Le salon Livre Paris passage obligé des candidats à l’Elysée
Pas moins de trois prétendants à l'Elysée ont arpenté vendredi les allées du salon Livre Paris illustrant, chacun à sa manière, qu'on ne peut,...

Le salon Livre Paris passage obligé des candidats à l’Elysée

Pas moins de trois prétendants à l'Elysée ont arpenté vendredi les allées du salon Livre Paris illustrant, chacun à sa manière, qu'on ne peut,...
Public Sénat

Par Alain JEAN-ROBERT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Pas moins de trois prétendants à l'Elysée ont arpenté vendredi les allées du salon Livre Paris illustrant, chacun à sa manière, qu'on ne peut, en France, vouloir diriger le pays sans afficher son amour des livres.

Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et, plus discrètement, Nicolas Dupont-Aignan ont été les premiers à ouvrir le bal en attendant, peut-être dimanche, le candidat socialiste Benoît Hamon.

"Ca ressemble de plus en plus au salon de l'Agriculture", persifle un visiteur gêné par la cohue provoquée par la venue des candidat.

Ce vendredi, premier jour d'ouverture au public du plus grand salon littéraire de France, c'est la journée des scolaires. Quelque 12.000 écoliers, essentiellement des lycéens, se réjouissent de voir "pour de vrai" des candidats aperçus à la télé.

Spécificité purement française: la quasi-totalité des candidats écrivent. Avec ses 14 titres rédigés depuis 1991, Jean-Luc Mélenchon est loin devant tous ses rivaux. Auteur prolifique, c'est aussi un auteur qui vend presque à l'égal d'un Goncourt.

"L'avenir en commun" s'est écoulé à quelque 250.000 exemplaires se félicite son éditeur, le patron du Seuil, Olivier Bétourné.

Au nombre d'ouvrages publiés, le candidat de la France insoumise devance Nicolas Dupont-Aignan, auteur de onze livres. Emmanuel Macron ne peut revendiquer qu'un ouvrage mais peut se targuer de l'avoir vendu à environ 130.000 exemplaires.

Le candidat de En Marche ! Emmanuel Macron au salon Livre Paris, à Paris le 24 mars 2017, Paris le 24 mars 2017
Le candidat de En Marche ! Emmanuel Macron au salon Livre Paris, à Paris le 24 mars 2017, Paris le 24 mars 2017
AFP

Au salon, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan ne résistent pas au plaisir de signer leurs propres livres. Pas de dédicaces pour Emmanuel Macron, entouré par un service d'ordre aussi imposant que nerveux, mais bain de foule digne d'une rock-star.

Tous les candidats ont été interrogés par le Syndicat national de l'édition (SNE), le syndicat professionnel des éditeurs, concernant leur politique à l'égard du livre.

- Prix unique et droit d'auteurs -

Presque tous, à l'exception notable de Marine Le Pen qui par ailleurs n'a pas annoncé une visite au salon, ont répondu au questionnaire.

Au vu des réponses, consultées par l'AFP, un certain consensus se dégage notamment concernant le prix unique du livre (en vigueur depuis 1981) et la défense du droit d'auteurs.

"Les droits d'auteurs sont au centre du maintien et de la diversité de création", affirme ainsi Jean-Luc Mélenchon. "Le marché du livre est relativement préservé en comparaison d'autres industries culturelles. Il n'en faut pas moins veiller à conforter résolument les piliers de la politique du livre en garantissant l'intégrité du droit d'auteur, le maintien du prix unique du livre et du taux de TVA réduit", insiste pour sa part Emmanuel Macron.

Le candidat des Républicains, François Fillon, ne compte pas se rendre au salon mais il a répondu au questionnaire du SNE. La chaîne du livre "repose sur des piliers que sont le prix unique du livre, imprimé et numérique, la défense de la diversité culturelle, de la langue française, du droit et de la rémunération des auteurs, du taux de TVA réduit", a-t-il résumé. "La première de mes actions sera de veiller à ce que cet équilibre ne soit pas rompu", a-t-il promis.

"Il est indispensable de pérenniser le système de financement du livre", a insisté de son côté le socialiste Benoît Hamon.

Dans une tribune publiée dans le Huffington Post, Benoît Hamon a reconnu que tous les candidats défendaient peu ou prou la même politique quand il s'agissait de "préserver l'exception culturelle et le prix unique du livre".

"Tous les candidats vous diront que face aux défis technologiques, il faut défendre les auteurs, les financements de la création et les librairies. Que c'est comme cela que la chaîne du livre pourra être préservée et se développer. Moi aussi je le dis, parce que c'est fondamental".

"Tous les candidats reconnaissent que le prix unique, la défense du droit d'auteur sont des éléments absolument clés et personne ne veut les remettre en cause", confirme à l'AFP le président du SNE, Vincent Montagne.

"Les industries culturelles et créatives constituent une des forces de la France. Plutôt que d'insister sur l'exception culturelle qui apparaît défensive, nous devons nous montrer offensif sur la culture", a-t-il ajouté.

Partager cet article

Dans la même thématique

Le salon Livre Paris passage obligé des candidats à l’Elysée
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

Le salon Livre Paris passage obligé des candidats à l’Elysée
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le