Le Parlement adopte définitivement le projet de budget 2019

Le Parlement adopte définitivement le projet de budget 2019

Le Parlement a définitivement approuvé jeudi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, le projet de budget 2019, qui comprend...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le Parlement a définitivement approuvé jeudi, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, le projet de budget 2019, qui comprend des baisses d'impôts et de la dépense publique, au terme d'un parcours rendu tumultueux par la crise des "gilets jaunes".

Avant de se pencher dans l'après-midi sur les mesures d'urgence répondant à cette crise, 182 députés ont voté pour ce deuxième budget du quinquennat, 52 contre et 3 se sont abstenus. Les élus LREM et MoDem ont voté pour, tandis que les groupes d'opposition ont majoritairement voté contre ou se sont abstenus.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a souligné avant le vote que ce projet de loi de finances (PLF) était adopté "dans des circonstances particulières", les mesures d'urgence rebattant les cartes budgétaires. Il a assuré que la France avait "la compréhension de la Commission européenne" qui a noté la "nécessité de répondre au cri de colère" des "gilets jaunes".

Le déficit public sera de 3,2 points, mais bien sous la barre européenne des 3% en retirant "l'ajustement spécifique du CICE" (transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi en baisses de charges pérennes), a-t-il affirmé, assurant que "la ligne reste celle d'un rétablissement des finances publiques", ce qui "n'est pas négociable".

Après "quatre mois de débats de jour et de nuit", le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a défendu un budget conciliant "pragmatisme et justice sociale". Le rapporteur général Joël Giraud (LREM) a relevé un "nombre record d'amendements, autour de 10.000", et le fait que le texte avait "triplé de volume" au cours de son examen.

Le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR) a estimé que "le résultat du PLF est pour l'instant un équilibre incertain", ce qui "rend difficilement lisible la politique budgétaire" du pays. Son collègue Gilles Carrez a dénoncé des "risques insensés" sur les déficits, Véronique Louwagie (LR) insistant également sur un "budget un peu virtuel", alors que toutes les mesures annoncées par l'exécutif n'ont pas été intégrées.

Lise Magnier (UDI-Agir) a aussi estimé que le texte ne permettait pas d'avoir "une vision sincère" des déficits.

Dans un climat houleux, les Insoumis ont défendu en vain des motions de rejet et de renvoi en commission, Eric Coquerel fustigeant une réponse à la crise avec "trop peu de Canadair et sans se soucier de ce qui a mis le feu à la plaine". "Je vous annonce beaucoup plus de +gilets jaunes+ à l'avenir!", a-t-il lancé.

Fabien Roussel (PCF) a dénoncé à son tour le maintien des mesures "en faveur du capital", comme la suppression de l'ISF, Christine Pirès-Beaune (PS) y voyant la "faute originelle" du "président des très riches" et promettant que le combat se poursuivrait devant le Conseil constitutionnel, sur l'"insincérité" du budget.

En retour, Jean-Louis Bourlanges (MoDem) a dit aborder ce budget "sans joie", mais plaidé l'"urgence", raillant "le confort de l'opposition", tandis que Bénédicte Peyrol (LREM) a défendu un texte "ambitieux".

Dans la même thématique

SIPA_01112686_000045
4min

Politique

Pourquoi commémore-t-on l’abolition de l’esclavage le 10 mai en Métropole ?

Depuis 2006, le 10 mai est la date de la journée nationale officielle de commémoration des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions. Une cérémonie à laquelle participe le président de la République ou le Premier ministre. Dans les territoires d’Outre-mer, les commémorations ont lieu à d’autres dates. Explications.

Le

Le Parlement adopte définitivement le projet de budget 2019
6min

Politique

Agences de l’état : Laurent Marcangeli ne veut pas fixer d’objectif chiffré pour éviter la « formation d’anticorps »

Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences de l’Etat, Laurent Marcangeli est revenu sur la méthode du gouvernement pour « simplifier » l’écosystème des agences et opérateurs de l’Etat. Les plans ministériels devraient être finalisés à la mi-juin et ce travail pourrait donner lieu à un projet de loi, voire une proposition de loi, a annoncé le ministre de la Fonction publique.

Le

Le Parlement adopte définitivement le projet de budget 2019
7min

Politique

Présidence des LR : Laurent Wauquiez cible le « en même temps » de Bruno Retailleau

A 10 jours de l’élection du président des Républicains, Laurent Wauquiez laboure les terres de la droite pour aller chercher une victoire face au favori, Bruno Retailleau. Ce mercredi, dans un restaurant du XVe arrondissement de Paris, le chef de file des députés de droite a présenté sa candidature « de rupture » avec le pouvoir en place. Membre du gouvernement, l’élection de Bruno Retailleau à la tête des LR ferait prendre le risque, selon lui, d’une dilution de la droite dans le macronisme.

Le