Le second tour, un référendum pour ou contre l’Europe

Le second tour, un référendum pour ou contre l’Europe

Macron-Le Pen, l’affiche du second tour de l’élection présidentielle française sonne pour nos voisins européens comme un référendum, pour ou contre l’Europe. Et les dirigeants du vieux continent ont nécessairement déjà fait leur choix : la plupart soutiennent l’europhile Emmanuel Macron.
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Des drapeaux européens pendant les meetings, et un attachement à l’Union européene porté en étendard, si Emmanuel Macron se pose en fervent défenseur de la construction européenne, son adversaire fait retirer les drapeaux. Lors d’un entretien pour TF1, Marine Le Pen avait en effet exigé le retrait du drapeau européen prévu derrière elle sur le plateau. Un symbole pour la candidate europhobe qui souhaite s’affranchir des contraintes de l’Union et applaudit des deux mains le choix du Brexit au Royaume-Uni. Pour Jean Quatremer, correspondant du journal Libération à Bruxelles et invité de l’émission Europe Hebdo, ce sont bien « deux projets de société totalement différents qui s’opposent ». Et il qualifie : « on a un projet de fermeture face à un projet d’ouverture, un projet anti-européen face à un projet pro-européen » et les Français doivent désormais choisir. Un choix qui est vu comme un référendum dans plusieurs pays. « De la perspective allemande, c’est clairement un référendum sur l’Europe » explique le journaliste allemand Knut Pries. Une vision partagée en Italie selon Lorenzo Consoli, journaliste pour l’agence Askanews, qui ajoute « mais c’est aussi la dernière chance pour l’Europe ».

« Macron est le candidat de Bruxelles »

Si les Français ont jusqu’au 7 mai pour faire leur choix, en Europe, les dirigeants, eux, ont déjà choisi leur candidat. Quentin Ariès, journaliste pour le site d’informations européen Politico, l’énonce clairement « Macron est le candidat de Bruxelles ». En effet, dès l’annonce des résultats du premier tour, plusieurs figures politiques européennes ont affiché en leur préférence en félicitant déjà Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.

Le porte-parole d’Angela Merkel a été parmi les premiers à réagir, se félicitant de sa position en faveur d’une UE forte et d’une économie sociale de marché, lui souhaitant bonne chance pour ces deux prochaines semaines.

 

L’Italienne Federica Mogherini, la chef de la diplomatie européenne, salue l’espoir suscité par la première place du candidat d’En Marche :

 

L’ancien président du Parlement européen, le socialiste allemand Martin Schulz a également pris position pour Emmanuel Macron, et surtout contre Marine Le Pen :

 

Lorenzo Consoli juge légitimes ces prises de position. La candidate du Front National attaque l’Union européenne dans ses discours. Il estime donc que « l’Europe et les institutions européennes ont le devoir de [se] défendre » Pour lui, ce serait une erreur «  de s’abstenir ».

Macron : la solution miracle ?

Si Emmanuel Macron est le candidat favori des européens, le journaliste d’Askanews appelle à ne pas se faire d’illusions : « Dans les prochains mois, il ne faut pas croire que quand Macron aura gagné on aura résolu tous les problèmes ». Le candidat d’En Marche incarne une vision positive de la construction européenne mais pas une solution miracle aux problèmes de l’Europe. Seule son action pourra, s’il est élu, tenter de redonner un nouveau souffle à l’Union, et prioritairement au couple franco-allemand. Ce que le journaliste italien, voit comme une nécessité. Les critiques des peuples vis-à-vis de l’Europe sont nombreuses et les défis demeurent immenses pour l’ensemble des dirigeants européens. Jean Quatremer insiste pour sa part sur le fait que la priorité d’Emmanuel Macron restera de réformer la France : « La réforme de l’Europe n’est pas la priorité de Macron. La priorité de Macron c’est de remettre la France sur les rails ».

Malgré les incertitudes, une chose est sûre, c’est l’avenir de l’Europe qui se jouera le 7 mai prochain.

 

Retrouvez l’émission Europe Hebdo consacrée aux résultats du premier tour de la présidentielle, avec des journalistes de la presse européenne, jeudi 27 avril à 17h et vendredi 28 avril à 7h et 11h.

 

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