Le PS en crise ouverte tente de se mettre en ordre de marche pour les législatives

Le PS en crise ouverte tente de se mettre en ordre de marche pour les législatives

Face aux risques d'éclatement entre les lignes incarnées par Manuel Valls et Benoît Hamon, le PS a tenté mardi de resserrer les...
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Par Stéphanie LEROUGE

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Face aux risques d'éclatement entre les lignes incarnées par Manuel Valls et Benoît Hamon, le PS a tenté mardi de resserrer les rangs en s'accordant sur une stratégie et un programme communs en vue des élections législatives des 11 et 18 juin, qui s'annoncent meurtrières pour lui.

"C'est une belle journée pour les socialistes (..) parce que nous avons réussi à trouver un chemin commun, même s'il y a toujours des interrogations", a estimé mardi soir le premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, lors d'une conférence de presse à la Mutualité, où se sont réunis dans l'après-midi près de 300 candidats.

Tiraillé entre son aile droite, qui souhaite comme Didier Guillaume rejoindre "sans condition" la majorité présidentielle, et son aile gauche, qui se voit davantage dans l'opposition à M. Macron, le Parti socialiste s'est accordé sur une ligne d'"autonomie constructive" pour les législatives, a dit M. Cambadélis.

Après de "très longues discussions", et "une suspension de séance", le Bureau national du Parti a aussi approuvé, sans vote, sa plateforme programmatique, où ont été intégrés "les amendements présentés par les amis de Martine Aubry", a-t-il détaillé.

Le texte de trois pages, intitulé "un contrat clair pour la France, une gauche constructive et solidaire", présente les priorités que le PS entend défendre pendant la campagne. Il fixe également un certain nombre de lignes rouges face au programme du président élu Emmanuel Macron: refus du recours aux ordonnances pour modifier le code du travail, "refus de la suppression de l'impôt sur la fortune pour les plus riches", par exemple.

Les amendements adoptés ont permis de gommer de la version initiale une allusion à la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des ménages, prônée par M. Macron, et de mettre davantage l'accent sur la défense des droits des salariés.

Pour autant, le texte ne satisfait pas le député européen Guillaume Balas, qui avait coordonné l'écriture du projet présidentiel de M. Hamon.

"Benoît Hamon aura ses propres propositions dans les heures ou les jours qui viennent, notamment pour construire une gauche qui soit une gauche de combat au moment des élections législatives", a-t-il annoncé à la presse en sortant du BN.

Interrogé sur ce point, M. Cambadélis a prévenu M. Hamon que procéder ainsi "voudrait dire qu'il fait exactement la même chose que ce qu'il a reproché à certains" pendant la campagne présidentielle, en ne respectant pas la position majoritaire.

- Un candidat PS face à Manuel Valls ? -

Deux jours après l'élection d'Emmanuel Macron, et quelques heures après une nouvelle déclaration tonitruante de l'ancien Premier ministre Manuel Valls, le bureau national du parti s'était ouvert rue de Solférino dans une ambiance électrique.

Proclamant "la mort" du parti qui a accompagné son ascension, le député de l'Essonne a annoncé sur RTL qu'il serait "candidat de la majorité présidentielle" pour les prochaines législatives.

De quoi susciter un tollé parmi nombre de ses camarades socialistes.

"J'en ai assez d'entendre dire que notre famille n'existe plus. Je ne veux pas la voir disparaître", a déclaré le Premier ministre Bernard Cazeneuve à la réunion à la Mutualité, selon des participants.

"Les vrais amis, ceux qui aident à la réussite, ce ne sont pas ceux qui, le moment venu, par opportunisme, choisissent de ramper devant le nouveau pouvoir", a lâché devant la presse le président du groupe PS à l'Assemblée, Olivier Faure.

Proche de M. Valls, la secrétaire d'Etat Pascale Boistard s'est dite "extrêmement déçue" par sa décision. "Non Manuel Valls je ne te suivrai pas cette fois", a tweeté le sénateur-maire d'Alfortville (Val-de-Marne) Luc Carvounas, actant la rupture avec celui dont il fut le lieutenant.

Si M. Cambadélis a confirmé mardi soir que tout socialiste portant l'étiquette En Marche devrait affronter un candidat PS, il s'est montré conciliant vis-à-vis de M. Valls. "Attendons jeudi", a-t-il dit, n'excluant pas que l'ancien Premier ministre se présente finalement sous l'étiquette socialiste s'il se voit refuser celle d'En Marche !.

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