Ce ne sera pas un "super groupe" comme Marine Le Pen l'avait envisagé, mais en doublant ses effectifs la nouvelle formation emmenée par la Ligue...
Le RN et la Ligue veulent être la « première force souverainiste » du Parlement européen
Ce ne sera pas un "super groupe" comme Marine Le Pen l'avait envisagé, mais en doublant ses effectifs la nouvelle formation emmenée par la Ligue...
Par Marine LAOUCHEZ
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Ce ne sera pas un "super groupe" comme Marine Le Pen l'avait envisagé, mais en doublant ses effectifs la nouvelle formation emmenée par la Ligue italienne et le Rassemblement national se revendique comme la "première force souverainiste" au Parlement européen.
Marine Le Pen et l'Italien Matteo Salvini, nouvel homme fort de l'extrême droite, avaient préparé le terrain en amont des élections, multipliant les rencontres pendant la campagne. Jeudi à Bruxelles, la première était présente, le second excusé, pour lancer cette nouvelle entité baptisée "Identité et démocratie" (ID).
Avec 73 membres issus de 9 pays de l'UE, ID est actuellement la cinquième force au Parlement européen, derrière le PPE (droite, 179 eurodéputés), les sociaux-démocrates (153), Renew Europe (nouveau nom du parti centriste où siègent les partisans du président français Emmanuel Macron, 106) et les Verts-ALE (75).
Il pourrait passer devant les Verts à la faveur d'une redistribution des sièges après le Brexit.
"Ce groupe est d'ores et déjà la première force souverainiste du Parlement européen", s'est félicitée Marine Le Pen lors d'une conférence de presse.
La cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen, lors d'une conférence de presse le 13 juin 2019 à Bruxelles
AFP
Constitué principalement autour des délégations italienne de la Ligue (28 élus) et française du Rassemblement national (22 élus), ID a rallié les 11 Allemands de l'AfD (dont les représentants siégeaient dans le Parlement sortant au sein du groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe, EFDD), les 3 Autrichiens du FPÖ, ainsi que des eurodéputés venus du Vlaams Belang belge, de République tchèque, du Danemark, de Finlande et d'Estonie.
Il supplante le groupe Europe des nations et des libertés (ENL), 36 élus au sein du Parlement sortant.
Le groupe n'a en revanche pas réussi à convaincre les Polonais du PiS, qui restent avec les conservateurs de CRE, les Espagnols de Vox, qui pourraient rejoindre CRE, ou le Parti du Brexit de Nigel Farage, grand vainqueur des européennes en Grande-Bretagne (29 élus).
- Les "portes restent ouvertes" -
"C'est vrai, on n'a pas pu constituer ce groupe grand et uni, pour différentes raisons", a reconnu le président de ID, l'Italien Marco Zanni, citant "la question du Brexit qui ne s'est pas encore matérialisé" et qui "a pesé".
Mais, a-t-il insisté, les "portes restent ouvertes". Le groupe "a vocation à grandir au fur et à mesure du mandat", a expliqué M. Zanni.
De plus, ID table sur des "coopérations" ponctuelles sur certaines thématiques.
L'Italien Marco Zanni, de la Ligue (extrême droite), lors d'une conférence de presse le 13 juin 2019 à Bruxelles
AFP
"On pourra faire valoir nos 73 voix en coopération avec les délégations avec qui nous pourrons partager des batailles politiques communes, même si on ne fait pas partie des mêmes groupes politiques. Je pense que ce sera une constante des cinq années à venir vu le paysage politique issu de ces élections", a prédit Marco Zanni.
Selon Marine Le Pen, un "bloc souverainiste" de 200 voix ou plus pourrait ainsi avoir "une influence majeure sur les futurs équilibres", sur des sujets tels que la migration, par exemple avec des élus hongrois.
Autre exemple selon Mme Le Pen: les "blocs qui vont se constituer contre la politique ultra-libérale menée par l'Union européenne". "Demain nous pourrions nous retrouver avec les Verts à voter contre les accords de libre-échange, comme nous l'avons fait d'ailleurs lors du dernier mandat", a-t-elle noté.
ID s'est constitué principalement autour de trois grands thèmes, a expliqué Marco Zanni: la sécurité, la migration et l'économie, en particulier la souveraineté budgétaire. Au-delà, certaines divergences de points de vue pourraient vite se faire sentir.
"Nous sommes très imprégnés de l'idée que nous sommes des nations différentes, sur des sujets nous pouvons avoir des sensibilités différentes", a reconnu Marine Le Pen, interrogée sur des divergences au sein du groupe sur des questions comme l'orthodoxie budgétaire ou le soutien à la Russie.
"Mais sur les grands sujets qui intéressent les peuples en Europe aujourd'hui, nous avons une vision commune", a assuré la cheffe de l'extrême droite française.
Leur priorité au Parlement sera d'obtenir ce qu'ils estiment leur revenir au vu des résultats: des postes clés au sein de l'institution, soit à la vice-présidence, soit au sein des commissions parlementaires.
Ancien procureur de la République de Paris, François Molins est devenu, malgré lui, l’une des voix marquantes des attentats du 13 novembre 2015. Dix ans après cette nuit d’horreur, il revient pour Public Sénat sur ces heures qui ont bouleversé la France. Entretien
Scandale Shein, restrictions sur les terres rares, déferlement d'exportations sur le Continent : ces dernières semaines ont fourni aux européens de nombreux motifs d'inquiétude dans leur relation avec Pékin. Alors que Donald Trump a scellé un accord d'un an avec le président Xi Jin Ping, l'UE semble sur le banc de touche. Un sursaut est-il possible ? Ou bien sommes-nous condamnés à rester à la remorque de la Chine ? Débat dans "Ici l'Europe" avec les eurodéputés Sandro Gozi (Renew, France) et Estelle Ceulemans (S&D, Belgique).
ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.
Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.