Des ministres exclus de LR qui rejoignent La République en marche, un député PS ex-aubryste au gouvernement, des "Constructifs" qui créent un...
Le paysage politique poursuit sa mue, sans doute encore inachevée
Des ministres exclus de LR qui rejoignent La République en marche, un député PS ex-aubryste au gouvernement, des "Constructifs" qui créent un...
Par Marc PREEL et Frédéric DUMOULIN
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Publié le
Des ministres exclus de LR qui rejoignent La République en marche, un député PS ex-aubryste au gouvernement, des "Constructifs" qui créent un nouveau parti de centre-droit... Le paysage politique poursuit sa mue spectaculaire, sans doute inachevée, entamée dès la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle.
LREM CONTINUE A PICORER A GAUCHE ET A DROITE
Exclus des Républicains en octobre au terme d'un long feuilleton entamé lors de leur entrée au gouvernement en juin, les ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu ont annoncé dimanche leur adhésion à LREM. Ils rejoignent Bruno Le Maire, qui avait franchi le pas dès avant les législatives. A leurs côtés, le député des Hauts-de-Seine et ténor des "Constructifs" Thierry Solère.
Ce mouvement à droite vient accompagner celui réalisé à gauche vendredi soir: le député socialiste Olivier Dussopt, longtemps proche de Martine Aubry avant de faire la campagne de Manuel Valls aux primaires, quitte le déjà famélique groupe PS à l'Assemblée (29 membres) pour devenir secrétaire d'Etat à la Fonction publique. S'il ne s'agit pas d'une prise majeure, elle vient rouvrir l'hémorragie des socialistes vers le camp Macron. On la pensait pourtant stoppée à six mois du congrès du PS, qui se cherche encore un leader pour donner "le coup de pied au fond de la piscine", selon la formule d'un cadre PS.
AGIR, NOUVEAU PARTI DE DROITE MAIS ENCORE PETIT POUCET
Le député Franck Riester, le 28 juin 2017 à Paris
AFP/Archives
Une vingtaine d'élus "Constructifs" ont officiellement lancé dimanche, sous la houlette du député Franck Riester (ex-LR), un nouveau parti de droite, "Agir", Macro-compatible et qui se veut une alternative à LR et sa ligne "identitaire, eurosceptique et ultra-conservatrice".
"Nous sommes un parti à part entière et libre", fait valoir M. Riester à l'AFP. Petit hic: ni le cofondateur du groupe "Constructifs" à l'Assemblée, Thierry Solère, ni les ministres exclus de LR Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu, n'ont rejoint Agir, préférant adhérer, au même moment, à LREM. "Une logique d'efficacité", fait valoir M. Solère.
Ce qui fait dire à un ténor LR qu'Agir est "un parti mort-né". "Tout comme les députés Constructifs ne servent à rien à l'Assemblée, ce parti n'apportera rien", raille un autre. Agir espère au contraire attirer tous ceux qui, à LR, s'inquiètent de la victoire attendue de Laurent Wauquiez et "refusent de voir la droite s'enfermer dans une ligne identitaire, autoritaire, eurosceptique et ultra-conservatrice".
LA RECOMPOSITION, JUSQU'OU ?
"La recomposition politique est bien loin d’être achevée. La poutre travaille encore. Laissons-la travailler, c’est le meilleur moyen de ne pas l’avoir dans l’œil": une flèche décochée par le Premier ministre Edouard Philippe lors du Conseil national de LREM le 18 novembre. L'ancien lieutenant juppéiste, s'il a pour l'heure fait le choix de rester sans parti, est le symbole du coin mis par M. Macron dans le camp de la droite en choisissant un Premier ministre issu de LR.
Laurent Wauquiez, candidat à la présidence des Républicains, le 17 novembre 2017 à Nîmes
AFP/Archives
La ligne droitière du probable futur président du parti, Laurent Wauquiez, pourrait faciliter les rapprochements avec les centristes ou l'aile plus modérée du parti.
Ainsi, Alain Juppé a déjà tendu la main à Emmanuel Macron début novembre en prônant un "grand mouvement central" avec le chef de l'Etat aux européennes, même s'il s'est ensuite défendu d'avoir parlé de listes communes.
"Les européennes de 2019 sont la prochaine échéance électorale, et l'Europe est un sujet qui divise le PS comme LR", observe Chloé Morin, politologue à la Fondation Jean-Jaurès.
La recomposition "va se poursuivre" sur ces "nouveaux clivages", dont la question européenne, juge le Premier ministre Manuel Valls.
ET A LA DROITE DE LA DROITE ?
Nicolas Dupont-Aignan après avoir voté au second tour de la présidentielle, le 7 mai 2014 à Yerres
AFP/Archives
Alors que le Front national est affaibli par le départ de Florian Philippot, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) tente des rapprochements à la droite de la droite. Lundi soir, il tiendra une première réunion publique près de Tours de sa plateforme des "Amoureux de la France" avec Jean-Frédéric Poisson et la députée proche du FN Emmanuelle Ménard. Objectif: créer un programme commun pour que les européennes soient "le premier test de l'union", a-t-il déclaré à "Dimanche en politique" sur France 3.
Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.
Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.
Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.
Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.