloquant les hélices des bateaux.

Depuis février, ces algues brunes, dont l'origine reste incertaine, s'amoncellent sur les rivages, salissent plages et ports, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements.

Ce n'est pas la première fois que ces algues envahissent le littoral antillais depuis leur apparition massive, en 2011. Mais le phénomène n'a "jamais été aussi important que cette année", selon Annick Girardin.

Les mesures annoncées lundi concernent "la Guadeloupe, les îles du Nord, la Martinique et la Guyane", précise un communiqué conjoint des deux ministères. Elles "seront financées à hauteur de 10 millions d’euros par l’Etat et permettront d'accompagner les investissements et les opérations de ramassage des collectivités territoriales concernées", explique le communiqué.

L’Etat prendra en charge près de 50% du financement de ce plan prévu jusqu'en 2019. Le reste sera financé par l'Union Européenne et les collectivités, ont précisé à l'AFP les services du ministère de la Transition écologique.

"Il faut qu'à la prochaine saison, on puisse atteindre l’objectif de ramassage 48h après les échouages", ont-ils indiqué. C'est au-delà de ce délai que se dégagent les gaz toxiques, lors de la décomposition des algues.

- site internet -

Par ailleurs, "trois millions d'euros supplémentaires viennent s'ajouter immédiatement au fonds d’urgence (de 3 millions d'euros, ndlr) débloqué durant les semaines précédentes", annoncent les services du ministre. Cet argent doit venir financer l'achat de matériel de déblayage pour les communes touchées, jusqu’en septembre.

Le plan comprend également le déploiement de 22 capteurs en Guadeloupe, mais aussi en Martinique, qui permettront de remonter les données d’échouages, de dégagement de gaz, et d’améliorer la surveillance, afin que les collectivités puissent émettre des bulletins quotidiens. L'ensemble des données seront mises en ligne sur un site en open data et participatif.

Une étude scientifique sera lancée en juillet par l'université Antilles Guyane "pour mieux documenter la composition des sargasses afin de faciliter leur valorisation", et le réseau de suivi et d'échouage des sargasses par satellite sera renforcé à hauteur de 300.000 euros.

Enfin, une mission, dirigée par le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile, se rendra dans les îles voisines de la Caraïbe à la recherche de solutions de ramassage et de valorisation.

Du point de vue des indemnisations, si "des mesures conservatoires", notamment un moratoire sur les charges sociales et fiscales des entreprises, seront mises en place, les discussions avec les assureurs doivent se poursuivre. Car les conséquences sont lourdes pour l'économie touristique, les entreprises de pêche ou les compagnies maritimes.

"Il s’agit aussi d'anticiper sur les années suivantes", notent les services du ministère, pour qui les territoires doivent "être prêts" à affronter de nouvelles crises dans le futur.

Cette pollution a également des conséquences sur les appareils électroniques ménagers, que le sulfure d'hydrogène détruit.

Face aux critiques sur sa visite tardive, l’équipe ministérielle indique que les choses "n'ont pas commencé là", et que les élus locaux, ainsi que les populations ont pris le problème à bras-le-corps, avec des gens "exaspérés mais mobilisés".

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