Le retrait de Griveaux rebat les cartes dans la bataille de Paris
"Un fait de campagne massif", résume un proche du candidat EELV David Belliard: le retrait inattendu et soudain de Benjamin Griveaux rebat les...

Le retrait de Griveaux rebat les cartes dans la bataille de Paris

"Un fait de campagne massif", résume un proche du candidat EELV David Belliard: le retrait inattendu et soudain de Benjamin Griveaux rebat les...
Public Sénat

Par Ambre TOSUNOGLU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Un fait de campagne massif", résume un proche du candidat EELV David Belliard: le retrait inattendu et soudain de Benjamin Griveaux rebat les cartes à Paris à un mois du premier tour des municipales, selon experts et politiques.

Le candidat investi par LREM en juillet, et proche d'Emmanuel Macron, a annoncé son retrait vendredi matin après la diffusion d'une vidéo intime via les réseaux sociaux.

Les Marcheurs sont atterrés, mais ne veulent pas se résigner à une défaite annoncée: la voix tremblante d'émotion, Marie-Laure Harel, une des porte-parole de campagne, veut croire que "la situation est récupérable". "Il y a une forte envie collective de continuer, c'est notre projet qui va gagner!"

La députée LREM Olivia Grégoire l'a assuré, plus tôt dans la matinée, à la nuée de caméras agglutinées devant le quartier général de campagne de l'ex-strausskahnien de 42 ans: il y aura "quoi qu'il arrive" une liste LREM aux élections municipales à Paris.

Au cours des multiples conciliabules qui s'enchaînent depuis la mi-journée, au siège du parti, plusieurs personnalités sont citées. "Celui d'Agnès Buzyn revient, mais on ne sait pas si elle en a envie", indique à l'AFP un des participants aux réunions, sous couvert d'anonymat. "C'est une personnalité intéressante" et "personne n'est contre", précise celui-ci.

Mais la ministre de la Santé a précisé vendredi n'avoir "ni réfléchi, ni d'avis à donner sur la situation à Paris".

Prétendants à la mairie de Paris
Prétendants à la mairie de Paris
AFP

Les autres noms sont ceux de "Jean-Louis Borloo, Marlène Schiappa, mais elle a dit qu'elle n'était pas intéressée", et ceux d'élus locaux comme "Delphine Bürkli (maire du IXe arrondissement, ex-LR), et du député Agir Pierre-Yves Bournazel", ancien candidat à la mairie de Paris, qui avait rejoint Benjamin Griveaux en janvier.

L'ancien candidat à l'investiture, Mounir Mahjoubi, s'est dit lui "disponible", après avoir envoyé dans les boucles Telegram, dans la nuit de jeudi à vendredi: "Si Benjamin Griveaux annonce qu'il se retire, je suis candidat et j'y vais, et j'aurai besoin d'un véritable soutien".

Les troupes poursuivent leurs réunions au siège du parti, se donnant "jusqu'à 48 heures" pour trouver un remplaçant, assure auprès de l'AFP un cadre.

- Du dégoût -

Anne Hidalgo, candidate à sa succession à la mairie de Paris en mars, lors d'un entretien le 11 février 2020 à Paris
Anne Hidalgo, candidate à sa succession à la mairie de Paris en mars, lors d'un entretien le 11 février 2020 à Paris
AFP

Pour le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi, "LREM doit trouver un candidat extrêmement vite". Et pour cause: "On est à un mois du premier tour, et on est dans un cas totalement inédit (...). Le parti présidentiel arrivé en tête à Paris lors de la présidentielle, des législatives en 2017, et des élections européennes en mai, n'a pas de candidat".

Deux scenarii s'opposent: "Si c'est un membre du gouvernement qui est investi, ça donne alors une coloration nationale au scrutin", estime M. Dabi, et LREM peut ainsi espérer "remobiliser l'électorat macronien, mais avec un risque de vote sanction contre l'exécutif". Autre choix, celui d'investir "une maire bien implantée dans son arrondissement".

Chez les écologistes, on se désole: "La campagne va être parasitée par un élément presque de caniveau alors qu'on a tous des offres politiques très différentes", regrette-t-on dans l'entourage de David Belliard. Et le candidat EELV de déplorer l'intrusion dans la campagne d'" éléments qui n'ont rien à voir avec l'avenir de Paris".

"Quelle sera la configuration?", s'interroge aussi un proche de la maire PS sortante Anne Hidalgo, jugeant dans tous les cas "l'offre de LREM très affaiblie".

"Nous avons des sujets très opérationnels à gérer", assure un membre de l'équipe de campagne sortante chez Benjamin Griveaux. "Pour des questions statutaires", la Commission nationale d'investiture devra se réunir pour choisir un candidat, assure-t-il.

"LREM a fait la promesse d'apporter une solution et un projet à Paris", rappelle ce cadre, conscient que l'équipe "a eu du mal" avec la dissidence de Cédric Villani. "Reste qu'aujourd'hui, l'épisode rebat les cartes", conclut-il, évoquant notamment la situation des écologistes d'EELV, "qui sont beaucoup plus haut que ce qu'on imagine".

Partager cet article

Dans la même thématique

ILLUSTRE PAPIER ICI l’EUROPE 28 JUIN (1)
4min

Politique

Immigration : « L'extrême droite européenne attaque l'État de droit », dénonce Emma Rafowicz

Dans une lettre ouverte dévoilée le 22 mai, 9 pays européens, dont l'Italie de Giorgia Meloni, ont remis en cause le rôle de la Cour européenne des Droits de l'Homme (CEDH) sur les dossiers migratoires. Parallèlement, la Commission a publié une liste des pays « sûrs », où expulser les déboutés de l'asile, et souhaite assouplir les règles de renvoi. L'Union européenne est-elle à l'aube d'un nouveau durcissement sur l'immigration, sous l'impulsion de la droite et de l'extrême droite ? Débat et analyse dans Ici l'Europe avec les eurodéputés Emma Rafowicz (S&D, France) et Paolo Borchia (Patriotes, Italie).

Le

SIPA_01212178_000001
5min

Politique

LR : Bruno Retailleau veut remettre les adhérents au cœur du projet

Un mois après l’élection triomphale de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, le parti fait peau neuve samedi à la maison de la mutualité de Paris, avec un premier conseil national. Le ministre aura la charge de définir un début de projet pour 2027 et l’épineuse question de la désignation du candidat pour la présidentielle.

Le