Soutenir, tout en se démarquant : le MoDem cherche son créneau pour ne pas rester dans l'ombre de La République en marche, à l'image de son...
Par Jérémy MAROT
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Soutenir, tout en se démarquant : le MoDem cherche son créneau pour ne pas rester dans l'ombre de La République en marche, à l'image de son patron François Bayrou qui compte bien rester "acteur" du quinquennat malgré son départ du gouvernement.
Derrière la visite annoncée d'Edouard Philippe à François Bayrou, samedi à Pau, il y a donc la volonté d'afficher la solidité des liens entre l'exécutif et le parti centriste, fort de 47 députés et "pilier de la majorité", dit-on à Matignon.
C'est l'occasion aussi de soigner le maire de Pau, qui avait choisi en juin de quitter le ministère de la Justice, comme Marielle de Sarnez (Affaires européennes) et Sylvie Goulard (Défense), car son parti était englué dans une affaire d'emplois d'assistants parlementaires présumés fictifs.
"J'ai des relations étroites et fréquentes avec le président de la République et le Premier ministre", souligne auprès de l'AFP M. Bayrou, qui se veut à la fois "soutien" et "quand (il peut), force de proposition", "acteur et entraîneur".
Edouard Philippe et François Bayrou à Paris le 14 juin 2017
AFP
"Bayrou, c'est un farouche défenseur du gouvernement. Mais il parle librement", insiste un député MoDem, qui voit le leader centriste comme "le gardien du phare" dont le rôle est "de dire ce qui va ou ne va pas".
M. Bayrou a ainsi loué récemment "la vision réformiste" d'Emmanuel Macron, tout en déplorant auprès du Point que "l'opinion ne voi(e) pas clairement la direction, le but" que le gouvernement "se fixe".
Témoin de sa volonté de peser dans les réformes à venir, le maire de Pau a aussi mis en avant des mesures estampillées MoDem. "J'ai proposé qu'on réfléchisse, pour prendre le relais des emplois aidés, à un statut nouveau d'emplois associatifs", explique-t-il. "On peut également réfléchir à la mise en place d'une année de préparation à l'université pour des étudiants identifiés comme étant en risque d'échec."
A l'Assemblée, le groupe cherche aussi à imprimer sa patte, aux côtés du mastodonte de La République en marche et ses 314 députés. Bien que composé essentiellement de novices au Palais-Bourbon (un seul sortant, le Réunionnais Thierry Robert), le contingent orange se prévaut d'une certaine expérience politique.
- "Tradition politique" -
"Nous avons un cursus, un corpus intellectuel solidement établi", loue ainsi Marielle de Sarnez en rappelant que le MoDem avait été une force "stable et solide" durant l'été, quand le groupe REM traversait des turbulences.
La députée Marielle de Sarnez, le 26 juillet 2017 sur les bancs de l'Assemblée nationale
AFP/Archives
"Le MoDem est une organisation qui a une tradition politique, une longue expérience et des cadres soudés qui ont traversé des tempêtes", abonde François Bayrou.
"En Marche est une expérience neuve, une organisation en formation quand nous sommes en confirmation", ajoute-t-il, rejoint par un député REM qui souligne la "culture politique plus ancrée et un peu plus de centre-droit" du MoDem.
Au quotidien, les deux composantes de la majorité apprennent peu à peu à se connaître, après quelques événements communs (séminaire, cocktail).
Du côté de La République en marche, un parlementaire se dit "surpris que ça se passe aussi bien" entre les deux groupes.
Il est vrai que les relations entre Richard Ferrand, le patron des députés REM, et François Bayrou, ont pu être tendues durant les campagnes présidentielle et législatives. Mais certains parlementaires REM "ont été proches du MoDem à un moment", plusieurs même s'étant présentés sous cette bannière à de précédentes élections, remarque un cadre du parti de François Bayrou.
Le logo du Modem
AFP/Archives
Les députés MoDem ont intégré les petits groupes d'étude mis sur pied durant l'été par le parti présidentiel et destinés à plancher spécifiquement sur certaines réformes. Dans les semaines à venir, "on va formaliser des moments de travail intergroupe", précise ainsi un élu MoDem.
Cependant, les appareils n'ont pas su trouver de terrain d'entente au niveau national pour les élections sénatoriales, mais seulement des alliances au cas par cas, ce que tous disent déplorer. Signe que les deux partis ne sont jamais à l'abri d'un soudain coup de froid quand il s'agit de défendre leurs intérêts respectifs.
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