Le référendum d’initiative partagée: mode d’emploi
Le feu vert jeudi du Conseil constitutionnel à la poursuite du projet de référendum d'initiative partagée (RIP) contre la...

Le référendum d’initiative partagée: mode d’emploi

Le feu vert jeudi du Conseil constitutionnel à la poursuite du projet de référendum d'initiative partagée (RIP) contre la...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le feu vert jeudi du Conseil constitutionnel à la poursuite du projet de référendum d'initiative partagée (RIP) contre la privatisation d'ADP n'est qu'une nouvelle étape de la longue course d'obstacles, avant la possible consultation de la population d'ici plusieurs mois.

Le RIP n'a jamais été utilisé depuis son introduction dans la Constitution en 2008, à l'initiative de Nicolas Sarkozy.

Cette révision a modifié l'article 11 de la Constitution, consacré au référendum. Elle y a inscrit la possibilité d'organiser une consultation populaire sur une proposition de loi "à l'initiative d'un cinquième des membres du Parlement, soutenue par un dixième des électeurs". Une loi organique adoptée seulement en décembre 2013 en a fixé les modalités d’organisation.

La première étape, largement franchie sur ADP, prévoit que le texte doit être déposé par au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés, 348 sénateurs). La consultation ne peut porter que sur les domaines de l'organisation des pouvoirs publics, des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale et aux services publics qui y concourent, ou la ratification d’un traité.

La proposition de loi référendaire des oppositions prévoit dans son article unique que "l'aménagement, l'exploitation et le développement des aérodromes de Paris" - Roissy, Orly et Le Bourget -, "revêtent les caractères d'un service public national".

Enfin, ce texte n’a pas pour objet d'abroger une disposition législative promulguée depuis moins d’un an, ce qui est interdit. La loi Pacte, qui contient la privatisation des Aéroports de Paris et a été adoptée définitivement le 11 avril par le Parlement, n'a pas encore été promulguée.

Avec cette première validation jeudi par les Sages, qui ont vérifié que ces trois conditions étaient remplies, s'ouvre une nouvelle phase : le recueil des soutiens citoyens, durant neuf mois et sous forme électronique.

L'ouverture de la période de recueil doit intervenir dans le mois suivant la publication de la décision du Conseil constitutionnel au Journal officiel. C'est le ministre de l'Intérieur qui met en œuvre ce recueil, sous le contrôle des "Sages".

"Un système d'information a été développé" lors de la création du RIP et "dès la saisine du Conseil constitutionnel, les services ont travaillé sur l'application informatique pour s'assurer notamment de sa sécurité", a-t-on précisé à Beauvau.

Seuls les électeurs inscrits sur les listes électorales peuvent apporter leur soutien. Des points d'accès pour apporter ce soutien en ligne doivent être mis à disposition au moins dans la commune la plus peuplée de chaque canton ou au niveau d'une circonscription administrative équivalente.

Il faut la signature d'au moins 10% du corps électoral, soit 4.717.396 de personnes.

Le Conseil constitutionnel doit intervenir une nouvelle fois pour valider ces soutiens. Et enfin, si la proposition de loi n'a pas été examinée au moins une fois par chacune des deux assemblées parlementaires dans un délai de six mois - dernière restriction-, le président de la République la soumet au référendum.

En cas de résultat positif, le président promulgue la loi dans les quinze jours.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le référendum d’initiative partagée: mode d’emploi
4min

Politique

711 jours otage au Mali : « C’est l’histoire la plus extraordinaire et terrible de ma vie » raconte Olivier Dubois

C’est un journaliste pas comme les autres. Parti interviewer un lieutenant djihadiste à Gao au Mali en mars 2021, il n’en revient que près de deux ans plus tard, après avoir été capturé par des terroristes. Une expérience marquante qui a chamboulé sa vie. Sa passion du journalisme est-elle toujours intacte ? Comment tenir dans de telles conditions, mais surtout comment se reconstruire ? Olivier Dubois répond à ces questions dans l’émission Un monde, un regard de Rebecca Fitoussi.

Le

Le référendum d’initiative partagée: mode d’emploi
3min

Politique

Fin des moteurs thermiques en 2035 : « Si on n’a pas de période de transition, c’est du suicide économique » selon l’eurodéputé belge Benoît Cassart

D’ici à 2035, la vente des ventes de voitures thermiques neuves sera interdite. Un objectif remis en cause par la droite européenne et les défenseurs de l’automobile. Un enjeu majeur pour l’Union, où 8 véhicules neufs sur 10 roulent encore à moteur thermique. Voiture thermique stop ou encore on en débat dans l’émission Ici L’Europe présentée par Caroline de Camaret et Alexandre Poussart.

Le

MIGRANTS – CALAIS – CLASK DUNES
8min

Politique

Accord franco-britannique sur les migrants : « On va se renvoyer à la frontière les migrants dans un jeu de ping-pong », dénonce l’écologiste Guillaume Gontard

L’accord sur les migrants annoncés par Emmanuel Macron et le premier ministre britannique Keir Starmer est accueilli froidement au Sénat, à droite, comme à gauche. Du côté de Calais, « la situation est lourde à supporter », rappelle le sénateur LR du Pas-de-Calais, Jean-François Rapin.

Le