Politique
Les vidéos issues des caméras-piétons des gendarmes lors de la manifestation de Sainte Soline, diffusées mercredi par Médiapart et Libération relancent le débat sur les violences policières. Une enquête administrative a été ouverte.
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Par Alice Bardo
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« Il faut retrouver nos frontières nationales immédiatement », a commencé Marine Le Pen. Pour la candidate frontiste, la lutte contre le terrorisme passe avant tout par la fermeture des frontières. Et pour les surveiller, elle compte sur les douaniers. Elle semble toutefois oublier que certains terroristes ayant commis des attentats en France étaient de nationalité française, à l’image des frères Kouachi ou encore d’Amedy Coulibali.
Si elle est élue Présidente, Marine Le Pen compte aussi expulser « immédiatement » les fichés S pour « fondamentalisme islamiste » présents sur le territoire français. Une mesure qu’elle aurait du mal à mettre en œuvre puisque, comme l’ont souligné Les Décodeurs du Monde, « sauf « urgence absolue », la procédure demande de convoquer la personne concernée devant une commission avant de prendre une décision » et que « le danger que représente ces fichés S doit être « actuel » et « proportionnel » à la décision d’éloignement ». Par ailleurs, la candidate est favorable à la déchéance de nationalité pour les binationaux, un préalable à leur renvoi de France.
« Il faut fermer les mosquées salafistes », a indiqué la candidate, qui souhaite par ailleurs proscrire le financement étranger des lieux de culte. Elle veut « expulser les prêcheurs de haine » et s’attaquer aux associations qui défendent le fondamentalisme islamiste, à commencer par l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) qu’elle considère en faire partie.
Marine Le Pen souhaite également renforcer les moyens humains pour lutter contre le terrorisme et prévoit ainsi 15 000 policiers et gendarmes supplémentaires et des capacités militaires élargies.
Enfin, la candidate FN s’engage à une « remise à niveau et une réorganisation du renseignement », dont elle veut aussi renforcer les moyens humains et techniques. Elle veut d’ailleurs rattacher l’administration au ministère de l’Intérieur « afin de l’intégrer pleinement à la communauté du renseignement.
En outre, elle abrogera les lois Dati et Taubira et elle appelle à une « révision totale (des) relations avec le Qatar et l’Arabie Saoudite », qu’elle considère être des « promoteurs de l’obscurantisme islamiste ».
Pour Emmanuel Macron, la lutte contre le terrorisme est « la priorité des prochaines années ». S’il accède à la plus haute fonction de l’Etat, il tient à assumer pleinement son rôle de chef des armées. Au lendemain de l’attentat sur les Champs Elysées, le leader d’En Marche avait affirmé que « le combat (devait) être porté en dehors (des) frontières, et notamment en Irak et en Syrie, où se trouvent les instigateurs de ceux qui tuent ici, en Europe et en France ».
Le candidat n’est pas favorable à la fermeture des frontières. Il estime que cela serait vain pour éviter des attentats. Il privilégie au contraire la coopération entre les Etats.
Il considère que le renseignement est « la clé » pour lutter contre le terrorisme et veut ainsi le renforcer à l’échelle locale. Il insiste également sur la cyberdéfense et la cybersécurité, qu’il estime être des « priorités ». Pour coordonner les différents services de renseignement, il a prévu de créer une « task force », qui sera capable d’agir 24/24h contre Daesh.
Au plan pénal, Emmanuel Macron veut renforcer les mesures sur les fichés S liés à des activités djihadistes, « y compris celles privatives de liberté » a t-il précisé lors du débat de l’entre-deux-tours. Il ajoute toutefois que « tous les mettre en prison ou hors des frontières ne serait pas utile car certains sont fichés S pour avoir croisé un terroriste ».
Pour finir, il veut recruter 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires en cinq ans.
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